Les Tillie en forme olympique
Ils font partie de ces familles couvées par les dieux du sport, de celles qui fournissent plusieurs générations de champions. Déjà, le grand père Guy était international de volley. Le père Laurent a suivi la voie de fort belle manière dans le même sport. Il détient notamment le record du nombre de sélections (406) sous le maillot bleu, qu'il a porté de 1982 à 1995, héritant même du brassard de capitaine de 1991 à 1992. A son palmarès, deux médailles de bronze européenne avec l'Equipe de France en 1985 et 1987.
En club, sous les couleurs de Cannes et de Paris notamment, il enlève huit championnats nationaux et une Challenge Cup. Aujourd'hui entraîneur de Cannes, qu'il a mené au sacre national en 2005, nul doute qu'il a transmis le virus du sport à sa progéniture. "Les musiciens font des musiciens et les sportifs des sportifs" résume-t-il d'ailleurs très simplement. Et si la mère y met du sien, cet adage devient réalité. Internationale néerlandaise de volley, Caroline Keulen-Tillie a également sa part de responsabilité dans la réussite sportive de ses enfants.
"Surtout pas de prise de tête"
Kim, l'aîné de 23 ans abonde dans ce sens en dévoilant le secret d'un tel succès. "C'est l'éducation. Depuis tout jeunes on a été poussés à être actifs physiquement". "On était dans les gymnases tous les week-ends" complète Kevin, son cadet âgé de 21 ans. Néanmoins, leur père se défend d'une quelconque influence sur leur choix d'entamer une carrière sportive. "On ne leur a jamais rien imposé. On les a seulement accompagnés dans le plaisir. Surtout pas de prise de tête".
Le parcours de ses enfants le confirme. Kim a commencé par le foot avant de passer au basket. Aujourd'hui à l'ASVEL, il a été appelé dans la présélection de 24 joueurs de Vincent Collet comme remplaçant en vue des Jeux Olympiques. S'il a peu de chances de voir Londres, l'intérieur de 2,10 m y voit "une récompense en même temps qu'un encouragement". Sa bonne saison à Villeurbanne (10,8 pts / 4,9 rbds) qu'il a rejoint il y a deux ans fait dire au sélectionneur des Bleus qu'il est "un joueur d'avenir". Déjà appelé dans un groupe élargi lors du dernier Euro, il pourrait rapidement avoir sa chance.
Idem pour Kevin, passé par le tennis et le basket avant de rejoindre la discipline familiale. Malgré son jeune âge il compte déjà une cape en équipe nationale. Actuellement à Florence où il dispute la Ligue Mondiale de Volley avec la France après avoir été sélectionné pour l'Euro 2011, le réceptionneur-attaquant va se "battre à fond" pour être retenu lors du TQO en Bulgarie début juin.
Un parcours assez semblable
S'ils n'ont pas choisi le même sport, leur parcours est assez semblable. Conscients de leur potentiel et de la possibilité d'accéder au haut niveau, tout en voulant continuer des études après le bac, ils optent tous deux pour l'exil aux Etats-Unis "puisqu'en France c'est impossible de concilier les deux". Kim a ouvert la voie en intégrant l'université d'Utah en 2006, où il a étudié l'urbanisme et joué un bon basket (7 pts, 5,5 rbds). Kevin l'a imité en s'installant sur le campus d'Irvine, décrochant même un titre de champion universitaire de volley en parallèle de ses études de sociolgie.
La fratrie possède surtout de solides références en catégories de jeunes. Le basketteur fut champion d'Europe Junior 2006 en compagnie d'un certain Nicolas Batum ainsi que médaillé de bronze du championnat du Monde -19 ans en 2007 à Novi Sad alors que son volleyeur de frère compte un titre de champion d'Europe des -21 ans remporté en 2008.
Tous les trois en 2016 à Rio?
Ils pourraient bientôt être rejoints par le petit dernier, Killian, 14 ans. "Il vient d'être champion de France de volley avec les minimes et là il est parti à la Baule pour la finale du championnat de France de basket!" prévient Laurent, fier de sa descendance. "Il va devoir faire un choix, il est vraiment fort dans les deux. Il est en quatrième et fait déjà 1,93 m. Moi je faisais 1,70 m" précise Kevin à propos de son petit frère. Pour Kim, aucun doute, il est "le plus talentueux" des trois.
En attendant de semer la terreur sur les parquets de son choix, Killian provoque déjà la peur dans les rangs familiaux puisque plus personne ne veut l'affronter au beach-volley l'été. Avant un départ pour le pays de l'Oncle Sam comme ses deux aînés? " Partir aux Etats-Unis était important pour leur construction personnelle. Ils ont appris une autre culture et se sont mis en danger. Et là bas ils ne sont pas fils de. C'est au contraire moi le père de" explique Laurent.
Derrière cette réussite se cache un rêve partagé par toute la cellule familiale. "Faire les JO ensemble comme moi avec mon frère (Patrice, joueur de water-polo) en 1992 à Barcelone" leur souhaite le père.
Kevin partage les désirs de son paternel. "J'y pense tout le temps, dit Kevin. Et je me dis : pourquoi pas tous les trois en 2016 à Rio?". Avec de tels potentiels, l'espoir est permis…
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