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JO 2022 : "Un rêve de gosse", savourent les Bleus, médaillés d'argent en relais mixte

Le relais mixte a permis aux Bleus de décrocher samedi la première médaille de la délégation tricolore dans ces Jeux olympiques et lance parfaitement l'équipe de France de biathlon.

Article rédigé par Vincent Daheron, franceinfo: sport - De notre envoyé spécial à Zhangjiakou
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Les Français sur le podium du relais mixte des JO de Pékin le 5 février 2022. (RAMIL SITDIKOV / SPUTNIK)

Et Quentin Fillon Maillet a serré le poing ! Battu de moins d'une seconde au sprint par le Norvégien Johannes Boe, le dernier relayeur français a permis au relais mixte français de décrocher la médaille d'argent, samedi 5 février. La première de la délégation française dans ces Jeux olympiques de Pékin, en terminant devant le Russe Eduard Latypov.

Malgré les conditions extrêmes de vent et de froid (environ -14°C, -20°C en ressenti), cette médaille lance parfaitement la quinzaine du biathlon français qui tentera de battre son record de six médailles obtenu à Vancouver en 2010. 

"Quand je suis ressorti avec Eduard Latypov et que Johannes Boe nous a rejoints, je savais que ça se terminerait au sprint. Je savais que Johannes était plus rapide que moi sur le sprint", a décrypté Quentin Fillon Maillet. Malgré le scénario cruel, le Jurassien n'a montré aucune déception puisqu'il décroche sa première breloque olympique. "Beijing 2022 commence bien", a-t-il souri après avoir rappelé à quel point Pyeongchang avait été difficile pour lui en 2018, plombé par des problèmes familiaux.

Le vent au cœur du jeu

Sa coéquipière Julia Simon savoure, elle aussi, sa première médaille olympique. Elle peut, tant elle y tient une part importante grâce à son superbe 5/5 sur le tir debout et un dernier tour à la vitesse de la lumière pour passer le relais en tête à Emilien Jacquelin. "C'est sympa (cette première médaille), surtout en relais mixte, on a été à la bagarre, ça fait super plaisir. C'était ultra tendu, mais une première médaille olympique, c'était un rêve de gamine", a-t-elle réagi après la course, transie par le froid polaire.

Comme prévu, les conditions ont justement joué un grand rôle dans cette première épreuve de biathlon disputée à la nuit tombante. Le vent, venant de la gauche vers la droite sur le pas de tir, a perturbé Anaïs Chevalier-Bouchet, la première relayeuse tricolore. Avec un tour de pénalité et cinq balles de pioche, elle a passé le relais en 8e position à près d'une minute trente de Roeiseland.

"J'ai beaucoup de frustration, il va falloir que je me pose à tête reposée. Pour l'instant j'ai un peu du mal à savourer, a admis sans détour Anaïs Chevalier-Bouchet. Je ne suis pas contente de ce que j'ai fait, je me suis fait avoir, je n'ai pas su gérer les conditions."

"Ce n'est pas comme on veut, c'est comme on peut", glissait d'ailleurs pendant la course l'entraîneur de tir des filles Jean-Paul Giachino. Après un tir couché parfait, Emilien Jacquelin semblait lancé comme il en a l'habitude sur le tir debout en rentrant ses trois premières balles. Puis la machine s'est enrayée et l'Isérois a dû tourner deux fois sur l'anneau de pénalité. "Il n'y avait pas tant de vent à ce moment-là par rapport à mes réglages", fulminait-il dès la fin de son relais alors que les rafales de vent soufflaient aléatoirement, emportant parfois derrière lui un important nuage de fine neige.

Son équipement pour lutter contre le froid lui a d'ailleurs été préjudiciable lorsqu'il lui a fallu prendre ses balles de pioche. "Je suis obligé de porter des gants plus épais, j'ai manqué de dextérité mais j'ai essayé de rester calme", a détaillé un Emilien Jacquelin détendu en conférence de presse.

Mais alors qu'on leur promettait une loterie à cause des bourrasques, les favoris ont bien tenu leur rang dans une course spectaculaire et à rebondissements. Une donnée aussi importante que rassurante pour la suite de la compétition. "A la fin, le meilleur gagne, c'est le biathlon, confirme Chevalier-Bouchet. Malgré les conditions, il n'y a pas de surprise. Mais j'en étais convaincue, les meilleurs seront toujours devants."

Comme les Français font assurément partie des favoris lors de cette quinzaine olympique, les enseignements à tirer sont forcément positifs. "Il faut aussi avoir une petite part de chance quand on arrive", sourit Julia Simon qui devra attendre dimanche soir pour recevoir sa médaille d'argent avec ses coéquipiers.

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