Paralympiques 2024 : "Je vis à travers eux, j'en chiale tellement ça me donne envie", affirme Yannick Noah, capitaine de l'équipe de France de tennis fauteuil
Avant de défiler sur la place de la Concorde, mercredi, lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux paralympiques, les athlètes et leur staff se succèdent au Club France. Mardi 27 août, les joueurs de tennis fauteuil et leur capitaine, Yannick Noah, ont répondu aux questions des journalistes. Le vainqueur de Roland-Garros 1983 s'est dit impatient que le tournoi paralympique débute. Il est également revenu sur son adaptation au tennis fauteuil.
Les Jeux paralympiques commencent mercredi, y a-t-il un peu d'excitation à l'approche de vos premiers Jeux ?
Yannick Noah : Ça va être un moment fort, mais mon rôle va justement être de canaliser les énergies, de faire en sorte que les joueurs arrivent sur le terrain dans les meilleures dispositions possible. Il y en a qui ont besoin qu'on les bouscule, d'autres qui ont besoin d'être apaisés. On a passé pas mal de temps ensemble, je connais mes joueurs. Je connais leur jeu, bien sûr, mais je sais qui ils sont, comment ils réagissent, leurs émotions, c'est très puissant. Quand tu joues sur le court 2 de Saint-Hilaire [de-Riez, en Vendée, où l'équipe de France a effectué un stage], que tu arrives à Jean-Bouin pour t'entraîner et que, tout d'un coup, c'est Roland, ça commence à prendre forme. Les volumes sont différents, ce n'est pas quelque chose de simple.
Pour vous, c'est unique ?
Je vis à travers eux, je rêve beaucoup. Et quand je rêve trop, je chiale, tellement ça me donne envie. J'ai envie que ça se passe bien pour eux.
Comment et pourquoi avez-vous accepté ce rôle de capitaine ?
Parce qu'on m'a demandé. Parce que Stéphane [Houdet, quintuple médaillé paralympique en tennis fauteuil] m'a demandé. C'est essentiel. Stéphane est méticuleux, ce n'est pas un coup de tête, il avait une idée en tête et il voulait que je vienne leur donner un coup de main. Et quand je suis arrivé, c'était presque une évidence. Je me sentais accepté. Au CNE [Centre national d'entraînement], je suis chez moi, avec des joueurs de tennis fauteuil. On a appris à se connaître et ça me plaît parce que je vois une belle évolution, j'ai l'impression qu'on a progressé. Sur des positions sur le terrain, des choix de jeu, des tactiques, on a avancé.
Avez-vous réussi à trouver votre place rapidement ?
Dès le premier jour. Le sport à ce niveau-là, c'est sain. On n'arrive pas avec des ego, on est ensemble, on aime le tennis, on tape des balles. On est au CNE, c'est le luxe. L'hiver, c'est chauffé, il y a le corps médical, c'est génial et ce qui nous unit, c'est le jeu. On va faire le maximum, mais quoi qu'il arrive, on reste potes. On peut avoir des médailles et rester potes, ça serait top. Et on fêtera ça autour d'une pizza ou autre.
"Dans mon coaching il y a de l'affection. Je ne coache pas une machine. On ne joue pas pour nous, on joue pour des gens, nos familles, nos gamins, des gens qui ont sacrifié des choses pour nous, qu'on ne connaît pas à qui on peut donner du bonheur. Quoi de plus beau ?"
Yannick Noahlors du media day de l'équipe de France de tennis fauteuil
Connaissiez-vous le tennis fauteuil avant d'être nommé capitaine ?
Oui, je connaissais. Il y a quarante-cinq ans, Pierre Fusade était numéro 1 français en tennis fauteuil et moi, j'étais à mon apogée. J'ai été invité pour donner des coups de main. Et puis je me suis mis sur un fauteuil. Le mouvement, c'est impossible, c'est très compliqué. Puis, de fil en aiguille, j'ai fait des exhibitions pour la fédération, donc il y a eu un regard. Stéphane est devenu parrain de mon association, Fête le Mur, donc il y a un lien.
Votre nomination a aussi amené un éclairage médiatique sur le tennis fauteuil...
Oui, et je marche un peu sur des œufs, parce que je veux être un passeur de relais. Je n'ai pas envie d'être devant, mais parfois je dois l'être pour les protéger. Et je veux qu'ils racontent leurs aventures, parce qu'ils ont des choses à raconter qui peuvent être très stimulantes. On est des ambassadeurs pour des gamins qui, après des moments difficiles, peuvent se dire qu'ils peuvent prendre un fauteuil, une raquette et viser les Jeux paralympiques.
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