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Missillier, Pinturault, leaders bleus

L’un était attendu, l’autre non. En terminant deuxième et troisième du slalom géant, Steve Missillier et Alexis Pinturault ont mis fin à la disette qui touchait le ski alpin français depuis les JO de Turin en 2006. Portrait de ces deux hommes avec Fabien Saguez, le Directeur Technique National.
Article rédigé par franceinfo
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Steve Missillier, un potentiel extraordinaire enfin récompensé

Fabien Saguez : Steve, c’est quelqu’un qui n’avait jamais réussi à faire quelque chose d’abouti. C’est un skieur très, très fort, qui a un potentiel extraordinaire, on le sait. A Kitzbuhël cette saison, on a commencé à discuter du fait de le mettre en concurrence avec Cyprien Richard pour Saint Moritz. On a fait le point avec lui en disant que ce n’était pas normal qu’il perde des courses comme cela a pu lui arriver. Pas normal qu’il abandonne quand il ne devrait pas. On se disait que lorsque ce garçon sortira deux manches régulières, il ne serait pas loin. Aujourd’hui (mercredi, ndlr), c’est exactement ce qu’il a fait.

Il a proposé un très, très bon ski. C’est du très, très haut niveau. Mais c’est du Steve dans le texte, c’est-à-dire facile. Il n’a pas commis une faute de la course. C’est quelqu’un de timide, calme. Il est jeune papa. Mais c’est un garçon presque mystérieux, il est un peu perché parfois. Mais sur les skis, il est capable de faire des enchaînements fabuleux. La chose qui le caractérise plus que tout, c’est son toucher de neige. Il est extraordinaire. C’est un avantage parfois de ne pas avoir à en rajouter, parfois non. Aujourd’hui ça été un avantage.

Alexis Pinturault, un leader qui s’impatientait

Le skieur français Alexis Pinturault

F S : C’est la première fois que je vois Alexis terminer 3e et être content. Ca donne le ton. C’est un gagneur, il a enfin débloqué son propre compteur. Il avait fait des Mondiaux extraordinaires à Schladming l’année dernière, mais sans faire de médailles. Il nous disait qu’il allait encore rapporter son caillou – un cristal de quartz offert à tous ceux qui ont la médaille en chocolat – . Là, il est heureux, il fait une médaille. Il fallait aller la chercher, surtout après son Super Combiné raté. C’est un gagneur certes, mais aussi quelqu’un qui sait mettre l’ambiance. Pas avec vous les journalistes, mais dans le groupe. Quand tout va bien et qu’il est en confiance, il la ramène pas mal.

C’est un môme de 22 ans, oui, mais dans le bon sens du terme. Il est toujours très respectueux de ses aînés. Mais il sait qu’il est le leader, le leader technique. Il a un ski très engagé. Il a envie de s’exprimer car il est jeune, il a envie de déconner avec les anciens. C’est vraiment un bon garçon. Le grand skieur de demain ? …Oui on voit les choses comme ça. Après en ski alpin, tout bascule très vite. Une blessure, puis une autre. Tous passent par des moments plus difficiles. En confiance, il peut être redoutable sur la fin de saison. La médaille est faite, désormais on va penser au slalom avant de se tourner vers de nouveaux objectifs.

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