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Killy défend un Poutine "sympathique"

L'ancien skieur français et triple champion olympique à Grenoble (1968) Jean-Claude Killy s'est félicité dimanche de ses bonnes relations avec le président russe Vladimir Poutine, refusant de cautionner les critiques visant un homme qu'il juge "sympathique".
Article rédigé par franceinfo
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Le président russe Vladimir Poutine et le président de la commission de coordination des JO de Sotchi, Jean-Claude Killy

A quatre mois des JO de Sotchi (7 au 23 février), cette interview risque de faire du bruit. En pleine polémique sur la loi "anti-gay" proclamée en Russie qui a choqué l'opinion mondiale, alors que les dépenses pour les JO de Sotchi explosent et que Vladimir Poutine concentre de nombreuses critiques, Jean-Claude Killy est revenu sur les relations qu'il entretient avec le président russe. Dans cet entretien accordé au Journal du Dimanche, celui qui préside depuis 2007 la commission de coordination des Jeux d'hiver de Sotchi évoque des liens étroits avec le chef de l'Etat russe. "J'ai développé des liens très intéressants avec lui. Je travaille avec lui depuis sept ans. Cela m'a donné une opinion un peu différente de celle qui est largement véhiculée", explique Killy. "On peut toujours l'avoir dans la minute, juste en appelant son chef de cabinet". "Le Poutine que je connais n'est pas celui décrit dans les journaux, où il existe un vrai +Poutine bashing+. Je n'ai pas de raison d'aboyer avec la meute,  je me fie à ce que je vois. Quand il me téléphone de Moscou, à trois heures du matin pour lui, pour me souhaiter mon anniversaire, je trouve ça sympathique",  ajoute-t-il. "Quand il joue des mélodies tristes au piano à la fin d'une soirée avec dix ministres qui chantent autour, ce n'est quand même pas banal".

Etonnement

Poutine, l'homme fort du pays depuis 13 ans, veut faire des Jeux une vitrine pour la Russie. Des sommes colossales ont été dépensées à Sotchi, station balnéaire de l'époque soviétique entre mer Noire et montagnes du Caucase, auparavant quasi vierge d'installations sportives. Mais Killy ne porte aucun jugement. "Chacun utilise les jeux Olympiques comme il l'entend. Un pays ne veut jamais les Jeux pour le bénéfice pur et unique du sport". Et il se tient soigneusement à l'écart des polémiques. "On ne m'envoie pas en Russie pour exprimer une opinion politique. Mon problème, ce sont les Jeux. Même si je trouve que ce pays se développe rapidement et démocratiquement", relève-t-il, soulignant avoir déjà déclaré que ce pays était "sur la route de la démocratie". Une récente loi russe interdisant la "propagande" homosexuelle devant mineurs, passible de prison, a été vivement critiquée. "Poutine m'a dit son étonnement face aux réactions et à l'ampleur du bruit généré. Il m'a raconté avoir remis dernièrement un prix littéraire à un homosexuel. Pour lui, ce n'est pas une loi antigays", a assuré Killy. Et d'affirmer que toutes ces années de préparation s'étaient déroulées sans tension avec l'équipe organisatrice. "Sotchi est l'équipe la plus communicative et transparente que j'aie connue. Elle ne nous a jamais rien caché". "Depuis sept ans que je travaille avec (Poutine), tout se passe  merveilleusement bien". 

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