Alonso, Prost, les titres: les grandes heures de Renault en F1
Il y a eu Prost et Alonso, 35 victoires en Grand Prix, deux titres de champions du monde. Et un symbole. Quand on évoque la France et la Formule 1, cette discipline ô combien prestigieuse, on pense sans doute d’abord à Prost, mais aussi dans la foulée à Renault. Le losange a profité de la figure fantasmagorique de la Formule 1 pour développer une image. L’image d’un constructeur à la pointe de la technologie, d’un constructeur fiable et puissant capable de rivaliser et même de battre la toute puissante Ferrari. En 2005 et 2006, le cheval s’est incliné face à la marque française. Apogée d’une histoire riche en émotions qui reprendra en 2016.
1977-1979 : les débuts et la première victoire
L’histoire retiendra que Renault a instauré le moteur turbo en Formule 1. En 1977, le règlement permet de les utiliser mais personne n’ose franchir le pas. Renault fera ses débuts en Formule 1 avec ce type de moteur très particulier. Jean-Pierre Jabouille est au volant de la « théière jaune », surnom affublé par la presse britannique. Ce sobriquet peu enviable, Renault le doit à ses nombreuses pannes moteurs. Jabouille achève la plupart de ses courses dans un nuage de fumée, ce qui lui vaut le délicieux surnom trouvé par une presse britannique jamais avare de bons mots, surtout quand il s’agit de taquiner le voisin français. Las, le moteur turbo progresse et gagne en fiabilité. C’est à Dijon que Renault obtient son premier succès en F1 grâce à Jean-Pierre Jabouille. Renault triomphe sur ses terres. Mieux, elle fait adopter par tous le moteur turbo (il sera interdit en 1988). La victoire est totale.
1981-1985 : Prost-Arnoux et l’arrêt de l’écurie
Le début des années 1980 marque le premier âge d’or de l’écurie Renault en F1. Avec René Arnoux et Alain Prost (qui a remplacé Jabouille), les deux pilotes français les plus victorieux en F1, le losange dispose de lames bien acérées. Et les victoires s’enchaînent : sept en deux saisons puis encore quatre en 1983 (Cheever a remplacé Tambay en bisbille avec Prost) avant que le « Professeur » n’aille dispenser sa science chez McLaren avec qui il remportera trois titres de champion du monde. Déjà motoriste pour d’autres formations, l’écurie de Viry-Châtillon se contente de cette tâche à partir de 1986.
2005-2006 : l’apogée
Il faut attendre la décennie 2000 pour un retour de Renault en tant qu’écurie à part entière en Formule 1. D’abord timidement avec deux succès (par Alonso en 2003 puis un de prestige avec Trulli à Monaco en 2004). Puis en fanfare. Les Renault R25 et R26, superbement travaillées et à l’aérodynamisme parfait, envoient Alonso dans le panthéon du sport automobile. L’Espagnol terrasse la Ferrari de Michael Schumacher alors quintuple champion du monde en titre. Renault s’offre en plus le luxe de s’adjuger aussi les titres constructeurs. Alonso parti chez McLaren en 2007, le losange recule dans la hiérarchie et le scandale du « Crashgate » de Singapour en 2008 (Flavio Briatore avait demandé à Bruno Senna de partir à la faute volontairement pour favoriser la victoire d'Alonso) va refroidir les intentions de Renault qui lâche petit à petit ses parts pour finalement abandonner la F1 au profit Genii Capital.
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