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"295 kilomètres en sept jours, ça ne me fait pas peur" : une Française va courir sept marathons en une semaine

Stéphanie Gicquel, adeptes de courses de l'extrême, va courir un marathon par jour sur chaque continent.

Article rédigé par Jérôme Val - Édité par Adrien Bossard
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
L'avocate Stéphanie Gicquel est une sportive de l'extrême, spécialiste des "ultra-distances".  (THOMAS PADILLA / MAXPPP)

C'est un pari complètement fou, presque inhumain : enchaîner sept marathons en une semaine. Et pour corser le tout, chaque course se déroule sur un continent différent. Une cinquantaine de mordus de ces courses extrêmes vont participer à ce défi qui démarre jeudi 31 janvier en Antarctique. Place ensuite à l'Afrique du Sud, l'Australie, Dubaï, l'Espagne, le Chili et les États-Unis. Parmi ces adeptes, il y aura une Française, Stéphanie Gicquel, spécialiste de ces épreuves sur grandes distances.

Entraînement en chambre thermique

Durant sa préparation, elle a été suivie par des chercheurs de l'INSEP (Institut national du sport, de l'expertise et de la performance) à Paris, pour savoir si son corps est capable de supporter 42,195 kilomètres par jour, et pendant une semaine. "La distance de 295 kilomètres en sept jours, ce n'est pas ça qui me fait peur.  Je fais déjà beaucoup de kilométrage toutes les semaines, sur les compétitions d'ultra-trail, je pars souvent sur 200 kilomètres", confie-t-elle.

La peur vient plutôt du format inédit de l'épreuve. Supporter les heures de vol, le décalage horaire et l'amplitude thermique, c'est-à-dire passer du -30 degrés du pôle Nord aux plus de 30 degrés de l'Afrique du Sud, en un rien de temps, cela nécessite forcément une préparation spécifique. Stéphanie Gicquel s'est entraînée en chambre thermique. Elle a couru des heures sur un tapis dans une pièce "à plus de 37 degrés. L'objectif, c'est de s'acclimater au chaud, habituer mon corps à courir à cette température."

Il y a plusieurs choses à prendre en compte : le décalage horaire, les conditions de vol qui peuvent perturber l'endormissement ou le sommeil

Franck Brocherie

à franceinfo

À l'INSEP, en plus des entraînements dans le chaud ou dans le très froid, l'athlète a aussi ingéré des gélules connectées pour récolter un maximum de données pendant l'effort. "L'utilisation du stress environnemental est relativement courant dans la préparation des athlètes", explique Franck Brocherie. Il est chercheur à l'INSEP et s'intéresse de près à ce stress lié aux changements brutaux de conditions mais aussi aux effets des vols et de l'altitude. "Par exemple, pour les Jeux Olympiques de Tokyo, on va utiliser la chaleur et pour préparer certaines compétitions, on va utiliser l'hypoxie, donc l'altitude", poursuit-il.

Ce défi pose aussi la question de ce que le corps humain peut encaisser et de ses limites. "Il y a des chercheurs de l'INSEP qui ont travaillé sur cette thématique. Jusqu'à quel point eut-on poussé les limites ? Bien sûr, à un moment donné, ça risque de saturer, quoi qu'il arrive", assure le chercheur. L'entourage de Stéphanie Gicquel, en revanche, est formel : elle a un mental hors norme qui lui permet de franchir tous les obstacles.

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