Paris 2024 : sensibilisation, "safe rooms" pour les athlètes... Ce que les organisateurs des Jeux ont mis en place pour éviter les violences sexuelles
"Construire une stratégie pour que les victimes puissent se sentir en toute sécurité quand elles s'expriment et qu'elles vont chercher du secours." Directrice exécutive Impact et Héritage au Comité d'organisation des Jeux olympiques et paralympiques (Cojop), Marie Barsacq assure que le sujet des discriminations et des violences sexistes et sexuelles a été rapidement pris très au sérieux, du côté de Paris 2024.
Un comité Egalité femmes-hommes et lutte contre les discriminations a été créé dès 2019, avec plusieurs experts "dont c'est le quotidien de travailler sur ces enjeux", explique-t-elle. Paris 2024 s'est appuyé sur les acteurs de terrain, comme la Maison des femmes et la Fondation des femmes, mais aussi sur des associations comme Umay et Safer, pour créer le dispositif qui sera en place pendant les Jeux.
Les salariés de l'organisation et les 45 000 volontaires ont suivi les modules de sensibilisation créés par ces deux associations. "C'était très important, détaille Marie Barsacq, de s'assurer qu'ils sachent comment réagir, comment se comporter pour accueillir la parole d'une victime – savoir quels sont les premiers mots, l'attitude à adopter –, connaître la procédure pour pouvoir tout de suite alerter les bonnes personnes et comment se comporter vis-à-vis de l'agresseur."
Sensibiliser le plus grand nombre
La sensibilisation a été élargie aux prestataires de Paris 2024 qui vont "opérer sur site et interagir", alors que les agents de sécurité, présents sur tous les sites de compétition, auront "quotidiennement une petite piqûre de rappel dans le brief du matin, avant d'accueillir les spectateurs".
"C’est essentiel que l'événement soit épargné, vierge de tous ces sujets, même si on sait que l'on vit dans la même société que tout le monde."
Marie Barsacq, directrice exécutive Impact et Héritage de Paris 2024à franceinfo: sport
Concrètement, sur le terrain, comment les équipes vont-elles gérer les possibles agressions ? Une personne victime ou témoin d'un acte répréhensible pourra en référer à un volontaire, "qui connaît le processus et qui sait donc qu'il doit aller voir son responsable sur site, l'agent de sécurité ou le représentant du préfet s'il y en a un, développe-t-elle. Les préfets ont délégué des représentants de l'Etat dans plusieurs gros sites de compétition pour gérer les problèmes les plus graves le plus vite possible".
Le CIO au soutien
Pour que tous les spectateurs puissent prendre connaissance du dispositif et savoir à qui s'adresser, une affiche sera placardée "dans tous les vestiaires de ceux qui vont travailler pour les Jeux et toutes les toilettes des sites de compétition et des lieux d'hospitalité, comme le Champions Park", promet la directrice exécutive de Paris 2024. Le numéro de France Victimes à composer en cas d'agression, le 116 006, y sera inscrit.
Tout ce dispositif, évalué par l'Association française de normalisation (Afnor), a obtenu le label Terrain d'égalité, qui récompense les engagements sur l'égalité entre les femmes et les hommes et la lutte contre les discriminations.
Concernant les sportifs, les équipes de Paris 2024 n'ont pas la main. Le Comité national olympique et sportif français (CNOSF) et le ministère des Sports se sont occupés de faire de la prévention auprès des fédérations sportives françaises. Pendant le grand rendez-vous mondial du sport, c'est le Comité international olympique (CIO) qui prendra les décisions en cas d'agressions et de violences sexuelles et sexistes. Avant d'éventuelles poursuites pénales, des sanctions pouvant aller jusqu'à un retrait de l'accréditation sont prévues pour les sportifs comme pour les volontaires et personnels de l'organisation.
Des "safe rooms" pour protéger les athlètes
Les athlètes, dans le cadre de leur inscription aux Jeux, reçoivent plusieurs documents de la part du CIO : la charte olympique, des documents sur ce qu'ils ont le droit de faire ou pas, sur les tenues à porter au village olympique... Le CIO fournit également à tous les sportifs inscrits des modules de formation, préparés avec le comité d'éthique et des droits humains de l'institution, pour sensibiliser aux discriminations et aux violences sexistes et sexuelles.
Pour protéger les actrices et les acteurs de ces Jeux, et ne pas donner un sentiment d'insécurité, des safe rooms (pièces de sécurité) ont été installées, dont une au siège du CNOSF, dans le sud de Paris, et une autre au Club France, gérée par l'association Act Right.
En dehors des Jeux, la plateforme Signal Sports, mise en place par le ministère, a reçu 75% de signalements en plus au premier trimestre 2024 par rapport à l'année précédente. "Ce n'est que le début, il reste beaucoup à faire, a reconnu Astrid Guyart, secrétaire générale du CNOSF, lors d'un rendez-vous à l'Unesco sur les violences et les discriminations dans le sport, en juin. Ce qu'on peut attendre, c'est la tolérance zéro pour les agresseurs."
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