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JO 2022 : "J'étais sûr qu'ils allaient décrocher la médaille d'or", confie Emmanouil Papadakis, le père de Gabriella

Alors qu'il vit au Texas, le père de Gabriella Papadakis a suivi avec émotion le sacre de sa fille aux Jeux olympiques de Pékin.

Article rédigé par franceinfo: sport - Léo-Pol Platet
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Gabriella et Emmanouil Papadakis après les Jeux olympiques de Pyeongchang, en 2018. (DR - Emmanouil Papadakis)

Si l'on connaît l'histoire de la maman de Gabriella Papadakis, créatrice et première coach du couple devenu champion olympique lundi 14 février, celle de son père est bien moins connue. Grec d'origine, Emmanouil Papadakis a déménagé aux États-Unis fin 2011 quand sa fille prenait le chemin du Canada, pour parfaire sa préparation. Aujourd'hui propriétaire de l'un des food-trucks les plus réputés du Texas, il reste le premier supporter de la carrière de sa fille et de son partenaire, Guilaume Cizeron. Des "enfants" qu'il a accompagnés et qui l'ont ému aux larmes, au moment de leur passage sur la glace pékinoise.

Franceinfo: sport : Comment avez-vous vécu le sacre olympique de votre fille Gabriella et de son alter ego, Guillaume Cizeron ? 

Emmanouil Papadakis : On était avec quelques journalistes chez nous, avec des voisins et des amis venus nous soutenir aussi. On avait préparé une grande fête avec des décorations. J’étais stressé, comme d’habitude. À l'annonce du résultat, on a explosé de joie, on a crié, on a pleuré... C’était énorme et on a fait une super grosse fête après. J’étais sûr qu’ils allaient décrocher l’or mais on a été un peu surpris par les notes des autres patineurs. Je commençais à être inquiet après le passage des Russes mais quand j’ai vu le démarrage [de Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron], qu’ils ont commencé à danser, je me suis dit 'C’est bon, il n’y a pas mieux qu'eux, ils ont touché le ciel, on ne peut pas aller plus loin'".

Que vous-a-t-elle dit après sa victoire ? 

Après le concours, on s’est appelé via Whatsapp. On l’a félicitée et elle m’a dit de ne pas pleurer, mais ce n'était pas possible. Je ne pouvais plus m’arrêter. Moi qui suis Grec, je sais ce que représentent les Jeux olympiques : c’est la crème de la crème. Dans l’antiquité, on disait que les athlètes olympiques étaient des demi-dieux. Vous imaginez ? Pour moi, ce sont des demi-dieux. J'étais à Pyeongchang il y a quatre ans, c'était très frustrant et les années qui ont suivi ont été compliquées.

Ça fait trois ans que je n’ai pas pu la voir à cause de la pandémie. Cela commence à être très dur. Elle m’a promis qu’on irait en Grèce cette année. Ils sont très occupés. Ils ne font pas que du patinage, il y a tous les à-côtés, les sollicitations médiatiques, leurs projets personnels. Ce sont deux très gros travailleurs donc il ne leur reste pas beaucoup de temps. Puis la pandémie a été très dure à vivre.

Gabriella Papadakis et son père, Emmanouil.  (DR - Emmanouil Papadakis)

D'autant plus que Gabriella était exilée au Canada... 

Heureusement qu'on s'appelle tous les jours. On se fait rire parce que ma fille et moi on aime bien se taquiner et se faire rire mutuellement. On garde un très bon lien. Tous les deux, ces deux enfants, ont un cœur formidable. Beaucoup de journalistes ici, aux Etats-Unis, me demandent si je suis fier. Bien sûr que je suis fier mais je suis surtout fier de ce qu’elle est : c’est une personne avec un cœur énorme, très intelligente, très drôle et surtout avec les pieds sur Terre. Je suis fier pour ça en premier, la médaille vient après. Ce sont devenus des exemples.

Vous attendiez-vous à un tel avenir quand vous avez connu les débuts du couple, il y a seize ans à Clermont-Ferrand ? 

Dès que mon ex-épouse les a mis ensemble, on a su que ça allait marcher entre eux. Quand ils ont commencé les compétitions internationales, ça n’a pas été facile tout de suite. Ils sont montés en flèche par la suite. Je n’avais pas pensé à la médaille olympique mais je pensais qu’ils pourraient devenir champions du monde. 

Mon ex-épouse et moi étions dans le sport. Elle [Gabriella] avait trois ans quand elle a enfilé ses premières chaussures de glace. Il fallait qu’elle se lève à six heures du matin pour aller patiner, la pauvre. Sa maman était prof à Clermont-Ferrand et voulait absolument que sa fille fasse du patinage. Moi, je ne connaissais rien au patinage, je n’aimais pas trop, il faisait trop froid...

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