Euro 2024 : avant France-Belgique, les remplaçants tricolores veulent mettre leur frustration de côté

En trois matchs, seuls 13 des 25 joueurs de l'équipe de France ont eu droit à une titularisation et sept d'entre eux n'ont même pas joué la moindre minute.
Article rédigé par Andréa La Perna - envoyé spécial à Paderborn
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Le sélectionneur de l'équipe de France Didier Deschamps avec le défenseur Ibrahima Konaté, remplaçant lors du match de l'Euro Autriche-France, le 17 juin 2024 à Dusseldorf, en Allemagne. (ALBERTO PIZZOLI / AFP)

A deux jours de leur huitième de finale contre la Belgique, les joueurs de l'équipe de France ont poursuivi leur préparation à Paderborn, samedi 29 juin. L'essentiel des questions de la conférence de presse quotidienne a tourné autour des relations franco-belges et surtout sur la manière dont les remplaçants vivaient leur statut depuis le début de la compétition. Il faut dire que les deux joueurs qui se sont présentés face aux médias étaient Ibrahima Konaté (0 minute de jeu en trois matchs) et Eduardo Camavinga (48 minutes).

"Tout le monde est content d’être là mais il ne faut pas oublier qu’on est des footballeurs et des compétiteurs", a appuyé Ibrahima Konaté, très à l'aise dans les prises de parole en public. Le défenseur de Liverpool reconnaît lui-même qu'il est un "cas particulier", ayant perdu sa place de titulaire juste avant l'Euro. "Je suis venu avec beaucoup d’espérances dans cette compétition, mais ça fait partie des aléas du foot. Je n’ai pas joué ces derniers temps et je manquais de rythme. Le coach l’a ressenti aussi. (...) Je suis allé le voir pour lui faire part de mon mécontentement, tout en étant respectueux, mais en lui montrant que je veux jouer, que j’étais un soldat pour lui", a-t-il expliqué.

Je vais bien, tout va bien

Le déclassement n'a pas entamé la jovialité de Konaté qui n'a pas tari d'éloges à l'égard de la paire de défenseurs centraux titulaires, Dayot Upamecano et surtout William Saliba, qui a pourtant pris sa place. "C’est quelqu’un que j’estime beaucoup. Avec la saison qu’il a faite avec Arsenal, bien sûr qu’il mérite ce temps de jeu. Je lui ai dit de prendre tout ce qu’il y avait à prendre. C’est une concurrence saine, mais quand Ibou (son surnom) va revenir à 100%, ça va être chaud", a-t-il lâché tout en riant.

Même son de cloche du côté d'Eduardo Camavinga, frustré mais prêt à mettre ses états d'âme de côté malgré son faible temps de jeu. "C e n’est pas un bilan positif. Tout joueur aime jouer et ça ne fait pas forcément plaisir, mais le football m’a appris à prendre mon mal en patience. Il faut se tenir prêt à tout moment", a déclaré le milieu du Real Madrid, qui ne veut pas en parler "tous les jours" avec le sélectionneur pour éviter de créer une atmosphère "toxique".

"Je peux soit être quelqu'un qui apporte beaucoup de positif, soit avoir la tête dans le guidon, être énervé et mettre une ambiance négative. Mon rôle, c'est de ne pas montrer ce côté-là. [Pour gérer cette frustration], je joue à la Playstation de temps en temps, je me défoule et je garde cette joie de vivre."

Ibrahima Konaté

en conférence de presse

Leur ton était un brin plus chaleureux que celui de William Saliba et Dayot Upamecano deux jours plus tôt, qui eux aussi avaient nié tout problème d'ambiance au sein du groupe. "Je peux vous confirmer qu’on est toujours des potes, ça n’a pas changé en huit jours. On a tous le même objectif et ce n’est pas parce que certains ne démarrent pas qu’ils vont perturber le groupe", assurait le premier. Le second n'avait pas apprécié qu'on lui demande si Didier Deschamps était plus fermé que d'habitude : "Je ne vois pas ce qu’elle va t’apporter la réponse. Il est comme d’habitude, il donne des consignes".

Simple incompréhension ou aveu d'un réel problème ? Dans tous les cas, les 25 joueurs de l'équipe de France ont continué à préparer leur match décisif contre la Belgique, lundi à 18 heures. Samedi, tout le monde était présent à l'entraînement, avec un léger bémol pour Ibrahima Konaté, qui s'est contenté d'un peu de vélo car ménagé à cause d'un coup reçu au genou gauche. Un dernier entraînement est prévu, une nouvelle fois à Paderborn, dimanche matin, puis toute l'équipe se dirigera vers Düsseldorf où Didier Deschamps se présentera en conférence de presse accompagné d'un joueur en fin de journée.

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