Allemagne – Italie, combat de mastodontes
Allemands et Italiens sont des habitués des phases finales en grandes compétitions. Quand ils s'y sont retrouvés, les seconds ont toujours pris le dessus. A l'actif de la Squadra Azzura, deux victoires en demi-finale des Coupes du Monde 1970 (4-3 a.p) et 2006 (2-0 a.p) ainsi qu'un autre succès en finale lors du Mondial 1982 (3-1). En Coupe d'Europe, leurs affrontements se sont toujours déroulés au premier tour.
Conjurer le passé
Pour autant, l'Allemagne n'a jamais semblé aussi proche de renverser cette tendance. Et de briser une autre série : celle de trois demi-finales perdues au cours des quatre tournois internationaux joués depuis 2006 (Euro 2008 et 2010, Mondial 2006). En effet, les hommes de Joachim Löw ont gagné tous leurs matches en Ukraine et Pologne et possèdent la meilleure attaque du tournoi avec neuf buts marqués en quatre rencontres.
L'Italie opposera à cette armada offensive la meilleure défense de la compétition avec trois petits buts encaissés. Depuis le début de la compétition, elle brille aussi par sa faible efficacité offensive. D'ailleurs, avec quatre réalisations jusqu'ici, les Azzuri ont battu un record, puisqu' aucune équipe n'avait jamais rallié les demi-finales d'un Euro depuis son passage à 16 équipes en 1996 en ayant si peu scoré. Cela prend même des allures de tare historique pour l'équipe de Cesare Prandelli, puisqu'en trois demi-finales disputées en Championnat d'Europe elle n'a jamais marqué le moindre but. Au contraire, l'Allemagne a marqué lors de chacun de ses vingt derniers matches.
L'Italie transfigurée
Les Transalpins ont néanmoins beaucoup tenté et joué. Autrefois connus pour leur "catenaccio", système où le spectacle avait peu de place, les Azzuri prennent désormais le jeu à leur compte. "Dans le foot d'aujourd'hui, les équipes qui font la différence sont celles qui défendent haut et qui ont le courage de jouer" avance d'ailleurs le sélectionneur Prandelli, qui s'est battu pour imposer ce nouveau style à son équipe. S'il confesse que les Allemands "ont des années d'avance sur nous. Après la Coupe du monde 2006, ils ont parié sur la jeunesse et aujourd'hui ils ont une grande équipe", son vice-capitaine Andrea Pirlo se charge d'ajouter. "Nous sommes venus ici pour gagner l'Euro". Le milieu de terrain de la Juventus, que des membres éclairés du staff du Milan AC trouvaient trop vieux pour continuer en Lombardie, prouve qu'il est un joueur "fuoriclasse".
Auteur d'un but accompagné de deux passes décisives depuis le début de la compétition, sa panenka effectuée lors de la séance de tirs aux buts contre l'Angleterre a marqué les esprits."Le penalty de Pirlo m'a même surpris. Quand il a dit qu'il l'avait tiré ainsi pour mettre la pression sur les Anglais, j'ai réalisé qu'il y avait toujours quelque chose à apprendre de champions de son calibre", souligne le technicien italien, admiratif. Son duel avec le cerveau Özil, stratège de l'équipe allemande auteur de trois passes décisives depuis le début du tournoi promet beaucoup.
"Le calendrier ne contribue pas au spectacle..."
Outre la forme de son leader, l'Italie sera dépendante du degré de récupération de ses joueurs, qui ont eu deux jours de repos en moins que leurs adversaires après leur prolongation face aux Anglais. "C'est un problème sur lequel l'UEFA devra se pencher pour le prochain championnat d'Europe", a déploré Cesare Prandelli en conférence de presse. "Jouer une demi-finale après une si courte pause ne contribue pas au spectacle", a ajouté l'ancien entraîneur de la Fiorentina.
Surtout que la sélection italienne pourrait être privée de nombreuses pièces maitresses en défense, De Rossi, Abate et Chiellini ayant de petits pépins alors que Maggio sera suspendu. Mais on le sait, les Italiens ne sont jamais meilleurs que lorsque les matches flairent l'odeur du sang. Dans le passé, l'Allemagne a payé pour l'apprendre.
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