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Paris 2024 : les Etats-Unis plaident en faveur d'une participation des athlètes russes sous bannière neutre

Washington s'est montré ouvert, jeudi, à une participation des athlètes russes et biélorusses aux prochains Jeux olympiques, à condition que les signes d'appartenance à ces nations soient interdits.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
Les anneaux olympiques devant le siège du CIO à Lausanne, le 30 juillet 2020. (HANS LUCAS / AFP)

Les Etats-Unis se sont prononcés, jeudi 2 février, en faveur de la participation des athlètes russes et biélorusses aux Jeux olympiques sous bannière neutre et sans emblèmes nationaux, relançant un débat qui prend de l'ampleur à l'approche de Paris 2024. Si des athlètes sont invités à un évènement sportif international comme les Jeux, "il doit être absolument clair qu'ils ne représentent pas les Etats russe ou biélorusse", a affirmé la porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre, précisant que "l'utilisation des drapeaux russe et biélorusse, d'emblèmes ou d'hymnes doivent aussi être interdits."

La participation, ou non, de ces sportifs aux Jeux olympiques de 2024 est une question aussi sensible que politique. Depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine, fin février 2022, Russes et Biélorusses ont été bannis de la plupart des événements sportifs mondiaux. L'Ukraine souhaite que les choses restent ainsi, et que les athlètes russes soient tout simplement interdits de compétitions olympiques à l'été 2024.

La position du CIO fait débat

Mais le Comité international olympique (CIO) a mis le feu aux poudres fin janvier, en proposant une feuille de route pour organiser le retour des sportifs bannis sous drapeau neutre, à condition qu'ils n'aient "pas activement soutenu la guerre en Ukraine". "Aucun athlète ne devrait être interdit de compétition sur la seule base de son passeport", avait assuré l'exécutif de cette instance, ce qui avait provoqué la colère de Kiev, qui a immédiatement brandi la menace d'un boycott, accusant le CIO d'être "un promoteur de la guerre, du meurtre et de la destruction".

Les pays baltes et la Pologne lui ont d'ailleurs emboîté le pas. La Pologne s'attend à ce qu'une quarantaine de pays s'opposent à la présence d'athlètes russes et biélorusses aux Jeux olympiques de Paris, a indiqué jeudi son ministre des Sports, Kamil Bortniczuk. "Je pense que la semaine prochaine révèlera une attitude très ferme de la part des représentants de 40 pays", a-t-il affirmé à la télévision publique. Leur position "sera très clairement opposée à la participation des Russes et des Biélorusses aux Jeux olympiques".

Un geste salué, jeudi, par le président ukrainien Volodymyr Zelensky. "Nous ne laisserons pas le sport être utilisé pour la propagande de guerre", a-t-il déclaré sur Twitter. La Première ministre estonienne, Kaja Kallas, a elle jugé que laisser les Russes concourir "serait se moquer des Ukrainiens et des dizaines de milliers d'entre eux qui ont perdu la vie dans le pire crime contre l'humanité perpétré en Europe depuis la Seconde guerre mondiale".

De son côté, le comité olympique russe estime que ses sportifs devraient pouvoir participer aux Jeux olympiques sans restriction. "La Charte olympique stipule que tous les athlètes doivent participer sur un pied d'égalité", a-t-il martelé. Depuis le début de la guerre en Ukraine, le CIO souligne que la mise au ban des athlètes russes et bélarusses n'est pas une "sanction", puisqu'ils ne portent aucune responsabilité directe dans l'invasion, mais une "mesure de protection" des compétitions et de leur propre sécurité, prise "le coeur lourd" et contraire à ses valeurs d'universalité du sport. A environ un an et demi du coup d'envoi des JO de Paris, la question est loin d'être réglée et ne le sera sans doute pas tout de suite.

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