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JO 2022 : avec 15 médailles dont 9 titres, la Chine a été au rendez-vous de ses Jeux

Le pays n'a jamais remporté autant de médailles que lors de ses Jeux à domicile. 

Article rédigé par Apolline Merle, franceinfo: sport - De notre envoyée spéciale à Zhangjiakou
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
La médaillée d'or chinoise Eileen Gu brandit le drapeau chinois sur le podium après avoir remporté la finale de halfpipe, à Zhangjiakou, vendredi 18 février 2022. (BOB STRONG / MAXPPP)

La Chine peut être fière de ses Jeux olympiques d'hiver. Avec 15 médailles dont 9 titres olympiques, jamais le pays n'avait remporté autant de breloques en une édition des Jeux d'hiver. D'ailleurs, pour la première fois de son histoire, la Chine se classe à la 3e place du tableau des médailles par nation. Du jamais-vu. En 2014, elle avait atteint la 7e place, son meilleur classement jusqu'ici. 

Nombre médailles
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Deux fois plus d'athlètes qu'en 2018

Ce bilan très satisfaisant pour la Chine a d'abord été rendu possible par le nombre inédit d'athlètes chinois présents sur ces Jeux. En tant que pays hôte, la Chine a bénéficié de quotas dans chaque discipline comme le veut le règlement du Comité international olympique (CIO). Cela lui a ainsi permis de présenter 176 athlètes. Un record. En effet, en 1980, 24 athlètes représentaient les couleurs de l'empire du Milieu pour sa première participation aux JO d'hiver. La barre des 50 athlètes est ensuite franchie aux Jeux de 1998 (57). En 2018, ils étaient 81 à se qualifier pour les Jeux de Pyeongchang.

Bilan Chine
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Historiquement présente sur le patinage de vitesse et le short-track notamment, la Chine a engagé à Pékin des athlètes dans les 15 disciplines olympiques pour la première fois de son histoire aux Jeux d'hiver. Le ski acrobatique et le short-track sont les deux sports les plus pourvoyeurs de médailles pour les Chinois cette année, avec respectivement 6 et 4 médailles. 

Un investissement massif 

"Depuis huit ans, ils ont mis des moyens. Ils ont fait venir des coachs étrangers en patinage de vitesse, notamment des entraîneurs néerlandais. Ils avaient fait pareil pour les Jeux de 2008 pour l'escrime entre autres. S'ils ne les gardent pas longtemps, ils choisissent toujours des coachs aux spécialités différentes, ce qui leur a permis d'acquérir beaucoup de savoir et d'expertise", explique Alexis Contin, ancien patineur de vitesse et consultant pour France Télévisions.

Le pari est plutôt réussi avec quatre médailles en short-track et une sur grande piste et non des moindres. "Ils n'ont remporté qu'une médaille en patinage de vitesse grande piste, ce qui n'est pas exceptionnel. Mais ils gagnent sur le 500m, ce qui est emblématique. Pour le reste, le niveau général de la Chine s'est élevé mais pas suffisamment pour gagner d'autres médailles, constate Alexis Contin. On note aussi que la poursuite féminine se classe 5e, ce qui montre bien que le niveau général de la Chine a beaucoup augmenté, car elle était incapable de réaliser de telles performances avant."

Bilan en "trompe-l'œil" en ski acrobatique 

En ski acrobatique, discipline qui a apporté près de la moitié du total des médailles chinoises, le bilan est en revanche à nuancer. "Leur bilan en ski freestyle est un trompe-l'œil, tranche Marie Martinod, double vice-championne olympique en halfpipe (2014 et 2018) et consultante pour France Télévisions. Sur les six médailles, trois ont été remportées par Eileen Gu, qui a été formée aux Etats-Unis. C'est un pur 'achat' d'athlète, je dirais. Les Russes avaient fait pareil en 2014 à Sotchi."

En ce qui concerne les trois autres médailles en freestyle, la Chine les a obtenues en saut acrobatique (or avec Qi Guangpu chez les hommes et Xu Mengtao chez les femmes, ainsi que l'argent par équipes mixtes). "Ils ont une hégémonie sur ce sport. Cette discipline ne demande pas de qualité de ski. Le geste est avant tout gymnique. Et on sait que les Chinois ont toujours été très bons sur tout ce qui touche à l'acrobatique et à la gymnastique", analyse Marie Martinod.

Toutefois, Eileen Gu mise à part, la Chine a malgré tout investi sur la nouvelle génération, notamment en halfpipe. "On ne peut pas leur enlever cela. Sur les qualifications de halfpipe, sans comptabiliser Eileen Gu, ils avaient trois autres athlètes engagées, dont deux se sont qualifiées pour la finale. C'est énorme comme représentation, précise Marie Martinod. A présent, ils ont beaucoup d'infrastructures de dingue, donc il faudra surveiller les performances chinoises sur ces disciplines dans les prochaines années", conclut-elle. 

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