Témoignages "Je n'ai pas quatre smic à mettre dans un loyer" : la galère des étudiants pour trouver un logement à Paris avant les Jeux

Entre l'augmentation des prix et le manque d'offres de courte durée, étudiants et stagiaires ont de plus en plus de mal à trouver un logement abordable dans la capitale, à moins de 100 jours des Jeux de Paris.
Article rédigé par franceinfo - Romaric Cayet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Une vue d'habitations parisiennes devant la tour Eiffel. (Photo d'illustration). (VINCENT ISORE / MAXPPP)

Sur les réseaux sociaux, les appels à l'aide se multiplient, avec des messages venant de jeunes stagiaires qui cherchent des logements de courte durée à Paris. Un vrai casse-tête, qui s'intensifie avec l'approche des Jeux de Paris. Certains doivent dès lors se débrouiller, à l'image de Gwendoline, qui attend comme tous les jours son train à la gare Saint-Lazare, à Paris, pour rentrer à Rouen. Cette étudiante en informatique a commencé son stage il y a trois semaines, mais elle n'a pas trouvé de logements.

"J'ai une amie qui me loge à Rouen donc je peux prendre le train tous les jours", explique-t-elle. Sauf que son trajet dure "1h48, le matin, et le soir". Une situation devenue "invivable" pour la jeune femme. "Je ne peux rien faire de mes journées, à part venir et repartir", se désole-t-elle.

Ne rien faire de ses journées, si ce n'est continuer à éplucher les annonces immobilières dans le train. "Je regarde les logements qui sont apparus dans la journée. Mais même si j'envoie des mails, j'ai très peu de réponses, donc je me décourage un peu, parce que je me dis que je ne vais jamais trouver avant les JO", s'inquiète Gwendoline. 

"Je me dis que si là, déjà, c'est la galère, ce sera encore pire." 

Gwendoline

à franceinfo

Devant une agence immobilière, à Paris, Damien scrute les annonces. Il est étudiant à Toulouse et son stage commence dans deux semaines et demie. "J'ai contacté des agences qui m'ont tout simplement dit : 'là, en ce moment, c'est la galère, voyez en septembre'. Mais je ne peux pas, je n'ai pas quatre smic à mettre dans un loyer."

Beaucoup de stagiaires démunis s'en remettent donc aux associations et aux syndicats étudiants. Comme Salomé Hocquard, déléguée générale adjointe de l'Unef. "Ce n'est absolument pas normal qu'on galère", regrette-t-elle, d'autant plus que "de plus en plus de formations rendent obligatoire le stage". Salomé et son syndicat tentent de donner des conseils à ces jeunes : "Ce qu'on essaye de dire aux étudiants, très honnêtement, c'est que l'été il va falloir trouver un stage autre part qu'à Paris, parce que ça va être très compliqué de se loger."

Entre "500 et 600 euros" la semaine

Patrice Amselem, agent immobilier depuis plus de 30 ans à Paris, confirme cette tendance du côté des propriétaires. Ces derniers "ne sont pas très enclins à mettre en location pour six mois, trois mois, deux mois... Il y en a un qui m'a dit : 'moi, je peux louer, à la semaine, pendant les JO, entre 500 et 600 euros'", reconnaît-il.

Face à ce problème, certaines alternatives ont la cote, comme RoomLaLa, une plateforme qui permet de louer une chambre chez l'habitant. Son fondateur, Philippe Rouale, abonde. "On est un système de logement important pour les étudiants parce qu'on est, en général, beaucoup moins cher que du logement classique." Il faut compter, en moyenne, 60 euros la nuit. Mais à l'approche des Jeux de Paris, les prix sur la plateforme ont grimpé de 25% pour cet été.

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