Info franceinfo Cérémonie d'ouverture des JO : un syndicat saisit l'Inspection du travail après de "sérieux doutes" sur la rémunération des danseurs

Alors que les castings s'enchaînent, Union danse syndicat assure que la société de production cherche à jouer la carte du bénévolat. Les organisateurs démentent.
Article rédigé par Raphaël Godet
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2 min
La mascotte des Jeux olympiques de Paris, le 8 février 2024, au siège de l'organisation à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). (DIMITAR DILKOFF / AFP)

"L'événement, aussi prestigieux soit-il, n'autorise pas à s'asseoir sur les règles". A quatre mois de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris, qui se déroulera le long de la Seine, Union danse syndicat (UDS) accuse Paname 24, la société productrice du show, de vouloir "recruter des candidats sans les rémunérer, ni même les défrayer".

"Une production demande actuellement des danseurs bénévoles avec le soutien de chorégraphes, et sur demande du comité olympique", peut-on lire dans ce post Instagram, publié mercredi 20 mars. Union danse syndicat affirme pourtant avoir échangé avec le comité olympique et Tony Estanguet en 2022 "sur le danger du non-respect des conventions collectives des danseurs".

Sollicitée par franceinfo, la présidente de la Fédération des artistes de la danse (FDAD), membre du syndicat interprofessionnel, s'explique : "La société de production en question passe par le réseau des universités d'Ile-de-France, et précisément les sections sports et danse, pour trouver des danseurs et des danseuses", assure Sabrina Hostiou.

"Nous avons nous-même réalisé le test en nous faisant passer pour des candidats. Il nous a été certifié que nous ne serions pas rémunérés."

Sabrina Hostiou, présidente de la Fédération des artistes de la danse

à franceinfo

Union danse syndicat annonce à franceinfo avoir saisi l'Inspection du travail "afin d'alerter sur ces annonces qui peuvent paraître suspectes". "Danseurs amateurs ou professionnels, il y a une convention collective, elle s'applique de la même façon", détaille Sabrina Hostiou. "Dans ce dossier, nous avons de sérieux doutes sur le non-respect de la convention collective et sur du travail dissimulé. Quand une annonce est rémunérée, cela doit être indiqué noir sur blanc. Ce n'est pas le cas ici."

La rémunération précisée lors des castings, selon le Cojop 

Contacté vendredi, le Comité d'organisation des Jeux olympiques et paralympiques (Cojop) dément ces accusations. "Absolument tous les danseurs et toutes les danseuses qui sont en train d'être recrutés seront payés, il n'a jamais été question de bénévolat", insiste le Cojop.

A la fin de chaque casting, les candidats repartent avec le même document, assurent les organisateurs. Sur la première page de ce formulaire confidentiel, que franceinfo a consulté, sont même précisées les conditions financières auxquelles prétendront les élus à l'issue des castings. Elles varient en fonction du rôle : de 120 à 200 euros brut la répétition ; de 155 à 300 euros brut la représentation.

Une nouvelle session de recrutement est d'ailleurs organisée les 6 et 7 avril à Paris. La petite annonce que franceinfo a consultée est siglée Paris 2024. "Profil requis : danseur-se avec un excellent niveau technique et une expérience confirmée". Il est précisé que l'hébergement, le transport et les repas ne sont en revanche "pas fournis".

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