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Paris 2024 : malgré son palmarès, la championne de France de javelot enchaîne les petits boulots et vend ses affaires personnelles pour financer sa préparation

Jöna Aigouy, championne de France élite en javelot en 2023, ne parvient pas à trouver des sponsors pour financer ses déplacements en compétition. Elle se retrouve obligée de vendre des affaires personnelles ou faire du baby-sitting si elle veut se qualifier pour les Jeux de Paris.
Article rédigé par franceinfo - Jules Brélaz
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Jöna Aigouy lors des Championnats de france d'athlétisme à Angers, le 26 juin 2023. (KEMPINAIRE STEPHANE / KMSP / AFP)

Médaillée d'or fin juillet à Albi grâce à un lancer de javelot à 58,12 mètres - son record personnel -, Jöna Aigouy est aujourd'hui saisonnière dans une colonie de vacances sur la Côte d'Azur. À 24 ans, la jeune athlète originaire de Millau, dans l'Aveyron, doit décrocher des points bonus qualificatifs pour les Jeux de Paris, en faisant des compétitions à l'autre bout du monde. Mais sans sponsor, c'est aujourd'hui mission impossible pour la championne de France élite.

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Alors, Jöna Aigouy enchaîne les petits boulots, fait la plonge ou passe au nettoyage des sanitaires pour financer son rêve. Pour cela, elle a même vendu... ses vieilles assiettes via un site de petites annonces : "J'ai décidé d'employer mes économies personnelles, et j'ai commencé également à vendre des meubles, des habits..., pour aller chercher les derniers financements dont j'ai besoin."

Financer des compétitions en Australie, au Japon

Avec un seul sponsor derrière elle, une entreprise familiale aveyronnaise, Jöna Aigouy doit parfois faire du baby-sitting entre deux entraînements : seule solution pour la lanceuse de javelot, qui était déjà championne de France élite en 2021 et médaillée de bronze aux championnats d'Europe espoirs de la même année.

"Avec les nouvelles règles internationales de qualification, je dois aller chercher quatre autres compétitions avec des points bonus, donc des points de ranking pour aller chercher la qualification aux Jeux."

Jöna Aigouy

à franceinfo

"Cette stratégie de qualification demande beaucoup de mobilité internationale, regrette-t-elle. Moi, je vais devoir aller chercher des points de ranking en Australie, au Japon... Et ça demande un budget qui est plus important que les autres années."

Étudiante en troisième année de psychologie, Jöna Aigouy a aussi lancé une cagnotte Leetchi. Elle se fixe comme objectif de récolter 10 000 €, le prix de son rêve olympique.

Athlétisme : le témoignage de Jöna Aigouy au micro de Jules Brélaz

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