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JO 2024 : le basket à Lille, le tir à Châteauroux... Ces changements qui remettent en cause la volonté d'organiser des "Jeux compacts"

De plus en plus d'épreuves se tiendront en dehors de la capitale pour des raisons économiques. Ainsi en a décidé le comité d'organisation, parfois contre l'avis des sportifs.

Article rédigé par franceinfo - Marine Cardot
France Télévisions
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Temps de lecture : 4min
Le stade Pierre-Mauroy à Lille (Nord) avait accueilli l'Eurobasket en 2015. (MAXPPP)

Les JO de Paris 2024 promettaient des "temps de trajets limités" et des "temps de récupération maximisés". En bref, des "Jeux compacts", plus facile d'accès pour les athlètes et les spectateurs. Mais la crise du Covid-19 et le spectre de l'inflation en ont décidé autrement. Alors que le président de la République a convoqué, lundi 25 juillet, le comité olympique pour "une réunion de chantier", franceinfo passe en revue trois changements majeurs qui ont déjà bousculé l'organisation de ces Jeux... de moins en moins "compacts".

Lille accueillera une partie du basket

Après de plusieurs mois de bras de fer avec la Fédération internationale de basket (Fiba), le comité olympique a décidé, mercredi 13 juillet, en conseil d'administration, que la phase préliminaire du tournoi de basket se déroulerait au stade Pierre-Mauroy de Lille. Les basketteurs, et notamment les stars NBA de "Team USA", disputeront ensuite les matchs à partir des quarts de finale à l'AccorHotels Arena, dans le 12e arrondissement de la capitale.

Les matchs de poules du tournoi étaient initialement prévus au Parc des expositions de la porte de Versailles à Paris. Mais le hall avait concentré les critiques de plusieurs basketteurs français, notamment en raison de la hauteur du plafond. Le Français Evan Fournier, arrière des New York Knicks en NBA et vice-champion olympique à Tokyo, avait vertement critiqué cette option. D'autres joueurs de l'équipe de France avaient aussi exprimé leur mécontentement après le choix de Lille en plan B.

Pour permettre l'organisation des phases de poules du basket à Lille, le comité d'organisation a dû "switcher", selon les mots de Tony Estanguet sur franceinfo, avec le handball, dont tous les matchs devaient se jouer au stade Pierre-Mauroy. Les handballeurs, qui souhaitaient "jouer aussi à Paris", seront donc accueillis au Parc des expos de la porte de Versailles en échange.

Châteauroux hérite des épreuves de tir

Les basketteurs ne sont pas les seuls à voir les épreuves olympiques déplacées en dehors de la région parisienne. Le tir, qui devait initialement se tenir à La Courneuve, en Seine-Saint-Denis, aura finalement lieu à Châteauroux, dans l'Indre. Le terrain des Essences à La Courneuve, sur lequel étaient prévus les épreuves de tir ne convenait plus et les organisateurs cherchaient un nouveau point de chute. Le centre national de Châteauroux a finalement été choisi.

Le maire communiste de La Courneuve, Gilles Poux, fâché de perdre une épreuve olympique, estimait en juin que sa ville et le département de Seine-Saint-Denis devaient "sortir de ce rôle de variable d'ajustement permanente". En contrepartie, le terrain des Essences servira désormais de départ au paramarathon et à l'épreuve cycliste ouverte au public, a précisé le président du département Stéphane Troussel.

Villepinte obtient la boxe  

Dans un savant jeu de chaises musicales, la Seine-Saint-Denis a ainsi obtenu une compensation pour la perte du tir. Le département accueillera donc la boxe à Villepinte, pour le plus grand plaisir du socialiste Stéphane Troussel, qui estime que cette discipline "colle parfaitement à l'ADN de la Seine-Saint-Denis" et fait preuve d'"attractivité pour un public jeune, avec une forte pratique sur le territoire et d'importants athlètes".

L'arrivée de la boxe en Seine-Saint-Denis est le fruit d'intenses tractations menées pendant plusieurs semaines entre le comité d'organisation et le département, qui ont officialisé la décision en juin. En 2020, la Seine-Saint-Denis avait déjà perdu la natation, l'une des disciplines phares des JO, qui n'aura pas lieu à Saint-Denis mais à Nanterre, dans les Hauts-de-Seine. En cause, une révision du budget dans le but de faire des économies après la crise du Covid-19.

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