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Le handisport menacé par les faux handicapés

Malgré des contrôles pointilleux, la triche devient un phénomène de plus en plus problématique lors des évènements handisports. Dans un article consacré à ce sujet, le journal allemand Spiegel fait part du nombre croissant de simulateurs, qui feignent un handicap pour contourner les inspections. Des pratiques qui nuisent à la réputation de ce sport.
Article rédigé par franceinfo
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Lors des Jeux Paralympiques de 2012 à Londres... (MIGUEL MEDINA / AFP)

Certains exemples peuvent prêter à sourire : en 2006, lors des JO d'hiver du Turin, une Russe soi-disant malvoyante concourrait pour le cross-country. Mais en franchissant la ligne d'arrivée, l'athlète sauta de joie à la vue de son temps sur le tableau d'affichage et l'imposture fut révélée au grand jour.  

De nombreux cas

Il ne s'agit malheureusement pas d'un cas "isolé". Le phénomène de triche dans le monde du sport pour handicapés prend de l'ampleur. L'un des cas les plus éloquents a d'ailleurs été mis au jour il y a quelques semaines. La cycliste handisport hollandaise Monique van der Vorst, deux fois médaillée d'argent lors des Jeux paralympiques de 2008 et icône dans son pays, vient d'avouer qu'elle pouvait marcher au moment où elle a réalisé ses exploits sportifs, après avoir fait croire à une guérison miraculeuse. 

"Il y a beaucoup de dissimulateurs parmi les participants [handisport]", écrit le Spiegel. Les règles d'inspection sont pourtant strictes : "Les docteurs et thérapeutes (…) mesurent les membres des athlètes, vérifient leurs réflexes, leurs muscles et leur coordination." Lorsque les inspecteurs ont des doutes, ils continuent d'observer les athlètes après l'examen. Ils vérifient la façon dont ceux-ci se rendent à leur hôtel, les observent dans l'ascenseur ou au buffet. "Ce sont presque des détectives", confie le thérapeute Jürgen Schmidt, qui mène des testes pour les cyclistes depuis 16 ans.

Pour la gloire et l'argent

Mais ces contrôles poussés n'ont pas mis fin à la triche. "Quelqu'un qui veut vraiment simuler un handicap peut le faire", regrette Jürgen Schmidt. Ainsi, lors des Jeux paralympiques de Sidney en 2000, parmi les joueurs médaillés d'or de l'équipe espagnole de basketball pour handicapés mentaux, 10 se sont révélés par la suite parfaitement sains.

Qu'est-ce qui les pousse à tricher? La gloire et l'argent, répond le Spiegel. Le public est particulièrement fasciné par les personnes handicapées qui réalisent de grandes performances sportives. Leur capacité à dépasser un handicap fait d'eux un symbole d'espoir et un exemple à suivre. Mais les grandes compétitions permettent également aux athlètes de remporter beaucoup d'argent. En tant qu'évènement handisport le plus suivi au monde, les JO sont particulièrement ciblés. En effet, quelque 3.8 milliards de téléspectateurs ont suivi la dernière compétition à Pékin. 

Des sanctions plus sévères

Certains handicaps sont plus difficiles à déceler que d'autres. C'est le cas des malvoyants, qui sont censés avoir moins de 10% de vision pour prétendre participer aux différentes épreuves. Yvonne Hopf, une allemande quintuple championne olympique handisport, a ainsi été obligée d'arrêter sa carrière après qu'il ait été prouvé que sa vision était supérieure à 10%.

Le Comité paralympique international (CPI) tente aujourd'hui de mettre en place des sanctions importantes pour les fraudeurs, à l'image de celles prévues pour les athlètes convaincus de dopage. La suspension peut aller jusqu'à deux ans.

Mais plus que les bénéfices retirés par le fraudeur, c'est surtout l'image du handisport qui est en jeu. 

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