Paris 2024 : "Il faut redresser la tête et se dire que nous sommes en capacité d'organiser cette cérémonie d'ouverture" en bord de Seine, estime un ex-ministre des Sports

La mise en place d'une alternative est "nécessaire" mais la trêve olympique est "une tradition", insiste Jean-François Lamour alors que le chef de l'État a pour la première fois détaillé les "plans B et C" concernant les festivités, sur fond de risque accru d'attentat.
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Jean-François Lamour, ex-ministre des Sports et consultant pour Radio France durant les Jeux olympiques de Paris 2024 (VINCENT ISORE / MAXPPP)

"Il faut un peu redresser la tête et se dire que nous sommes en capacité d'organiser cette cérémonie d'ouverture" en bord de Seine, a estimé lundi 15 avril sur franceinfo Jean-François Lamour, ex-ministre des Sports et consultant pour Radio France durant les Jeux olympiques de Paris 2024. Emmanuel Macron a évoqué lundi un "plan B" pour la cérémonie d'ouverture en cas de menace terroriste élevée. Elle pourrait se restreindre au Trocadéro. Le double champion olympique d'escrime juge malgré tout "nécessaire" la mise en place d'une alternative : "Par nature, les Jeux olympiques, c'est un événement qui est extrêmement compliqué à organiser", a-t-il expliqué.

franceinfo : Une "trêve olympique", comme le souhaite Emmanuel Macron, c'est un doux rêve ?

Jean-François Lamour : Ce n'est pas un doux rêve. C'est une trêve d'ailleurs qui s'est déroulée lors des précédentes éditions. Il y a toujours eu des conflits larvés qui étaient maintenus pendant la période des Jeux. Mais pour les Jeux de Tokyo et pour les précédents Rio en particulier, cette trêve avait été globalement plutôt respectée. C'est une forme de tradition qui nous ramène aux Jeux olympiques anciens. Je salue l'initiative du président de la République de tenter de mettre la grande majorité des nations autour d'une table pour parler paix à l'occasion de ces Jeux. Le faire effectivement en relation avec le CIO est une bonne chose. C'est le rôle des Jeux olympiques, cette trêve, ce moment fugace. Le lendemain de la clôture des Jeux, malheureusement, ces conflits continueront, mais c'est certainement le moment de pouvoir tenter de trouver une solution de paix en direction d'un certain nombre de pays belligérants.

La France a raison de préparer un plan B pour la cérémonie d'ouverture ?

Oui, c'est nécessaire. D'ailleurs, Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur, a évoqué il y a quelques jours cette possibilité, en gros, de modularité de la cérémonie d'ouverture sur une partie du parcours, peut-être même simplement restreinte au Trocadéro, là où va se passer l'essentiel de la cérémonie : la montée du drapeau olympique, l'allumage de la flamme et le parcours des derniers relayeurs de cette flamme. C'est important de l'exprimer aux Français. Par nature, les Jeux olympiques, c'est un événement qui est extrêmement compliqué à organiser.

"Le fait de maintenir cette cérémonie sur les bords de Seine, c'est aussi l'expression par la France d'une confiance, d'une confiance dans nos forces de sécurité, dans ceux qui organisent."

Jean-François Lamour, ex-ministre des Sports

à franceinfo

Il faut un peu redresser la tête et se dire que nous sommes en capacité d'organiser cet événement et cette cérémonie d'ouverture sous cette forme.

On ne sent pas un grand engouement des Français pour ces JO. Peut-il venir dans les prochaines ses semaines ?

Londres avait vécu des moments extrêmement difficiles, avant l'ouverture des Jeux et à partir du moment où les compétitions ont commencé, c'est devenu un succès populaire et une très belle organisation. Pour qu'un événement comme celui-là soit réussi, il faut trois conditions majeures : une très bonne organisation, un succès populaire et des médailles du pays organisateur, une fois que ces trois éléments sont rassemblés, alors ça devient vraiment un succès populaire. L'opinion publique a raison d'être interrogative sur un certain nombre de sujets, mais elle se laissera porter par ce succès. Regardez la liesse qui avait suivi la victoire de l'équipe de France de football en 1998. L'équipe de France, olympiques et paralympiques vont devoir effectivement démontrer qu'elles se sont bien préparées, qu'elles sont au rendez-vous.

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