Reportage JO de Paris 2024 : malgré la frustration finale en relais, des Jeux réussis pour le triathlon français

Favorite du relais mixte en triathlon lundi, l'équipe de France a perdu tout espoir de médaille après une chute de Pierre Le Corre, mais quitte ces Jeux la tête haute.
Article rédigé par Adrien Hémard Dohain - au Pont Alexandre III
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
L'épreuve de triathlon par équipes mixte à Paris, le 5 août 2024. (COUVERCELLE ANTOINE / KMSP / AFP)

Aux premières lueurs du jour, ils étaient déjà des milliers entassés aux abords du pont Alexandre III. Comme pour les courses individuelles, le public français a répondu présent pour le relais mixte du triathlon, lundi 5 août, autour du pont Alexandre III, du Grand Palais et de l'Assemblée nationale. Il faut dire que les Bleus étaient grands favoris de ce relais, avant que le sort n'en décide autrement avec la chute de Pierre Le Corre, premier relayeur français, à vélo. 

"C’est cauchemardesque. Je vais ressasser cette chute pendant des années, même si ce n’est pas moi qui commets la faute. Je suis dégoûté de leur donner le relais en dernière position", concédait, abattu, le Breton après la course. Installé dans la roue du vice-champion olympique néo-zélandais Hayden Wilde, Pierre Le Corre n'a rien pu faire pour éviter la chute quand celui-ci est parti à la faute. "Le premier relais, c’est le plus tendu, celui que personne ne veut avoir. J’essaye de remonter hyper vite sur le vélo, mais je subis la double peine en déraillant...", rejouait Pierre Le Corre.

Un bilan positif, malgré tout

Avec quarante secondes de retard sur la tête de course, la France est dernière à l'issue du relais du Breton. Tour à tour, Emma Lombardi, Léo Bergère puis Cassandre Beaugrand s'élancent pour réaliser l'impossible. Malgré un énorme relais final de la championne olympique, les Bleus ne peuvent faire mieux que quatrièmes, plombés par ce fait de course. "C’est la déception qui prédomine, mais en relais mixte, il peut se passer plein de choses. Encore aujourd’hui, on a appris cette dure leçon", encaissait Léo Bergère, après la course.

"On partait avec des ambitions de victoire, mais on sait que c’est difficile de mettre quatre relayeurs bout à bout sans erreur, sans chute, sans crevaison, sans pénalité. Quand Pierre est tombé on a accepté ce fait de course. On a rien laché, c’est ce qu’il faut retenir : on s’est battu jusqu’au bout."

Léo Bergère

à franceinfo: sport

"Forcément, ça rend amer, mais ça fait partie de la course. C’est terrible quand ça arrive sur les Jeux olympiques. Ça va demander du temps pour digérer tout ça", complétait Benjamin Maze, le DTN des Bleus. Mais à l'heure des comptes, l'entraîneur principal des triathlètes français a réussi à prendre de la hauteur : "Ça ne gâche pas le bilan. On avait trois courses. Sur les courses individuelles, on garde du positif, de la fierté. Là, on finit quatrième mais si on regarde le déroulé de la course, c’est une belle performance. Au final, ça fera sourire la Fédération française de la lose. On alimente un peu leur bilan."

"Si on avait été mauvais, ça aurait entaché le bilan. Mais là c’est un fait de course, ce n’est même pas Pierre qui tombe en premier. Ca n’entache pas le bilan : on a été combattant jusqu’au bout. Le bilan n’est pas mauvais avec deux médailles en individuel."

Léo Bergère

à franceinfo: sport

Auteure d'un dernier relais impressionnant, Cassandre Beaugrand tient, elle, à garder en mémoire la combativité dont les Bleus ont fait preuve : "On n’a pas démérité. On était derniers à la fin du premier relais et on finit 4e. C’est aussi grâce au public, c’était incroyable". Après des mois de polémiques sur l'eau de la Seine, l'équipe de France a en effet réussi le pari de remettre le triathlon au cœur du sujet, et offert une publicité exceptionnelle à cette discipline en plein essor. Sans parler des deux médailles, d'or et de bronze en individuel, un bilan jamais atteint depuis 2000 et l'arrivée du triathlon dans le programme olympique. Jusqu'ici l'équipe de France n'avait pu arracher qu'une médaille de bronze en 2021 à Tokyo au relais mixte. 

"En dehors des deux médailles, nos premières aux Jeux en individuel, le côté incroyable de ces Jeux c’est ce succès populaire", appréciait ainsi Benjamin Maze, avant de déjà se tourner vers les Jeux de Los Angeles en 2028 : "On a des courses à préparer pour les prochains Jeux, pour arriver à ce même niveau, être parmi les favoris sur toutes les courses, et faire mieux". Si le triathlon français reste aussi dense, il n'y a pas de raison d'en douter. 

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