Paris 2024 : malaise autour de la sélection d'un joueur de beach-volley néerlandais condamné pour viol sur mineur

Condamné en 2016 pour le viol d'une fille de 12 ans au Royaume-Uni, Steven van de Velde a été sélectionné pour les Jeux de Paris. A sa demande, il logera dans un "hébergement différent" des autres athlètes.
Article rédigé par Gabriel Joly
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
Le joueur de beach-volley néerlandais Steven van de Velde lors de la finale du World Beach Pro Tour Elite à Brasilia (Brésil), le 5 mai 2024. (SIPA)

C'est une affaire qui fait grandement parler aux Pays-Bas et ailleurs. Le comité olympique néerlandais (NOC*NSF) a publié un communiqué mercredi 17 juillet pour réagir à l'émoi provoqué depuis trois semaines par la sélection à Paris 2024 du joueur de beach-volley Steven van de Velde. Ce dernier avait reconnu le viol d'une fille de 12 ans, commis au Royaume-Uni en août 2014, et été condamné deux ans plus tard à quatre ans de prison après avoir reconnu les faits.

"Le NOC*NSF met en œuvre des mesures concrètes pour assurer un environnement sportif sûr à tous les participants aux Jeux olympiques à la suite de la participation de Steven van de Velde", écrit ainsi le comité néerlandais. Parmi elles, l'athlète bénéficiera à sa demande d'un "hébergement différent" et n'aura "aucun contact avec les médias pendant son séjour à Paris".

Le comité néerlandais regrette l'impact pour les personnes traumatisées

La décision du comité néerlandais de le sélectionner a été dénoncée, notamment au Royaume-Uni. "La présence de Van de Velde dans l'équipe olympique néerlandaise manque totalement de respect et remet en cause la survivante de ses crimes. Sa participation envoie à tout le monde le message que les prouesses sportives l'emportent sur le crime", a ainsi déclaré Kate Seary, directrice de l'ONG britannique Kyniska Advocacy, qui œuvre pour la protection des femmes dans le monde du sport.

"Le comité regrette l'impact du regain d'attention imprévu, sur les réseaux sociaux en particulier, pour les personnes souffrant de traumatismes liés à des délits sexuels et à des comportements transgressifs", répond le communiqué du NOC*NSF. Agé de 19 ans au moment des faits, Steven van de Velde avait rencontré la victime sur Facebook et pris l'avion depuis Amsterdam pour la rejoindre à Milton Keynes, au nord de Londres. Durant son procès devant une cour britannique, il avait expliqué connaître son âge.

Le joueur de beach-volley a purgé une partie de sa peine de quatre ans de prison au Royaume-Uni, avant d'être transféré aux Pays-Bas, où il a fini par être libéré en 2017. "En 2018, il est revenu au haut niveau international après avoir été condamné. Son retour a été possible à la suite d'un programme de traitement spécialisé et conformément aux conditions fixées par le NOC*NSF pour les athlètes condamnés pour une infraction pénale", ajoute le comité néerlandais, soutenant sa présence à Paris 2024 avec son coéquipier Matthew Immers, comme la Fédération néerlandaise de volley-ball (Nevobo).

"Aucun risque de récidive" selon des experts cités

"Van de Velde s'est pleinement engagé à respecter toutes les exigences et a satisfait à tous les seuils rigoureux d'évaluation des risques, aux contrôles et à la diligence raisonnable", ajoute l'instance, précisant que "les experts ont déclaré qu'il n'y avait aucun risque de récidive". "Nous connaissons l'histoire de Steven, a déclaré fin juin Michel Everaert, secrétaire général de la Nevobo. Il a été reconnu coupable à l'époque selon le droit anglais et il a purgé sa peine. Il se révèle être un professionnel et un être humain exemplaire, et il n'y a aucune raison de douter de lui depuis son retour."

"La nomination des membres de l'équipe après une qualification sur des critères sportifs relève de la seule responsabilité de chaque comité national olympique", a rappelé un porte-parole du Comité international olympique (CIO)à l'agence Reuters le 8 juillet. Le CIO reste néanmoins le seul à pouvoir refuser ou retirer une accréditation avant ou pendant les Jeux olympiques.

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