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Roland-Garros 2023 : Arthur Fils, la relève programmée

Le Français de 18 ans débute son premier Roland-Garros, lundi, face à l'Espagnol Alejandro Davidovich Fokina.
Article rédigé par Emmanuel Rupied, franceinfo: sport - De notre envoyé spécial à Roland-Garros
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Arthur Fils lors de son premier tour à Lyon, le 22 mai 2023. (MAXPPP)

Quand Yannick Noah s'est pointé en conférence de presse à l'occasion d'une journée dédiée à sa victoire, samedi 27 mai, le dernier vainqueur de Roland-Garros en 1983 a fait le show et a adressé quelques messages. L'un d'eux a eu un écho particulier, puisqu'il se destinait à Arthur Fils. "Si tu veux, appelle-moi. Si j'ai un conseil à donner : c'est possible d'aller loin en étant Français."

L'ex-numéro 3 mondial ne s'y est pas trompé. Quelques minutes plus tôt, le natif de Bondoufle venait d'expédier Francisco Cerundolo en finale de l'ATP 250 de Lyon (6-3, 7-5) pour obtenir son premier titre sur le circuit principal et faire une entrée fracassante dans le top 100 mondial dès lundi en atteignant la 63e place, à seulement 18 ans.

La tête et les épaules

Le fruit d'un travail entrepris depuis plusieurs années. D'abord avec Jérôme Potier puis avec Emmanuel Planque, habitué à façonner les jeunes pousses comme Lucas Pouille avant lui ou encore Corentin Moutet. Avant de débuter une collaboration depuis décembre 2022 sous la houlette de Laurent Raymond.

Le carnet de route est alors clair pour celui qui a commencé à taper la balle à l'âge de cinq ans. "Chaque semaine, on a un objectif à atteindre. Le premier c'était de gagner un Challenger. Ça s'est fait tout de suite. Ensuite c'était de gagner le premier match sur le grand circuit et rejoindre le dernier carré d'un ATP 250, ce qui s'est fait dans la foulée à Montpellier", explique Raymond.  

Jo-Wilfried Tsonga félicite Arthur Fils après son premier titre obtenu à Lyon, le 27 mai 2023. (NORBERT GRISAY  / MAXPPP)

Puissant des deux côtés, capable de lâcher des missiles au-delà des 210 km/h malgré une taille dans la moyenne (1m85), Arthur Fils a un jeu qui sied parfaitement aux conditions rapides du tournoi héraultais. Il y rallie les demi-finales avant de réaliser la même performance quelques jours plus tard à Marseille. L'entrée dans la lumière aussi rapide que fracassante doit cependant être gérée.

Il a encore du potentiel à exploiter. La base de travail, c'est de savoir se servir de cette puissance. À chaque fois qu'on a la balle, on ne peut pas chercher à faire le point. On a beaucoup travaillé là-dessus et il a énormément progressé pour arriver à mieux identifier les situations de jeu.

Laurent Raymond, coach d'Arthur Fils

à franceinfo: sport

La Fédération met ainsi les moyens pour entourer sa nouvelle pépite. Depuis quelques semaines, une préparatrice mentale personnelle lui est dépêchée en la personne d'Élise Anckaert, psychologue du sport à l'Insep. "Il n'avait pas l'habitude d'explorer ce genre de choses donc on y va progressivement et de façon constructive", tempère le coach de l'Essonien. 

"Gagner un Grand Chelem"

Dans la tête d'Arthur Fils, l'ambition est claire. "Son objectif est de devenir numéro un mondial et gagner un jour un Grand Chelem", souffle son coach. L'apprentissage démarre lundi, à Roland-Garros. Une grande première qui a failli être retardée. "On avait programmé un début de préparation assez tôt à Nice pour mettre la barre très haut. Mais une blessure à la cheville a retardé le travail."

Un retard qui l'a un peu relégué dans l'ombre de la nouvelle scène du tennis français. Son grand pote Luca Van Assche, un an de plus au compteur, a entre-temps fait son entrée dans le top 100. Fils a rongé son frein... jusqu'à sa victoire à Lyon. "Il m'a mis un peu dans le rétro après le challenger à Pau, là je l'ai mis dans le rétro, on verra à la fin de Roland-Garros", en a-t-il plaisanté en conférence de presse, dimanche.

Arthur (Fils) est un jeune joueur qui est le meilleur de sa génération au niveau mondial. Il est charismatique et dégage quelque chose d'exceptionnel.

Philippe Weiss, agent d'Arthur Fils

à franceinfo: sport

Invité pour son premier Majeur en carrière après sa finale perdue en juniors l'année dernière face à Luca Van Assche porte d'Auteuil, le Français arrive avec un nouveau statut avant d'entamer son premier tour. Il démarre avec un gros morceau avec Alejandro Davidovich Fokina, 34e mondial et quart de finaliste à Roland-Garros il y a trois ans. 

Un rendez-vous que le Tricolore aborde avec sérénité. "Je suis serein. J'ai confiance en moi. Après c'est un excellent joueur, je devrais faire une très bonne partie pour gagner", anticipe le natif de Bondoufle. Cela tombe bien, c'est prévu dans le plan de carrière du Français. 

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