Reportage Euro 2024 : à quoi ressemble Paderborn, la ville qui accueille l'équipe de France pendant la compétition ?

Cette ville, située légèrement à l'écart d'une des régions les plus denses et dynamiques d'Allemagne, se fait une joie de recevoir les finalistes de la dernière Coupe du monde.
Article rédigé par Hortense Leblanc, Andréa La Perna - envoyés spéciaux en Allemagne
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
La place de la mairie de Paderborn (Allemagne), où le drapeau français a été déployé. (Hortense Leblanc)

Pour arriver à destination depuis la France, il faut traverser la Ruhr, dépasser Düsseldorf, Cologne ou encore Dortmund et traverser quelques champs et leur odeur persistante d'épandage. Si elle ne se trouve pas en plein cœur de la Rhénanie du Nord-Westphalie, la ville de Paderborn n'est pas pour autant un petit coin de campagne. D'après le dernier recensement de 2022, 155 000 personnes y mènent leur vie, un total comparable à celui d'une ville comme Dijon en France.

"C’est une ville paisible, propre, où il y a beaucoup de petites places agréables", décrit Jonas, propriétaire d'un café en plein centre-ville. La journée, les allées et venues sont nombreuses dans les rues commerçantes de cette cité rebâtie après les bombardements de la Seconde Guerre mondiale. Une fois que l'heure du repas a sonné, évidemment bien plus tôt qu'en France, le silence s'empare de la scène. La vie nocturne est inexistante dans cette ville pourtant étudiante, mais une légère agitation se fait toujours sentir, des éléments visuels rappelant à chaque coin de rue que Paderborn accueille l'équipe de France. Seule la victoire allemande contre l'Ecosse, vendredi soir, a un peu réveillé les rues de la ville, arpentées par des véhicules qui s'en sont donné à cœur joie sur les klaxons, comme si la NationalElf avait déjà remporté la compétition.

Les Bleus sont bien accueillis à Paderborn, où les bus sont même ornés de drapeaux allemands et français. (Hortense Leblanc)

Des drapeaux français et allemands ornent certains bus, lesquels s'arrêtent devant des panneaux criant "Bienvenue les Bleus !". Le soir, la mairie est éclairée des couleurs du drapeau bleu-blanc-rouge. "Kylian Mbappé", nous a lancé un homme ayant capté un bout de conversation en français sur un passage piéton. Quelques heures plus tard, ce sont des mini-kops d'enfants qui ont hurlé le nom de leur idole dans les gradins de la Home Deluxe Arena, le terrain d'entraînement des Bleus pour cet Euro, situé en plein milieu d'une zone commerciale et qu'on pourrait confondre avec un immense magasin de meubles.

Une ville jumelée au Mans par son histoire religieuse

Les Bleus, qui ont leurs quartiers quelques kilomètres encore un peu plus à l’écart du centre-ville, ne devraient cependant pas visiter Paderborn. Ils ne verront donc pas la cathédrale, construite au XIIIe siècle, et symbole d’une ville aux nombreuses églises, où le pape Léon III a rencontré Charlemagne, qui y appréciait les sources thermales, en 799. Cette histoire religieuse a même rapproché les villes de Paderborn et du Mans, jumelées, qui disposent du même saint patron, Saint-Liboire, évêque de la ville sarthoise au 9e siècle, dont les reliques ont été transférées à Paderborn.

Aujourd’hui, les marqueurs religieux ne manquent pas dans le centre-ville, où se trouvent une faculté de théologie, un musée diocésain et où une séance de shopping peut mener les passants jusqu’à une boutique d’aubes pour prêtres. Et c’est peut-être en raison de cette forte identité religieuse que la CDU, le parti conservateur, arrive en tête des élections dans cette ville.

Les bords de la Pader, considérée comme "la plus petite rivière d'Allemagne". (Hortense Leblanc)

Dans les brochures de son office de tourisme, où l’affluence est loin d'être évidente, la ville de Paderborn décrit son "charmant contraste entre technologie de pointe et Moyen Âge". Les édifices religieux et quelques maisons à colombages côtoient en effet des bâtiments plus modernes, notamment le long de la Pader, la plus petite rivière d’Allemagne. Les musées de l'informatique et des tracteurs comptent parmi les plus importants de la cité. Des restaurants variés sont installés dans le centre-ville, parmi lesquels les inévitables kebabs. Reste à voir si, comme les Bleus de 2006 – qui avaient dégoté une auberge proche de leur camp de base allemand pour y fêter leurs victoires –, les Bleus de 2024 chercheront à leur tour une bonne table pour célébrer leurs succès à Paderborn.

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