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Cirque Pinder : "Il est hors de question de vendre les animaux", affirme le dresseur Frédéric Edelstein

Contacté par franceinfo, le directeur du cirque assure que "toutes nos bêtes sont dans un immense terrain de 130 hectares avec une ferme, des bois". En attendant une éventuelle reprise des spectacles cet été.

Article rédigé par Fabien Magnenou
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Frédéric Edelstein en compagnie de ses célèbres lions blancs, à Marseille (Bouches-du-Rhône), le 26 mars 2017. (SPEICH FR?D?RIC / MAXPPP)

Le cirque Pinder est contraint de remballer son chapiteau pour quelques temps. La société Car Promogil, qui exploite l'établissement, a été placée en liquidation judiciaire, annonce le propriétaire Gilles Edelstein, lundi 7 mai. Ce dernier précise à franceinfo que tous les spectacles à venir sont donc annulés "pour le moment".

"Mon père a pris une sage décision", explique son fils, le dresseur Frédéric Edelstein. "Cette liquidation judiciaire nous permet d'être sûrs que le personnel et les artistes seront payés, ajoute le directeur général du cirque. C'est une preuve de bonne gestion." Mais il tient également à rassurer les amoureux du cirque et de son tour de dressage : Frédéric Edelstein n'a aucunement l'intention de se séparer de ses douze lions blancs. "Il est hors de question que je vende quoi que ce soit."

Là, mes lions profitent du beau temps avec les zèbres, les chameaux, les lamas. Ils profitent de quelques vacances, comme nous.

Frédéric Edelstein

à franceinfo

Douze lions blancs, douze chameaux, deux zèbres, trois chevaux, six ânes... "Toutes nos bêtes sont avec nous, explique Frédéric Edelstein, dans un immense terrain de 130 hectares avec une ferme, des bois. La propriété a été achetée par mon père il y a une vingtaine d'années." 

Situé à Perthe-en-Gâtinais (Seine-et-Marne), à une quarantaine de kilomètres de Paris, cet ensemble doit accueillir prochainement "Pinderland", un parc d'attractions. Aucune date d'ouverture n'est encore arrêtée, mais celle-ci pourrait intervenir "dès cet été", avance le directeur général du cirque. Les visiteurs pourront alors admirer les animaux "en semi-liberté".

"Le grand public nous aime toujours autant"

En décembre dernier, le cirque Bormann avait vendu six de ses neuf tigres, rapportait alors Le Parisien. Cette décision avait été prise après l'évasion d'un félin à Paris, abattu dans la foulée son propriétaire. Frédéric Edelstein précise que la question ne s'est même pas posée avec le cirque Pinder, bien au contraire. "La profession sait que le cirque est momentanément arrêté et cela m'ouvre des portes pour des spectacles, y compris à l'étranger", affirme le dresseur. Le cirque, par ailleurs, espère bien repartir sur les routes dès l'été – "mais ce n'est pas encore sûr", précisait son père Gilbert Edelstein.

>> Liquidation judiciaire du cirque Pinder : "Les gens n'ont plus envie d'aller voir des spectacles avec des animaux qui sont captifs"

Il n'en reste pas moins que le cirque Pinder fait face à une sérieuse baisse de fréquentation. "Le mois de mars et le mois d'avril ont été catastrophiques, avec une baisse du chiffre d'affaires de plus de 60%", souligne notamment Gilbert Edelstein. Ainsi, entre 2014 et 2016, le chiffre d’affaires du cirque Pinder a chuté de 7,4 millions d’euros à moins de 6 millions. Pour autant, Frédéric Edelstein ne veut pas entendre parler de désamour du public et préfère évoquer la crise économique.

La baisse de fréquentation, aujourd'hui, ne permet pas de vivre dans l'itinérance d'un cirque. Cela touche les cirques, les comédies musicales, les théâtres... La crise touche tous les Français, qui ne peuvent plus s'acheter une place de cirque.

Frédéric Edelstein

à franceinfo

Cette annonce intervient dans un contexte marqué par des critiques toujours plus soutenues envers la présence d'animaux sauvages dans les cirques. Plusieurs villes de France, dont Paris, réclament ainsi leur interdicton dans un tel contexte. "Certains élus en rajoutent une couche et des associations ont essayé de faire du tort à notre profession, mais ces gens ne représentent rien", estime Frédéric Edelstein. Il reste convaincu que "le grand public nous aime toujours autant. A chaque fois que je me balade quelque part, les gens me reconnaissent."

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