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Rio 2016 : Les déceptions, le coup de gueule de Barnier, l'erreur des critères, le bilan bleu

Le staff technique de l’équipe de France est revenue longuement sur la semaine écoulée, marquée par les échecs (seulement deux médailles d’argent) et les polémiques. Morceaux choisis.
Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
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Romain Barnier, l'entraîneur du cercle des nageurs de Marseille (STEPHANE KEMPINAIRE / STEPHANE KEMPINAIRE)

Le coup de gueule de Romain Barnier contre Alain Bernard

"J’ai un dernier coup de gueule. C’est pour toi, Alain. J'ai été extrêmement déçu par ta sortie médiatique (sur 20 minutes.fr). Je ne comprends pas comment un athlète qui a vécu à l'intérieur de l'équipe de France, qui sait qu'il reste en course beaucoup d'athlètes, qui connaît maintenant le jeu médiatique, puisque tu y es depuis maintenant trois ans, les répercussions que de telles déclarations peuvent avoir sur l'équipe de France. J'aurais été extrêmement déçu qu'un athlète dont j'ai eu la responsabilité agisse comme ça. Je tenais à te le dire devant un parterre de tes collègues (journalistes) puisque, aujourd'hui, je ne considère pas qu'on fait partie de la même famille de la natation. Proposer tes services à la Fédération française de natation, je pense que c'est plus le temps pour toi de développer des compétences. Une fois qu’elles seront développées, je changerai peut-être d'avis. Mon avis aujourd'hui, est qu'un ancien nageur protège l'équipe de France, coûte que coûte".

La polémique Yannick Agnel

Stéphane Lecat : "Pour décider (Si Yannick Agnel disputait le relais ou pas, ndlr), on a pris l'avis du médecin. Il avait fait une nuit blanche de dimanche à lundi à cause de la fièvre et lundi il est resté dans la chambre avec 39 ou 40 degrés de fièvre (les séries et la finale étaient prévues mardi, ndlr). On a fait un dernier bilan pour voir si la situation avait évolué mais non, il était toujours entre 39 et 40. Le médecin nous a dit qu’il serait très compliqué qu’il réitère sa performance des séries du 200m nage libre. Il était hors de question que je mette en péril la santé des athlètes. On a contacté les deux nageurs de demi-fond (Damien Joly et Nicolas D’oriano, ndlr) et leur entraîneur pour voir qui on allait mettre dans ce relais. A aucun moment, on a réveillé quelqu’un en pleine nuit. C’est inadmissible de dire ça. Tous les nageurs depuis le stage à Porto Alegre étaient fixés sur les horaires des séries et finale, ils ne se couchaient pas avant 1h30 du matin. Le matin de la course, Yannick m’a dit qu’il n’avait plus de fièvre mais qu’il était loin d’être guéri".

Jacques Favre : "On voulait préserver le calme de l’équipe, voilà pourquoi nous n’avons pas réagi tout de suite. Mais, on ne peut pas nous dire qu’on a été amateur. On n’a pas voulu répondre à ces provocations".

Un bilan qui sonne comme une fin de cycle

Romain Barnier : "vous avez en tête les déceptions, moi j’ai en tête les lueurs d’espoir. Jordan Pothain, Mehdy Metella. La natation mondiale a plusieurs vitesses. Il y a les Etats-Unis puis des nations qui ont plus de moyens comme l’Australie. Certaines nations ont un nageur exceptionnel et puis il y a l’équipe de France. Ce qui n’a pas fonctionné ? On n’a pas eu de titre. On n’a pas eu deux, trois cadres au niveau. On n’a pas su faire fonctionner une dynamique de réussite comme à Londres. Ca aurait pu permettre à d’autres athlètes d’échapper à la pression. On n’a pas eu le momentum comme en 2010, 2011, 2012, 2013.

Jacques Favre : "Il y a deux médailles de plus pour la fédération française de natation. C’est une fierté. C’est un bilan intermédiaire car nous sommes sur la fin d’un cycle exceptionnel qui a duré de 2004 à 2016. C’était magique, mais on ne sait pas si on pourra revivre quelque chose comme ça. D’autres sont déjà là. Quand j’ai pris mes fonctions il y a un an et demi, j’ai dû préparer ces JO et aussi pensé à l’après. On le savait et on l’a préparé. Des jeunes ont percé, il faut les aider à grandir pour qu’ils deviennent médaillés olympiques dans quatre ans. Nous sommes une natation de talents, on les a eu tous en même temps, mais il faut qu’on arrive à en trouver d’autres. On a mis en place le programme Gavroche 2024 dans l’optique de Paris 2024 pour y arriver".

Les critères de sélection

Jacques Favre : "On était sorti de Kazan frustré par nos cadres car ils avaient failli, il fallait les stimuler à nouveau. On voulait les amener à se dépasser. On a visé une cible très élevée en termes de niveau, c'était le 5e, le 6e rang mondial. Il y avait aussi un critère pondéré pour élargir l’effectif. Ce système a été très mal compris. C’était trop compliqué. C’était une mauvaise solution. On ne fera plus jamais ce genre d’erreurs, ça a gâché la fête des sélections. Je n’ai pas senti une équipe à deux vitesses comme on pouvait le craindre. Les 28 athlètes avaient les mêmes objectifs. Il n’y a pas de honte à être 20e aux Jeux Olympiques. Tous avaient le niveau pour rentrer en demi-finale. Pour les quatre ans qui viennent, on affichera les modalités de sélection."

Romain Barnier : "J’étais pour au mois de septembre, parce que certains de nos cadres avaient trop gagné. J’avais peur qu’il manque la gniaque. Puis, je suis sorti des championnats de France de Montpellier avec la conviction, pour la dernière fois, que les critères ne sont pas le bon moyen pour faire progresser la natation française. C’est mon avis personnel. Je suis pour ces critères à un certain moment de l’année.

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