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JO 2021 - Athlétisme : Bromell, Baker, Blake... Les favoris du 100 m vus par Christophe Lemaitre

Cinq ans après le troisième sacre historique d’Usain Bolt, le 100 m se cherche un nouveau roi. Le sprinteur français Christophe Lemaitre présente les prétendants à la couronne.

France Télévisions - Rédaction Sport
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Ronnie Baker, Yohan Blake et Trayvon Bromell sont attendus en finale du 100 m à Tokyo. (AFP)

Triple champion olympique en titre, le roi Usain Bolt cherche un héritier. Retraité depuis 2017, le Jamaïcain laisse un grand vide à la hauteur de ses immenses performances. En son absence, le sprint mondial se cherche donc un nouveau patron, d'autant que les deux derniers champions du monde, les Américains Justin Gatlin (pas qualifié) et Christian Coleman (suspendu pour défaut de localisation, trois no-shows), ne sont pas du rendez-vous. La place est donc libre pour les nombreux prétendants, que nous présente Christophe Lemaitre, médaillé de bronze sur 200 m à Rio en 2016.

Bromell, chef d'une meute américaine aux dents longues

Après 17 ans sans goûter à l'or olympique, le sprint américain a faim. Certes, les fusées de l'oncle Sam ont enlevé les deux derniers championnats du monde, mais depuis le sacre de Gatlin à Athènes en 2004, les Américains subissent, impuissants, la foudre jamaïcaine. Une domination qui devrait prendre fin sur la piste du stade olympique de Tokyo, où la délégation américaine s'avance avec une véritable armada emmenée par Trayvon Bromell, 26 ans et meilleur performeur mondial de l‘année en 9''77.

"Bromell fait figure de grand favori, il est régulier sous les 10 secondes, il sort de très gros chronos dont son 9''77. Derrière lui, il y aura ses deux compatriotes Ronnie Baker et Fred Kerley. Cette génération américaine est très forte, ça s'est vu lors de leurs sélections avec beaucoup de monde sous les 10 secondes."

Christophe Lemaître

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Même le phénomène Noah Lyles, grand favori du 200 m, n'a fait que cinquième de ces sélections américaines "alors que ce n'est pas un peintre", rappelle Lemaître. "Ils ont une très grosse densité au sprint, ce n'est pas nouveau, mais là ils semblent intouchables. Baker peut jouer les trouble-fêtes même si Bromell a un petit matelas d'avance."

Inarrêtable, la nouvelle génération made in USA est toutefois loin du roi Bolt d'un point de vu show : "Bromell n'a pas le côté fantasque et extraverti de Bolt, il est plus sobre, calme. Sur 200 m, Noah Lyles est plus comme Bolt", explique Lemaître, qui prévient : "Un triplé américain sur le podium est possible, mais on risque surtout de voir un doublé Bromell-Baker"

Pour la Jamaïque, la fin des années fastes

Dans ses foulées, Usain Bolt entraînait toute une génération de sprinteurs jamaïcains hors norme : Asafa Powell, Nesta Carter et Yohan Blake. Ce dernier, champion du monde 2011, est le seul toujours en course, mais sans son lustre d'antan. "Pour être honnête, on est très loin de l'équipe jamaïcaine qui dominait le sprint mondial, très loin des années fastes. Les Jamaïcains sont très en retrait aujourd'hui, ils vont jouer la médaille de bronze, et ce sera déjà bien pour eux vu l'équipe et le creux générationnel", annonce Christophe Lemaître, qui ne voit pas un Jamaïcain capable de décrocher l'or.

Aux yeux du Français, seul Yohan Blake peut véritablement viser une médaille : "Blake peut jouer les trouble-fêtes, mais il y a tellement de clients avant lui. Ce n'est plus le Blake de 2011, champion du monde. Depuis il a eu une grosse blessure, ça l'a éloigné des pistes pendant plusieurs années". À ses côtés, les jeunes Nigel Ellis, Seville Oblique et l'expérimenté Tracey Tyquendo (28 ans) feront de la figuration : "Ils viennent d'arriver au haut niveau, ils ne sont pas encore assez forts pour espérer un gros chrono. Seul Blake a couru sous les 10 secondes. À moins qu'ils n'explosent d'un coup pendant la course, c'est toujours possible". L'île caraïbéenne se consolera peut-être avec Shelly-Ann Fraser-Pryce chez les femmes, grande favorite.

Des outsiders canadiens, sud-africains et japonais

Les Jamaïcains en retrait, cela ouvre donc des portes pour venir challenger la toute-puissance américaine sur le podium, même si l'or semble promis à un enfant de l'oncle Sam. Plus proche voisin, et déjà triple médaillé olympique à Rio (argent sur 200 m, bronze sur 100 m et 4x100 m), le Canadien Andre de Grasse tient la corde. "Sa distance de prédilection, c'est le 200 m, mais ça reste un gars qui a un gros potentiel en championnat. Il l'a montré à Rio, il sait aller chercher la médaille", analyse Lemaître.

Tout récent recordman d'Afrique avec un chrono en 9''98, le Sud-africain Akani Simbine arrive aussi à Tokyo avec une belle carte à jouer pour le podium selon le Français. "Comparé à beaucoup, il est sur le circuit depuis un bon moment. Il connaît les les championnats. Avec son chrono il arrive en pleine confiance. C'est un bon prétendant, ça peut être son année". Moins attendu, le Japonais Ryota Yamagata sera aussi à surveiller, et pas seulement parce qu'il court à la maison :  il a signé un 9''95 cette année. "Ça marche fort pour eux au tableau des médailles, ils se sont mis au niveau depuis des années sur 100 m. Il faut voir ce qu'il vaut en championnat. Il aura la pression du public, mais ça peut aussi le transcender."

À cette longue listes de candidats au podium, Christophe Lemaître ajoute quelques noms pour le bronze : "L'Italien Marcell Jacobs n'est pas assez régulier peut-être, mais pourquoi pas, tout comme pour les Nigérians ou le Chinois Zhenye Xie. Et puis, comme toujours, les Britanniques Chijindu Ujah et Zharnel Hughes."

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