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Les Jeux olympiques d'hiver de Pékin : quelles conditions de travail pour les reporters ?

Menacés d’annulation pour raisons sanitaires, ou de boycott pour raisons diplomatiques, les JO d’hiver de Pékin se sont finalement ouverts. Éric Valmir s’est intéressé aux conditions de travail de nos reporters sportifs sur place.

Article rédigé par franceinfo - Éric Valmir
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
12 février 2022. Pékin. Quart de finale de patinage de vitesse de l'équipe féminine néerlandaise.  (WU WEI / XINHUA VIA AFP)

La crise sanitaire, un village sous cloche, les droits humains, la neige artificielle et les entorses à l’environnement, la protection des données, les sujets de polémique ne manquent pas, en marge de ces Jeux olympiques d'hiver de Pékin.

Si on en a beaucoup parlé en amont, une fois la cérémonie d’ouverture passée, l’actualité ne retient plus que les épreuves sportives. Xavier Monferrand, journaliste de la direction des sports, couvre ces Jeux pour les antennes de Radio France avec Guillaume Battin et Jérôme Val.  

L’essentiel est-il de participer ?

Entre non-respect des droits de l’homme, urgence climatique, crise sanitaire et protection des données, la question de la participation se pose. Ce n’est pas la première fois que des Jeux sont précédés et accompagnés de polémiques, d’incidents ou de drames.

Les attentats de Munich en 1972, et d’Atlanta en 1996. Les manifestations contre les Jeux de Berlin en 1936, réprimés dans le sang, les manifestations contre les Jeux de Mexico, en 1968, réprimés aussi.

Et les appels au boycott qui frappent aussi les mondiaux de foot, l’Argentine en 1978, Moscou plus récemment. Rien n’a empêché les athlètes de s’élancer. Dans l’esprit de Pierre de Coubertin, le sport se situe ailleurs, sur un autre hémisphère, et doit se décorréler des horreurs du monde.

Et c’est un fait, une fois la cérémonie d’ouverture passée, les sujets autour des droits de l’homme, les violences perpétrées par les autorités de la République populaire de Chine, à l’encontre des Ouïghours – constitutives de crimes contre l’humanité et d’un génocide – la crise sanitaire, une bulle qui donne les images d’un autre monde, individus en combinaison blanche dont on ne distingue pas le visage, qui font des tests salivaires à toute personne qu’ils croisent, la neige artificielle puisque l’hiver est sans neige, entorse au climat ;  tous ces sujets, aussi sérieux et graves soient-ils, ne peuvent prendre le sport en otage.

Au risque de choquer – et ce fut le cas en 1972 à Munich  rien ne peut arrêter les Jeux olympiques.

Aucune ferveur populaire autour de ces Jeux d'hiver

C’est d’autant plus frappant qu’il n’y aucune ferveur populaire autour de ces Jeux d’hiver. Certes, l’épidémie a compliqué les conditions d’accès du public, mais comme le souligne Xavier Monferrand, beaucoup d’épreuves sont traditionnellement – Covid ou pas – privées de public.

Ce qui signifie que la force des Jeux olympiques repose essentiellement sur la performance de l’athlète, le surpassement, l’élégance du geste, l’homme qui apprivoise le mythe, à force d’entraînement et de renoncement, pendant quatre ans.

Et puis ce qui frappe Xavier Monferrand, cela reste la beauté des sites, et particulièrement le tremplin olympique de Zhangjiakou. Les Jeux, c’est une question d’image et d’esthétique aussi. "Big Air" sur un ancien site industriel. Des sites où les joies et les peines se confondent, l’émotion à fleur de peau, la sueur et les larmes, et les journalistes touchés, qui retranscrivent ce qu’ils voient, ce qu’ils ressentent, ce qu’ils vivent.

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