1996, Sampras se surpasse
Numéro 1 incontesté de la planète tennis en ce milieu des nineties, Pete Sampras désire plus que tout accrocher le « French » à son palmarès, déjà garni de sept titres majeurs (US Open 1990, 93 et 95, Wimbledon 1993, 94, 95 et Open d'Australie 1994).
Défait en cinq sets par l'Autrichien Gilbert Schaller au premier tour en 1995, le Californien puise dans ses résultats antérieurs à Paris (trois quarts de finale consécutifs en 1992, 93, 94) pour se focaliser sur son objectif suprême.
Attaquant hors pair, Sampras sait qu'il doit tout faire pour pratiquer son tennis offensif sans se poser de questions d'ordre technique. Sa seule solution pour s'approprier la Coupe des Mousquetaires ? Abréger les échanges afin de s'économiser pour pouvoir rivaliser avec les vrais spécialistes de la terre ocre en deuxième semaine.
Sampras s'en va-t-en guerre
Cette tactique fonctionne plutôt bien face à Magnus Gustafsson, battu en 4 manches, puis contre Sergi Bruguera, double vainqueur à Roland-Garros, défait en 5 sets serrés. Todd Martin, attaquant né, est à son tour défait par Sampras, toujours en 5 sets. En huitièmes de finale, Scott Draper ne tient pas longtemps face à la fougue de « Pistol Pete ».
En quart de finale se profile un duel avec Jim Courier, ancien rival de Sampras au sommet du classement. Lauréat à deux reprises Porte d'Auteuil, Big Jim apprécierait de triompher une troisième fois dans sa cour. Il démarre pied au plancher, exerçant une pression continue sur le revers de son compatriote qu'il pilonne allègrement. Sampras réplique par des accélérations de coup droit conclues à la volée. Le rouquin américain s'adjuge la première manche puis s'approprie la deuxième dans la foulée.
Un quart homérique
Mené au score par un combattant de la trempe de Courier, le natif de Washington réagit dès l'entame du troisième acte. Prenant le jeu à son compte, agressant « battling Jim » sur chaque point, saisissant toutes les occasions de monter, Sampras redevient une terrible menace pour Courier qui semble marquer le pas physiquement après son excellent début de rencontre.
Il remporte les deux manches suivantes. Le Central est aux anges. Il va assister à un cinquième set d'anthologie entre les deux Yankees : d'un côté, l'homme aux trois finales consécutives (pour deux succès), de l'autre, le maître du circuit mondial sous lequel Roland-Garros se dérobe depuis quatre ans.
Le premier est aimé par le public français pour son humour, sa francophilie et sa simplicité, le second pour son talent hors norme et sa classieuse nonchalance. Sampras n'a jamais gagné le French et, en ce début juin 1996, il semble en passe de concrétiser son rêve. Les supporters français ont choisi leur camp.
En majorité, ils encouragent l'artiste gréco-californien. Lorsque celui-ci enlève le match 6-7 4-6 6-4 6-4 6-4, c'est une véritable clameur qui s'abat sur le Central afin de remercier les deux guerriers pour leur partition sans fausse note.
Anéanti
Le public se prend à croire en la victoire finale de Sampras. Anéanti par tant d'efforts déployés pour se hisser dans le dernier carré des prétendants à la consécration suprême, le numéro 1 mondial va cependant nettement fléchir en demi-finale. Le match contre Kafelnikov va s'avérer un vrai calvaire.
Après la perte de la première manche au jeu décisif, Sampras lâche prise, marquant seulement trois jeux pour subir une sévère défaite 7-6 6-2 6-1 contre le futur lauréat du tournoi. Se doutait-il qu'il venait de laisser passer sa dernière chance Porte d'Auteuil ?
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