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JO 2016 : la Française Elodie Clouvel présente le pentathlon moderne

Elodie Clouvel, qualifiée pour les JO de Rio, nous parle de sa discipline, le pentathlon moderne. Sport atypique, mélange étrange de plusieurs disciplines totalement différentes, il nécessite des qualités physiques et techniques énormes.
Article rédigé par franceinfo
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La pentathlète tricolore Elodie Clouvel (EVGENY BIYATOV / SPUTNIK)

Le pentathlon regroupe cinq épreuves : l’escrime, la natation, l’équitation et le combiné, qui associe course à pied et tir au pistolet. Elodie Clouvel, qui dispute à Rio ses deuxièmes JO après ceux de Londres en 2012, fait les présentations.

L’escrime

"C’est la première épreuve de la discipline. Nous, on tire à l’épée. Je n’en avais jamais fait avant de débuter le pentathlon et j’ai tout de suite adoré. Avant de débuter une compétition, je suis toujours stressée, mais c’est du bon stress. L'escrime, c’est avant tout un sport de combat, mais c’est important de savoir se canaliser. Je suis une instinctive, je ne vais pas trop réfléchir. Cela peut être un avantage. Certains analysent beaucoup, moi je suis dans la sensation. L’important en escrime, c’est de mettre les touches donc celle qui est la plus hargneuse peut aussi gagner. C’est un sport qui nécessite une concentration de tous les instants et une gestion des émotions très importante. En fait, cette notion de concentration se retrouve partout en pentathlon. Pour progresser en escrime, on a des cessions d’entraînement contre les escrimeuses de l’équipe de France. J’ai donc eu l’honneur de tirer contre Laura Flessel. Un rêve. Elle est gauchère comme moi, elle m’a donné énormément de conseils. J’ai eu une chance inouïe. Cela m’arrive parfois de les battre".

La natation

"On nage un 200m nage libre. La natation, c’est mon épreuve de prédilection. J’étais nageuse avant de bifurquer sur le pentathlon. J’étais une spécialiste du 400 et 800 mètres donc le passage vers le 200 était plutôt facile. Je n’utilise pas trop d’énergie pour cette épreuve, je ne l’appréhende pas du tout. C’est évidemment mon point fort, j’ai toujours à cœur de gagner ma course. Quand je m’entraînais avec Philippe Lucas à Narbonne, je faisais des dizaines de kilomètres par jour. Aujourd’hui, je fais plus de technique, je nage entre 3,5 et 4,5 km quotidiennement".

L'équitation

"C’est un parcours de saut d’obstacles, long de 350 à 450 mètres. On ne connaît pas notre cheval, on le tire au sort quelques minutes avant l’épreuve. Comme l’escrime, je n’en avais jamais fait auparavant donc au début j’avais peur. Le trot, ça allait. En revanche, le galop et les obstacles, ça me terrorisait. Il faut arriver à développer une relation éphémère avec le cheval, on doit arriver à faire corps avec la monture en 20 minutes. Après les JO de Londres, j’avais beaucoup de mal à monter, j’ai dû me faire violence. Cela m’arrive encore de tomber, le stress est encore présent, mais je panique nettement mois. Parfois on tombe sur des chevaux coriaces qui ne veulent pas sauter comme à Rome (coupe du monde au printemps, ndlr) où ma jument ne voulait pas sauter. A Rio, les chevaux seront des machines de guerre, très puissants, avec du caractère. Ce seront des sportifs de haut niveau, ils auront l’habitude d’être montés par des gens très forts, donc les cavaliers devront être à la hauteur. Il faudra les canaliser et les booster. Mon point faible ? Non. Si j’en avais un, je n’irai pas à Rio pour ambitionner l’or. Aujourd’hui, je suis une vraie cavalière même si je dois encore progresser. Mais j’ai réussi à dompter la bête (rires)".

Le combiné

"C’est un enchaînement course à pied et tir. C’est l’épreuve où il y a le plus de suspense. J’avais un très bon niveau de course avant d’aller m’entraîner chez Philippe Lucas, j’ai dû retrouver mon niveau. Le combiné dure 3200 mètres, 4x800 mètres. Pour parcourir cette distance sur une piste avec des butes, des virages en épingle, on met généralement 11 minutes. Chaque passage au tir doit durer entre 12 et 13 secondes donc environ une minute pour les quatre. En résumé, un bon combiné doit être bouclé en 12 minutes, 12 minutes 30. On peut comparer ça au biathlon. C’est justement un sport que j’adore. Je l’ai découvert à Font-Romeu où j’étais adolescente. C’est là-bas que j’ai rencontré Martin Fourcade. Cela m’est arrivé de lui demander des conseils, à Marie-Laure Brunet également. Le tir, c’est quelque chose qui s’apprend. Bien viser, le lâcher… Il faut arriver à se mettre dans une bulle, à se calmer. La cible est à 10 mètres et les pistolets sont différents en fonction des athlètes. Quand on arrive à automatiser son geste, c’est top, mais si je commence à trop réfléchir c’est foutu".

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