Annecy mal placée pour rafler la mise
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On attaque la dernière ligne droite ! Le Comité International Olympique entame aujourd'hui par la réunion de sa commission exécutive une semaine animée au bord de l'Océan Indien, qui culminera mercredi en fin d'après-midi avec l'élection de la ville hôte des JO d'hiver 2018 que se disputent donc Annecy, Munich et Pyeongchang. Avant d'entendre une ultime fois les représentants des trois délégations et de procéder au vote décisif, l'assemblée exécutive du CIO va d'abord valider (ou pas) les disciplines admises au programme dès Sotchi 2014, notamment le saut à skis féminin, le ski et snowboard slopestyle ou le patinage artistique par équipes, et lancer le processus de révision pour celui des JO d'été 2020.
François Fillon présent
Pendant ce temps-là, Charles Beigbeder, Katharina Witt et Yang-Ho Cho, patrons des trois candidatures, auront rencontré (ou tenté de) un maximum de membres du CIO à l'opinion jugée indécise pour tenter de les rallier à leur cause. Pour la ville française, il s'agit de grappiller les voix qui lui permettront de s'immiscer dans le duel attendu entre la cité bavaroise, grande favorite, et l'agglomération sud-coréenne, recalée pour 2010 et 2014. Pyeongchang espère ne pas vivre le "syndrome Paris", la capitale de la France ayant été battue lors de ses trois dernières tentatives (1992, 2008 et 2012).
Si les dossiers semblent techniquement au coude à coude, le poids d'Annecy paraît bien faible par rapport aux deux mastodontes d'en face qui bénéficient d'un total soutien, financier, politique et populaire. D'ailleurs, un signe ne trompe pas. Christian Wulff, le président allemand, et Lee Myung-bak son homologue sud-coréen sur place depuis samedi, s'activent en coulisses pour essayer de convaincre les derniers indécis, à la manière de Tony Blair (Londres 2012), Vladimir Poutine (Sotchi 2014) ou Lula (Rio 2016). Nicolas Sarkozy, de son côté, n'a pas jugé utile de se rendre à Durban, préférant envoyer le Premier ministre François Fillon en première ligne (avec le président de l'Assemblée nationale Bernard Accoyer et la ministre des sports Chantal Jouanno). Le président de la République s'est tout de même fendu d'une lettre officielle aux membres du CIO pour appuyer la candidature haut-savoyarde. Un signe du peu d'espoir engendré par cette candidature intéressante mais qui connait des lacunes a priori rédhibitoires.
Des handicaps
Même si le président du CIO Jacques Rogge affirme qu'il n'y a "pas de grand favori", le doute est permis. Organiser des Jeux d'hiver à la montagne est devenu un véritable casse-tête logistique avec près de 3000 athlètes à transporter entre villages olympiques et sites. Surtout lorsque, comme Annecy , on a pris le parti "révolutionnaire" de ne pas séparer géographiquement sports de glace et sports de neige. Le rapport de la commission d'évaluation publié le 10 mai pointe ainsi la dispersion des sites d'hébergement proposés par la candidature française et son impact sur les temps de trajet. Quatre villages olympiques sont en effet prévus pour les athlètes, ce qui compliquera la tâche des autres accrédités eux aussi logés dans des hébergements dispersés.
Mais ceci n'est rien par rapport à l'adhésion suscitée par le projet (51%). Les habitants d'Annecy et sa région ne sont pas tous d'accord pour dépenser autant d'argent (budget de 4,8 milliards d'euros) et les sympathisants écologistes ne veulent carrément pas des Jeux. A Munich et surtout à Pyeongchang (92%), la population soutient en masse la candidature de la ville. Un atout considérable qui devrait faire la différence au détriment de la candidature française. Sauf miracle, Chamonix (1924), Grenoble (1968) et Albertville (1992) devront encore patienter pour agrandir le cercle.
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