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Reportage Journée paralympique : un premier rendez-vous historique pour casser les barrières sur le handicap

Des milliers de personnes se sont rassemblées, samedi à Paris, afin de célébrer le parasport et les champions et championnes tricolores, à moins de deux ans des Jeux de Paris 2024.

France Télévisions - Rédaction Sport
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Des spectateurs s'essaient au tennis fauteuil sur la place de la Bastille à Paris, le samedi 8 octobre 2022, lors de la journée paralympique. (Clément Pons / franceinfo: sport)

Les rayons du soleil irradient la capitale alors que midi approche. En face de l'Opéra Bastille, Arnaud Assoumani dispense les bons conseils aux journalistes, dont plusieurs sont invités à s'essayer au saut en longueur, samedi 8 octobre. Le quintuple médaillé paralympique (saut en longueur et triple saut) se mue, l'espace d'une journée, en coach de luxe pour sensibiliser aux particularités des sports paralympiques, lors de la Journée paralympique.

Une mission pédagogique qui prend tout son sens, alors que le compte à rebours des Jeux de 2024 continue sa course effrénée. "L'objectif est de travailler cette acculturation au parasport, à ses athlètes et à ses règles", explique la présidente du Comité paralympique et sportif français (CPSF) Marie-Amélie Le Fur. En parallèle, les portes de cette journée paralympique - la première du nom en France - s'ouvrent enfin au public.

Démonstrations de para-judo sur la scène centrale, initiation au basket fauteuil sur le playground dédié, matchs improvisés de volley assis... Les spectateurs naviguent au gré des disciplines, l'oeil parfois curieux. Val, la cinquantaine, n'a pas hésité à reprendre la raquette pour s'essayer au tennis fauteuil. Une vraie mise en situation pour cette sportive valide : "C'est hyper dur ! Arriver à se déplacer correctement, à maîtriser ses coups avec les deux rebonds, c'est un vrai challenge", décrypte-t-elle. Fort heureusement, deux championnes françaises de la discipline, Pauline Déroulède et Charlotte Fairbank, ne sont pas loin pour dispenser leurs conseils.

Rendre visibles des pratiques parasportives parfois invisibles

En tout, pas loin de 160 athlètes olympiques et paralympiques sont venus soutenir cet événement unique en son genre. "C'est une fierté et un honneur d'être ici aujourd'hui", confesse Ugo Didier. Le nageur de 21 ans, double médaillé aux Jeux de Tokyo l'été dernier, explique qu'il y a encore quelques années, il ne savait pas qu'il pouvait participer à des compétitions handisportives (il a un handicap au niveau des membres inférieurs). "Je veux profiter de cette journée pour partager l'information, faire en sorte de rendre visible des pratiques sportives qui, même pour des personnes en situation de handicap, sont parfois invisibles."

Des spectateurs de la journée paralympique s'initient au volley assis, à l'escalade ou au tennis fauteuil, tandis que sur la scène centrale, des démonstrations de para judo ont lieu, le samedi 8 octobre 2022 à Paris, sur la place de a Bastille. (Clément Pons / franceinfo: sport)

À proximité de l'entrée située rue Saint-Antoine, le joueur de l'équipe de France de rugby fauteuil, Cédric Nankin - né avec une agénésie congénitale (absence de développement de ses membres) - vante auprès du public la possibilité de découvrir toutes ces disciplines paralympiques. "C'est aussi un bon complément à la rééducation pour certain(e)s. Il faut contribuer à faire passer le message que le sport est essentiel."

Casser les barrières du handicap

Ella, de son côté, a décidé de s'affranchir des frontières. La jeune fille, présente avec ses camarades du Conseil municipal des enfants de la ville de Massy, n'a pas hésité un seul instant à sauter dans des prothèses surélevées pour se mettre dans la peau d'une personne en situation de handicap. "C'est bizarre comme impression de ne pas avoir de jambes", témoigne-t-elle avec candeur. Peu de temps avant, c'est avec les yeux bandés qu'elle avait réalisé un parcours d'initiation accompagnée d'un guide.

De l'autre côté de la zone médias, les apprentis sauteurs du début de journée ont laissé leur place au recordman du monde du saut en longueur (T64). L'Allemand Markus Rehm, venu tenter de supplanter sa meilleure marque, repart sans accomplir son objectif. Pas de quoi couper l'élan de toutes celles et ceux encore présents, alors que les prestations de la chanteuse Chilla et du DJ Myd sont appelées à conclure cette journée paralympique.

"Aujourd'hui, c'est le début de quelque chose", s'enthousiasme Nantenin Keïta, tout juste sortie d'un essai en volley assis. L'athlète déficiente visuelle, détentrice de quatre médailles paralympiques en para athlétisme, n'hésite pas à viser encore plus haut pour l'avenir. "On veut que chaque année, il y ait de plus en plus de monde, d'autant plus avec Paris 2024 dans le viseur. Si on amène beaucoup plus de jeunes et de gens en situation de handicap vers le sport, on aura tout gagné".

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