Liquidation judiciaire du cirque Pinder : "Les gens n'ont plus envie d'aller voir des spectacles avec des animaux qui sont captifs"
Alors que le cirque Pinder a mis fin, au moins temporairement, à ses activités, Anne-Claire Chauvancy, responsable de la protection animale au sein de la Fondation Assistance aux Animaux, estime sur franceinfo lundi que c'est la société qui fait qu'aujourd'hui la fréquentation des cirques avec animaux diminue.
Véritable institution, le cirque Pinder met fin, au moins temporairement, à ses activités. La société exploitante a été placée en liquidation judiciaire le 2 mai 2018 par le tribunal de commerce de Créteil après de l'effondrement de son chiffre d'affaires. Le propriétaire Gilbert Edelstein a mis en avant plusieurs facteurs : la crise, les critiques contre la présence des animaux dans les cirques et la semaine de quatre jours et demi dans les écoles. "C'est la société qui fait qu'aujourd'hui la fréquentation des cirques avec animaux diminue. Les gens n'ont plus envie d'aller voir des spectacles avec des animaux qui sont captifs", a estimé lundi sur franceinfo Anne-Claire Chauvancy, responsable protection animale au sein de la Fondation Assistance aux Animaux.
franceinfo : Que pensez-vous de cette cessation d'activité ?
Anne-Claire Chauvancy : C'est la société qui fait qu'aujourd'hui la fréquentation des cirques avec animaux diminue. Les gens n'ont plus envie d'aller voir des spectacles avec des animaux qui sont captifs. Les cirques qui n'ont pas d'animaux sauvages fonctionnent très bien et ont vraiment le vent en poupe. Donc, ce n'est pas une victoire pour nous de voir qu'il y a une cessation d'activité, la victoire serait s'il n'y avait plus d'animaux captifs dans les cirques. Cela permettrait de satisfaire aussi bien le public que ces structures-là qui pourraient perdurer.
Peut-il y avoir encore des cirques avec des animaux ?
Non, il ne peut plus y avoir de cirques avec des animaux. C'est une attente de la société qui est forte et qui est latente depuis plusieurs années. Aujourd'hui, la société montre son désaccord avec ces pratiques. On ne peut plus accepter que des animaux soient détenus, soient prisonniers de cages à longueur de journée, ce sont des animaux sauvages qui ont besoin d'espace. Tout le monde le sait, nos voisins européens ont interdit les cirques avec animaux, il y a une quarantaine de pays dans le monde qui ont interdit les cirques avec animaux, 22 pays européens. Les gens n'ont pas forcément envie d'aller voir des animaux qui ne sont pas heureux. Même au cirque Pinder. On aura beau mettre tous les moyens du monde, je ne doute pas qu'ils aiment beaucoup leurs animaux, mais ce n'est pas faire une vie heureuse que de maintenir les animaux sauvages en cage. Ce n'est pas acceptable.
Ces cirques-là peuvent-ils trouver un nouveau souffle s'ils n'ont plus d'animaux ?
Bien sûr. On a eu l'exemple récemment avec André-Joseph Bouglione qui a cessé d'utiliser des animaux sauvages dans son cirque. C'est une structure qui aujourd'hui fonctionne extrêmement bien, qui a pris un nouveau souffle. Lui a pris le train en marche et c'est dommage que les cirques traditionnels tendent à s'obstiner à vouloir conserver ces animaux-là en pensant que c'est ça qui fait venir le public alors qu'aujourd'hui, au contraire, c'est ça qui fait que le public ne vient plus.
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