Euro 2024 : des joueurs concentrés sur la compétition, un marché au ralenti… La délicate gestion du mercato pendant le tournoi

Hormis les signatures de Kylian Mbappé au Real Madrid et d'Olivier Giroud au Los Angeles FC, réglées avant l'Euro, d'autres transferts pourraient intervenir à l'intersaison pour plusieurs Bleus.
Article rédigé par Hortense Leblanc - envoyée spéciale en Allemagne
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 7min
Adrien Rabiot, en fin de contrat à la Juventus, et Theo Hernandez, à qui il reste deux ans de contrat au Milan AC, pourraient changer de club à l'intersaison. (FRANCK FIFE / AFP)

Si certains joueurs de l’équipe de France ont scellé leur avenir en officialisant leur transfert dans un autre club avant le début de l’Euro, comme Kylian Mbappé ou Olivier Giroud, d’autres ne savent pas encore dans quelle équipe ils évolueront la saison prochaine. Parmi les Bleus, Brice Samba, Jonathan Clauss, Adrien Rabiot, Theo Hernandez ou encore Youssouf Fofana pourraient changer de club à l’intersaison, mais ils assurent ne pas penser au mercato durant l’Euro, pour se concentrer pleinement sur la compétition.

En 2016, les performances de Moussa Sissoko à l’Euro lui avaient ouvert les portes de Tottenham. Une belle performance cet été pourrait-elle permettre à un autre Bleu de rêver grand ? "L’Euro donne une visibilité à un joueur et peut lui apporter de nouvelles opportunités. On le voit après chaque compétition, si un joueur sort du lot, ça peut créer un achat coup de cœur et amener quelque chose de plus grand encore", répond Vivien André, l’agent de Jonathan Clauss. Mais en conséquence de cela, l’Euro freine le marché des transferts, avec des clubs qui préfèrent attendre la fin du tournoi pour éventuellement essayer d’attirer une révélation de la compétition.

"Le marché est ralenti pour tout le monde, pas uniquement pour les joueurs qui participent à l’Euro, puisque ce sont les gros transferts qui déclenchent les autres et ruissellent sur le reste. Si un club reçoit 40 millions d’euros pour un joueur, il pourra ensuite acheter à son tour", explique Mohamed Amaar, agent de Youssouf Fofana, qui temporise aussi quant à l’avenir du milieu de terrain des Bleus, sous contrat avec Monaco jusqu’en juin 2025, mais que les rumeurs envoient à Paris. "Aujourd’hui, on a pratiquement un accord avec un gros club, mais on n’avance pas plus que ça parce qu’on ne sait jamais ce qu’il peut se passer pendant l’Euro. On ne donne pas notre accord total, parce que si le joueur fait un gros Euro, on peut avoir encore mieux. Et le club peut aussi changer d’avis si le joueur ne fait pas un bon Euro", ajoute-t-il.

Entre agents et joueurs, "on n'en parle pas"

Pour autant, Mohamed Amaar assure laisser Youssouf Fofana dans sa bulle. "Ce n’est pas un joueur qui demande ce qu’il se passe. Il est toujours concentré sur ce qu’il fait. S’il y a quelque chose de concret, on l’appelle, mais s’il n’y a rien, on n’en parle pas et on préfère discuter d’autre chose pour lui changer les idées. Mais il y a d’autres joueurs qui sont complètement différents, qui peuvent appeler tous les jours pour savoir ce qu’il se passe", assure l’agent.

Même son de cloche du côté de Vivien André, l’agent de Jonathan Clauss. "On ne parle pas de ça, parce que ce n’est pas le plus important. La compétition se finit au plus tard le 14 juillet, donc il restera un mois et demi derrière. Si opportunité il y a, qui plaît à l’OM en termes de transfert, et qui plaît au joueur en termes de projet sportif, on aura tout le temps d’en parler. Moi, je continue de faire mon travail d’agent, mais Jonathan n’est pas à la rue, il lui reste un an de contrat et il est content, explique-t-il. Après, c’est sûr que si demain, l’OM m’appelle pour me dire qu’ils se sont mis d’accord avec le Real Madrid, que j’ai Florentino Perez (le président du Real) qui m’appelle, me propose un contrat, et qu’il me dit qu’il veut que ça soit réglé rapidement, je pense que tout le monde trouverait une solution, mais ce n’est pas le cas".

Jonathan Clauss a marqué un but en préparation contre le Luxembourg, mais n'a pas encore disputé une minute à l'Euro. (MAXPPP)

Interrogé sur le sujet en conférence de presse, l’arrière droit des Bleus avait lui-même affirmé qu’il souhaitait rester "concentré sur l’événement", mais plus récemment, il a tout de même montré qu’il restait informé de l’actualité de l’OM avec l’arrivée sur le banc de Roberto De Zerbi. "Je trouve ça extrêmement positif, parce qu’on connaît ses qualités. Ça peut peser dans la balance, a-t-il laissé entendre. Quand vous savez qu’un coach arrive avec des principes de jeu comme les siens, ça rebat les cartes. On verra ce que ça va donner cet été."

Adrien Rabiot aurait aimé boucler l'affaire avant l'Euro

Le changement d’entraîneur à la Juventus Turin, avec l’arrivée de Thiago Motta, ne devrait, quant à lui, pas retenir Adrien Rabiot, en fin de contrat. "Je pensais que mon avenir serait réglé avant l’Euro, ce n’est pas le cas. On était censé avoir des discussions avec le club quand le championnat s’est fini, ça ne s’est pas fait tout de suite, a regretté le milieu de terrain des Bleus en conférence de presse. Ensuite le rassemblement de l’équipe de France est arrivé rapidement, je me suis enlevé tout ça de la tête et des gens travaillent pour moi."

Faire abstraction du mercato pour se concentrer sur la compétition, "c’est ce qu’on leur demande", assure Raymond Domenech, qui a connu ces situations à la tête des Bleus entre 2004 et 2010. "Vous avez un agent à qui vous donnez 10% de tous vos biens pour qu’il fasse quelque chose, faites-le un peu travailler. Quand ce sera en place, il vous dira ce qui est le mieux et un coup de fil d’un quart d’heure suffira. Ce n’est pas la peine de passer vos journées à réfléchir et à débattre", appuie-t-il.

Didier Deschamps a, lui, simplement demandé à ses joueurs de "trouver le bon timing pour que ça puisse se faire sans aller à l’encontre de l’objectif collectif". Il est donc peu probable - d’autant qu’aucun joueur ne s’absentera pour passer une visite médicale - qu’un Bleu signe un contrat durant l’Euro, comme l’a fait le Suisse Fabian Rieder, dont le prêt à Stuttgart par le Stade Rennais a été entériné le 24 juin, facilité par le fait que le camp de base de la Nati se trouve à Stuttgart.

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