Témoignages "Ce 5 juin 1983, c'est son jour" : 40 ans après, la victoire de Yannick Noah à Roland-Garros racontée de l'intérieur

Article rédigé par franceinfo - propos recueillis par Fabrice Abgrall, édité par Thomas Destelle
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 16 min
Yannick Noah tient son trophée après avoir battu le Suédois Mats Wilander et remporté les Internationaux de France de tennis, à Roland-Garros à Paris, le 5 juin 1983. (STF / AFP)
Yannick Noah est le dernier Français à avoir gagné Roland-Garros. Son entraîneur Patrice Hagelauer, son camarade d'internat Gilles Moretton et son adversaire en demi-finale Christophe Roger-Vasselin racontent à franceinfo pourquoi cette victoire en 1983 était inéluctable.

L'image est restée gravée dans la mémoire de toute une génération et dans les allées de Roland-Garros. Le 5 juin 1983, Yannick Noah tombe dans les bras de son père après avoir remporté les Internationaux de France. À l'époque, aucun Français n'a gagné ce grand chelem depuis 37 ans et la victoire de Marcel Bernard en 1946. 

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C'est lui, Marcel Bernard, qui remettra la coupe à Yannick Noah dans ce court central qui ne s'appelle pas encore le Philippe-Chatrier. Dans les tribunes, il y a Patrice Hagelauer qui sera pendant 11 ans l'entraîneur de Yannick Noah puis deviendra directeur technique national de la Fédération française de tennis. Son ancien camarade d'internat, Gilles Moretton est aussi présent dans les travées du court central. Ce joueur de tennis français est désormais le président de la FFT. Un autre joueur français regarde cette finale. Il s'agit de Christophe Roger-Vasselin. Il a été battu en demi-finale par Yannick Noah.

Tous les trois ont accepté pour franceinfo de revenir quarante ans après sur cette victoire de Yannick Noah, en abordant l'ambition du joueur français, sa préparation, son parcours lors du tournoi, la finale et l'après Roland-Garros.

L'ambition : "Roland-Garros a toujours été son rêve"

Patrice Hagelauer, entraîneur de Yannick Noah de l'époque : Yannick a mérité sa victoire parce qu'il était effectivement un athlète extraordinaire, mais il bossait. Tous les joueurs de l'époque vous en parleront.

Gilles Moretton, ancien camarade d'internat, actuel président de la FFT : Dans mes souvenirs, je revois Yannick Noah très jeune en sport-études à Nice, s'entraîner plus que tout le monde et avoir cette hargne qui l'a amené là où il a été.

Patrice Hagelauer : Roland-Garros a toujours été son rêve. Ce rêve se transforme après en ambition. Et je dirais que la différence entre les athlètes réside justement dans cette ambition qu'on voit au départ. Mais il ne s'agit pas simplement d'annoncer que l'on veut être le meilleur du monde, car ça, c'est très bien pour les sponsors. L'ambition, c'est celle que nous, entraîneurs, on voit sur le terrain et quand le joueur en veut plus.

Yannick Noah dans les bras de son entraîneur Patrice Hagelauer après avoir remporté la finale de Roland-Garros le 5 juin 1983. (DOMINIQUE FAGET / AFP)

Gilles Moretton : On a vu très tôt ce tempérament, ce besoin de s'affirmer et d'exister par le tennis. Il avait cette volonté farouche qu'il a confirmée au fil du temps. La force de Yannick, c'était l'emprise psychologique qu'il avait sur les joueurs, cette force de caractère, cette domination qu'il avait.

"C'est un leader né. C'était un personnage charismatique et il arrivait sur le terrain déjà avec cette attitude."

Gilles Moretton

à franceinfo

Christophe Roger-Vasselin, joueur de tennis français : Je crois qu'on a trois ans de différence, donc ce n'est pas exactement la même génération chez les juniors ou les cadets. Mais on a fait plusieurs circuits de tournois ensemble. Il était le numéro un français incontestable. Moi, j'ai toujours navigué entre la 30-40ᵉ place et la 100ᵉ-120ᵉ place et lui était dans le top 10. Donc ce n'était pas la même catégorie. Il avait une forte personnalité, mais ce n'était pas notre idole. On essayait de faire notre chemin chacun de notre côté.

L'entraînement : "Il donnait toujours 100%"

Gilles Moretton : J'étais plutôt un garçon sérieux à l'entraînement, mais – et c'est l'analyse que je fais avec du recul – j'étais souvent à 90%, c'est-à-dire que je n'étais pas au bout de mes possibilités. Yannick était à fond tout le temps, dans ses entraînements, dans la façon d'aborder les choses. En revanche, il avait une capacité à déconnecter, à faire la fête, c'est-à-dire à débrancher de temps en temps.

"J'aurais aimé être comme lui et avoir cette capacité à un moment donné, d'aller peut-être dans des excès pour pouvoir revenir encore plus fort. Sa force, elle était là."

Gilles Moretton

à franceinfo

Patrice Hagelauer : Quand Yannick s'entraînait, il ne donnait pas 99%, c'était toujours 100%. Il allait toujours à la limite de ce qu'il faisait. C'était spectaculaire, ses entraînements étaient très axés sur le jeu d'attaque. On faisait beaucoup d'exercices de volées-smashs. Yannick était un athlète incroyable et avait une détente verticale absolument invraisemblable.

J'avais peur de la blessure, donc j'y allais plus doucement. Yannick me disait : "Plus haut les lobs, plus haut Pat’ !" Il en voulait tout le temps plus. J'étais vraiment là, avec la crainte, la crainte des blessures en permanence. Avant Roland-Garros, quand je voyais Yannick qui, vraiment, bossait comme un dingue, je me disais : pourvu qu'il ne se blesse pas ! Je croisais les doigts à chaque fois."

Yannick Noah durant un match à Roland-Garros en mai 1983. (AFP)

La préparation : une "mise au vert" en "équipe commando" 

Patrice Hagelauer : J'ai un doute au moment où la saison sur terre battue démarre au tournoi de Monte-Carlo. Yannick fait un mauvais quart de finale. Il joue contre Manuel Orantes qui est un immense champion, mais vieillissant. J'ai vraiment eu une sorte de coup de sang et je lui dis après le match : "Yannick, il nous reste pratiquement deux mois. Tu veux gagner Roland-Garros ? Si tu veux gagner, il faut qu'on fasse un programme pour l'emporter." Il a été partant, et le travail a très bien marché. Il a par la suite gagné les tournoi de Madrid et d'Hambourg.

Gilles Moretton : Au moment de Roland-Garros, Yannick a ultra confiance en lui parce qu'il a beaucoup travaillé. Il y a sa mise au vert avec Patrice Hagelauer, où ils font un peu une équipe commando pour préparer le tournoi.

Patrice Hagelauer : J'arrivais le matin à 9 heures à Nainville, en Essonne [où vivait Yannick Noah]. Je le prenais en voiture et on allait dans un petit club où on bossait deux heures. On faisait des exercices très physiques sur le terrain puis l'après-midi, c'était davantage d'échanges. À certains moments, je faisais venir un sparring-partner pour qu'il puisse faire des sets. On a fait ça pendant une semaine et personne ne savait où on était. C'était très important qu'il soit complètement focalisé parce que ce que les gens ont du mal à imaginer, c'est qu'à cette époque, Yannick était une vraie star.

"Il y avait un collège juste à côté du terrain, mais on avait mis une grande bâche pour se cacher. À la fin de la semaine, les jeunes savaient qu'on était là et commençaient à regarder par-dessus."

Patrice Hagelauer

à franceinfo

Gilles Moretton : À ce Roland-Garros, Yannick Noah est physiquement très fort. Il a des défauts techniques, mais les connaît. Patrice Hagelauer l'a magnifiquement entraîné et préparé. Il arrive avec un capital confiance assez énorme. Cette force qu'il avait sur les adversaires, dans le regard, dans le changement de côté... À mon avis, rien ne pouvait l'arrêter cette année-là.

Patrice Hagelauer : C'est la seule fois dans ma carrière où, le dimanche qui précède le tournoi, durant la conférence de presse, je me suis permis de dire : "Yannick est au top de sa forme. Celui qui le battra à Roland-Garros, il faudra qu'il soit très, très, très fort." J'avais vraiment une confiance totale en Yannick parce que j'avais vu pendant les entraînements qu'il faisait des choses absolument incroyables.

Le parcours : "Je ne suis pas le seul joueur à qui Yannick a mis 6-0"

Durant ce tournoi de Roland-Garros 1983, Yannick Noah affronte au 1er tour le Suédois Anders Järryd (6-1, 6-0, 6-2), au 2e tour le Paraguayen Victor Pecci (6-4, 6-3, 6-3), au 3e tour l'Américain Pat Dupré (7-5, 7-6, 6-2) et en 8e de finale l'Australien John Alexander (6-2, 7-6, 6-1).

Patrice Hagelauer : Lors de ce tournoi, chaque match et chaque victoire préparent la suivante. Victor Pecci [au 2e tour] était un sacré morceau, mais Yannick savait que psychologiquement, il avait l'avantage. Et puis, à Roland-Garros, il savait qu'il allait le dominer bien que Pecci soit aussi un très bon joueur de terre battue. Mais dans sa tête, il avait confiance en lui.

"Il fallait que Yannick soit capable de jouer son meilleur tennis et arrive à se libérer. C'est venu petit à petit parce qu'il gagne en trois sets à chaque fois, jusqu'à Lendl. ”

Patrice Hagelauer

à franceinfo

En quart de finale, Yannick Noah affronte Ivan Lendl (7-6, 6-2, 5-7, 6-0) et perd un set : le seul de ce Roland-Garros.

Patrice Hagelauer : Ivan Lendl a toujours été l'adversaire de Yannick dès les cadets et les juniors. Yannick était la bête noire de Lendl parce qu'il détestait jouer contre les attaquants. Ivan Lendl se sentait impérial en fond de court. Il avait vraiment une technique de base formidable, avec un grand coup droit. Il frappait très, très fort en coup droit. Mais quand on le bousculait, quand on montait systématiquement à la volée, on décelait et on savait où il allait tirer son passing de revers.

En demi-finale, Yannick Noah affronte ensuite le Français Christophe Roger-Vasselin (6-3, 6-0, 6-0) qui vient de réaliser l'exploit en battant la tête de série numéro 1 Jimmy Connors.

Christophe Roger-Vasselin : Je pense que comme tout sportif professionnel, on se dit qu'on a toujours une chance de gagner, une petite chance. Mais surtout, j'avais déjà joué contre Yannick Noah deux ans auparavant dans un tournoi national. J'avais mené deux sets à rien et j'avais perdu en cinq sets.

"Je me disais : j'ai ma chance. J'étais sur une belle série, donc j'y croyais. Après, ça ne s'est pas passé comme je voulais, ça c'est sûr. "

Christophe Roger-Vasselin

à franceinfo

Quand j'ai réussi à battre Connors en quarts de finale, j'ai pensé : pourquoi ne pas aller plus loin ? Tout était possible. Donc, inconsciemment, peut-être que j'étais satisfait de ce que j'avais fait, mais j'y croyais quand même.

Christophe Roger-Vasselin lors d'un match de tennis à Roland-Garros à Paris, en mai 1983. (STR / AFP)

Patrice Hagelauer : Le match contre Christophe Roger-Vasselin était un non-match. Christophe avait battu Connors et quelque part dans sa tête, il avait déjà réussi son tournoi. On l'a senti dès le lendemain au moment de l'entraînement. Christophe est venu s'entraîner sur le court à côté de nous et on voyait qu'il répondait à toutes les sollicitations. Il y avait des caméras de télévision et des journalistes. Avec Yannick, on s'est assis. A un moment donné, il se retourne vers moi et me fait : "T'as vu ?" J'ai répondu : "Oui, c'est bon pour toi."

Christophe Roger-Vasselin : Je n'ai pas refusé d'interviews, c'est vrai. Peut-être que j'aurais dû, mais je n'en ai pas eu 10 000 non plus. J'étais sollicité, mais ça n'a pas été du matin au soir, c'était gérable. Ça ne m'a pas fatigué mentalement ni physiquement, mais peut-être que ça m'a déconcentré, sorti du contexte et peut-être que ça a pesé, inconsciemment.

"Christophe a été dominé et n'arrivait pas à jouer contre Yannick parce qu'il n'était plus là. C'était un peu terminé."

Patrice Hagelauer

à franceinfo

Christophe Roger-Vasselin : C'est un moment pénible parce qu'on n'a aucune chance que ça puisse tourner. Quand on est mené à ce point-là, c'est vrai qu'on est un peu dans le fond du trou. Je ne me souviens plus très bien de ce qu'on s'est dit après le match dans les vestiaires. Il était quand même triste pour moi. Je le sentais bien parce que j'ai fait un premier set, puis j'ai fait un non-match. Le score est très sévère. On est toujours déçu quand on perd, évidemment. Mais heureusement ça passe assez rapidement, sinon, on ne pourrait pas jouer chaque semaine des tournois différents. J'ai regardé sa finale dans les tribunes. Après une défaite, on passe à autre chose. J'étais déjà en train de penser à Wimbledon et au tournoi d'après.

La finale : "Rien ne pouvait l'arrêter" 

Gilles Moretton : Ce jour-là, je suis dans le stade en tenue de tennis et comme je n'ai pas de place réservée, je viens m'installer sur les escaliers de la tribune présidentielle. J'ai une photo dans mon bureau où on voit à la fois Philippe Chatrier [président de la FFT de 1973 à 1993], un certain nombre de personnalités et moi, dans cette tribune. Je suis là pour simplement regarder le match. C'est un beau souvenir.

"Le matin de la finale, comme d'habitude, Yannick arrive et me dit : 'Tu sais Pat, je me suis réveillé en pleine nuit. J'ai joué ma finale, je me suis réveillé, j'étais en transpiration, j'ai joué ma finale et je l'ai perdue. Mais je te rassure, je ne vais pas la perdre deux fois'."

Patrice Hagelauer

à franceinfo

Patrice Hagelauer : Quinze jours auparavant, il s'était passé quelque chose de très intéressant au tournoi de Hambourg, que Yannick a gagné. En quarts de finale, il avait joué Mats Wilander. Il avait gagné 6-4, 6-4 contre Mats Wilander et c'était une bonne répétition, justement parce qu'il l'avait battu en jouant comme il fallait qu'il joue.

Yannick Noah serre la main du Suédois Mats Wilander en franchissant le filet, après avoir remporté la finale masculine de Roland-Garros, le 5 juin 1983 à Paris. (DOMINIQUE FAGET / AFP)

Gilles Moretton : Cette finale est à sens unique parce qu'il est habité par la victoire. Il y a le public, sa famille. C'est le jour où il doit être là. Il n'a pas l'ombre d'un doute. Il peut perdre un set, mais même s'il perd un set, il a une telle force de caractère ! Ce 5 juin 1983, c'est son jour et rien, vraiment, ne pouvait l'arrêter.

Christophe Roger-Vasselin : Mats Wilander n'était pas loin techniquement. Yannick pouvait perdre le troisième set, parce qu'il commençait à avoir des crampes, et avait un peu de nervosité. Je pense que Wilander aurait été beaucoup plus dangereux sur la longueur, mais Yannick gagne le tie-break. C'était une finale avec de la tension et de l'émotion, donc c'était beau. La victoire de Yannick, pour le tennis français, c'était fantastique. Il y avait une belle ambiance, un engouement, de l'émotion. Et puis c'était vraiment un beau match.

La victoire : "Je sais tous les sacrifices qu'il y avait derrière"

Patrice Hagelauer : J'ai une image de Yannick qui gagne la balle de match, et qui se retourne vers nous, vers notre petite loge. Et puis la seconde image, c'est quand le papa saute : il tombe sur le terrain et il se retrouve avec Yannick, les bras serrés autour de son fils. Ça représente tellement de choses. Je sais tous les sacrifices qu'il y avait derrière de la part de la famille, qui a quand même laissé partir Yannick à l'âge de 12 ans dans un tennis-études, ils étaient à 6 000 km de là, à Yaoundé. Ça représente beaucoup de choses. Très tôt, ça a été son rêve. Son idole, c'était Arthur Ashe qui l'a beaucoup aidé.

"Ce qui est absolument invraisemblable pour un entraîneur, c'est de voir le joueur après avoir embrassé son père, courir vers vous, vous serrer dans ses bras et vous dire : 'On a gagné ! On a gagné !' Pour un entraîneur, c'est ce qu'il y a de plus beau."

Patrice Hagelauer

à franceinfo

Yannick Noah embrasse son père, Zacharie Noah, sur le court central après avoir remporté le tournoi de tennis de Roland-Garros en battant le Suédois Mats Wilander, le 5 juin 1983. (DOMINIQUE FAGET / AFP)

Gilles Moretton : À l'époque, on monte dans la tribune présidentielle pour le trophée. Je me souviens très bien, il monte les escaliers et se retrouve avec Philippe Chatrier pour recevoir cette coupe. Je suis juste derrière, pas très loin peut-être à deux ou trois mètres de lui. Mais c'est un souvenir juste magnifique cette atmosphère, c'est ce qu'on aimerait revivre très vite. C'est le rêve de tout joueur de tennis. L'aboutissement, c'est de gagner ici un dimanche à Roland-Garros, une finale."

L’héritage : "Une culture de la gagne"

Gilles Moretton : Yannick Noah a gagné non seulement pour lui, mais d'abord pour la France. En tant que président de la Fédération, j'ai voulu le faire revenir dans la maison, avec ses spécificités. C'est un homme de commando. Il vient pour nous aider sur la préparation mentale, sur les jeunes joueurs. C'est un meneur d'hommes. C'est quelqu'un qui va entraîner tout le monde. Même moi qui l'ai vu à l'époque où il était plutôt le petit frère, il est devenu le grand frère : il nous a dépassés dans sa capacité à générer de l'énergie, de l'enthousiasme.

"C'est un meneur né. Il a pour moi apporté beaucoup à notre fédération. D'abord dans la culture de la gagne, parce qu'il le dit, il le répète, on a peut-être perdu les qualités que lui avait de détermination, cette capacité à se dépasser et à aller plus loin, à se faire mal."

Gilles Moretton

à franceinfo

Yannick Noah, à l'époque capitaine de l'équipe de France, s'entretient avec Patrice Hagelauer qui a été aussi entraîneur des tricolores, avant le match de barrage Belgique-France, le 20 septembre 1997. (STR / AFP)

Patrice Hagelauer : On se voit peu aujourd'hui. Je fais toujours partie de l'association Fête le mur [créée en 1996 par Yannick Noah], bien évidemment, parce que ça s'est créé au moment où j'étais là. C'est fantastique, la manière dont ça s'est développé. Quand il est au Cameroun, avec son école et ses 500 gamins qui sont là, autour de lui... C'est sa vie. On voit tout ce que Yannick a dans le cœur, sa générosité. Quand on se voit, on a des rapports qui sont toujours absolument fantastiques. Je vais toujours le voir quand il chante, à chaque fois. Je suis à fond derrière parce que je ressens les mêmes émotions quand il chante devant le public et que tout le monde danse autour de lui.

Christophe Roger-Vasselin : Quand on évoque Roland-Garros 1983, je repense à mon parcours, parce que c'est le meilleur résultat de ma carrière. Et puis à Yannick. On m'en parle tout le temps et au niveau du tennis français, on parle tout le temps de sa victoire à Roland-Garros il y a donc maintenant 40 ans. C'est un événement qui a marqué le tennis français et qui a peut-être fait avancer les choses. Je crois qu'il y a eu une explosion de licenciés à ce moment-là. Sa victoire est un marqueur pour le tennis français. Je lui souhaite de ne plus être le dernier vainqueur de Roland-Garros rapidement, pour le tennis français. Mais je pense qu'il le souhaite sincèrement lui aussi.

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