Portugal-France : revanche, regrets... Que reste-t-il de la finale de l'Euro 2016 ?

Seulement huit joueurs, quatre dans chaque équipe, dont le nom figurait sur la feuille de match de cette fameuse finale seront présents, vendredi, pour ce qui a tous les airs d'une revanche, malgré le discours très mesuré des Bleus.
Article rédigé par Andréa La Perna - envoyé spécial à Hambourg (Allemagne)
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
Les joueurs du Portugal célèbrent le but d'Eder en finale de l'Euro 2016 contre la France, au Stade de France, le 10 juillet. (MUSTAFA YALCIN / AFP)

"Cela va peut-être vous surprendre mais, rétrospectivement, ce n'est pas un mauvais souvenir pour moi." En conférence de presse, à deux jours du quart de finale contre le Portugal, Guy Stéphan, l'entraîneur adjoint de l'équipe de France, a pris le contrepied d'une question concernant un sentiment de revanche à l'égard de cet adversaire. "S'il n'y avait pas eu ce match-là, on n'aurait sans doute pas gagné la Coupe du monde en 2018", a développé le fidèle bras droit de Didier Deschamps, qui ne le quitte plus depuis son mandat à Marseille.

Pour lui, la désillusion de la finale de 2016 et cette défaite en prolongation d'un tournoi joué à domicile, a permis aux Bleus d'apprendre une leçon et l'imagine comme un acte fondateur. "On pensait que c'était déjà gagné", avait reconnu Paul Pogba en 2018. Dans un entretien à l'AFP au printemps dernier, Didier Deschamps avait identifié la source de cette "immense déception" dans le fait que son équipe "a laissé beaucoup d'énergie physique, psychologique, dans la demi-finale contre l'Allemagne".

Un esprit de revanche chez les supporters, mais pas chez les joueurs

Deux ans plus tôt, ses Bleus se contentaient d'un quart de finale lors du Mondial au Brésil et, deux ans après, ils se retrouvaient au sommet de l'Olympe. Mais cela n'a pas forcément effacé la douleur de cette soirée manquée au Stade de France il y a huit ans. "Je ne l'ai toujours pas oublié. C'était la première grande compétition que j'ai vécue. Il y avait tout pour qu'on gagne. On avait sorti l'Allemagne qui était championne du monde. Notre football était magnifique et on avait perdu contre un Portugal dégueulasse. Ce serait bien de leur rendre la monnaie de leur pièce", lâche Thomas, croisé par Radio France, à la sortie de France-Belgique.

Même si Français et Portugais se sont affrontés à trois reprises depuis l'Euro 2016, un sentiment de revanche persiste. La double confrontation en Ligue des nations en 2020 (une victoire et un nul) n'a pas eu la saveur d'un choc en tournoi majeur et le nul à l'Euro 2021 (2-2) n'a consacré aucune des deux formations. Vendredi, elles se retrouvent pour une rencontre à élimination directe, et donc sans seconde chance.

Du côté de la Seleçao, le précédent de l'Euro 2016 n'a pas vraiment été évoqué cette semaine (il ne l'a pas non plus été du côté des Bleus lors de la traditionnelle conférence de presse de veille de match). Les larmes de Cristiano Ronaldo face à la Slovénie occupant une bonne partie de l'attention médiatique. Du premier sacre international du Portugal, ne subsistent que quatre protagonistes : le quintuple Ballon d'or évidemment, le vétéran Pepe, le Parisien Danilo Pereira et l'ex-gardien titulaire Rui Patricio (chez les Bleus : Olivier Giroud, Antoine Griezmann, N'Golo Kanté et Kingsley Coman).

Ces hommes ont fait partie de la seule sélection portugaise à avoir battu l'équipe de France en match officiel. La finale de l'Euro 2016 est la seule défaite tricolore en sept confrontations non-amicales (quatre victoires, deux nuls). On se souvient évidemment de la demi-finale du Mondial 2006 (1-0), mais les rencontres les plus marquantes restent les trois confrontations en phase à élimination directe des championnats d'Europe, en 1984 (3-2), 2000 (2-1) et 2016 (0-1). À chaque fois, une prolongation a départagé les deux sélections et le vainqueur du choc a fini par remporter la compétition.

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