Roland-Garros 2024 : transcendé par un court Simonne-Mathieu des grands soirs, Corentin Moutet s'est laissé porter face à Nicolas Jarry
![Corentin Moutet lors de son match du premier tour de Roland-Garros face à Nicolas Jarry, sur le court Simonne-Mathieu, à Paris, le 26 mai 2024. (DIMITAR DILKOFF / AFP)](https://www.francetvinfo.fr/pictures/FYGq5WJkbP78_74InOYdAmynvIA/0x44:5460x3113/432x243/2024/05/26/000-34u363d-665399345758c660455776.jpg)
Il voulait cette victoire, il est allé la chercher. Vainqueur de son premier tour de Roland-Garros face au Chilien Nicolas Jarry (19e mondial), Corentin Moutet (79e) s'est sublimé, dimanche 26 mai, sur le court Simonne-Mathieu (6-2, 6-1, 3-6, 6-0) en 2h44. Qualifié pour le deuxième tour, il affrontera le vainqueur du match entre Alexander Shevchenko (61e) et Aslan Karatsev (82e).
Un duel que le Français attendait de pied ferme, lui qui entretient un passif avec son adversaire du soir, les deux joueurs s'étant accrochés lors de l'ATP de Santiago, au Chili, en mars dernier. Expéditif lors des deux premières manches, malgré deux premiers jeux qui laissaient croire à une tout autre soirée (18 minutes), le sanguin Moutet a quelque peu perdu le fil de son match, et de sa concentration, dans la troisième reprise, face à un adversaire qui n'en demandait pas tant.
Avec ce public, Moutet jouait à deux contre un
Dès le début de la rencontre, le cadre était posé. Le vaillant Moutet contre son meilleur ennemi Jarry, et un public qui comptait bien remplir sa mission à la perfection. Conspué à chaque occasion, Nicolas Jarry n'a été que l'ombre de lui-même pendant la majeure partie du match, bien contenu, il est vrai, par un excellent Moutet. Ce dernier a été poussé de toutes parts par le court Simmone-Mathieu, malgré les tribunes dégarnies par l'heure tardive. C’est même une Marseillaise, agrémentée de sifflets, qui a accueilli le Chilien lorsqu'il est retourné sur le court, après être passé par les vestiaires après la perte du deuxième set.
C'est d'ailleurs à ce moment-là, de façon presque incompréhensible, que le Tricolore est retombé dans ses travers. En désaccord avec certaines décisions du corps arbitral, il a commencé à s'énerver, pendant que son adversaire se faisait un malin plaisir de le punir au filet. Ce dernier ne s'y est d'ailleurs pas trompé, lorsqu'il a lâché un cri, aussi rageur que révélateur de la tension entre les deux hommes, le poing serré et le regard dirigé vers Corentin Moutet. Un gimmick qu'il a répété à l'envie, sentant bien qu'il reprenait un petit ascendant mental sur le Français. Mais les huées sont de nouveau tombées des tribunes, rapidement suivies des "Corentin ! Corentin ! Corentin !" entonnés par un public chauffé à blanc.
Jeu, set et kop
Ironie du sort, c'est sur un chant aux consonances très sud-américaines, "Olé, olé, olé, olé, Moutet, Moutet" que le natif des Hauts-de-Seine s'est révolté et surtout recentré sur lui-même, qu'importe la perte du troisième set. Même un point aussi génial que chanceux du Chilien, soutenu par quelques courageux supporters, d'un smash improbable, n'y ont rien fait. Les remontrances de l'arbitre envers le public tout au long d'un dernier set encore plus fou que les trois premiers ont même ajouté un brin de folie à une partie qui n'en manquait pas. Une manche autant remportée par le Français que par le public.
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