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Rama Yade accusée de plagiat par un professeur

Jean-Michel Muglioni, vice-président de la Société française de philosophie, accuse l'ancienne secrétaire d'Etat d'avoir copié des passages de textes qu'il a publiés sur un site internet, selon l'hebdomadaire Marianne. Rama Yade, elle, plaide la bonne foi.

Article rédigé par franceinfo
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Rama Yade à La Grande-Motte (Hérault), le 10 septembre 2011. (SYLVAIN THOMAS / AFP)

Le livre n'est pas encore sorti qu'il fait déjà débat, au moins sur la forme. Jean-Michel Muglioni, vice-président de la Société française de philisophie, a accusé Rama Yade de plagiat vendredi 11 novembre. L'ancienne secrétaire d'Etat aux Sports doit publier le 16 novembre Plaidoyer pour une instruction publique (Grasset), dont plusieurs passages sont déjà parus dans l'hebdomadaire Marianne daté du 5 novembre. Mais le professeur l'accuse d'avoir recopié plusieurs de ses textes.

Jean-Michel Muglioni explique ainsi à Marianne que Rama Yade a plagié des analyses sur l'école qu'il a publiées sur le site internet mezetulle.net. Cette revue est tenue par une autre philosophe, Catherine Kintzler, qui laisse la possibilité à des personnes extérieures d'écrire sur son blog. Après avoir confronté les textes, l'hebdomadaire reconnaît qu'"au moins six passages" ont été plagiés.

"Il est doux de demeurer esclave"

En voici un exemple, page 64 du livre : "L’image de la règle signifie qu’au lieu de suivre les fluctuations de l’âme, on se donne une direction et qu’on s’y tient. Cette contrainte est libératrice, car les pensées abandonnées à elles-mêmes, sans règles, ne sont pas libres. Et ce moment libérateur ne peut être vécu sans douleur, alors qu’il est doux de demeurer esclave."

Or, dans une tribune publiée en 2009 sur le blog, Jean-Michel Muglioni employait les mêmes mots : "L’image de la règle signifie qu’au lieu de suivre les fluctuations de l’âme, on se donne une direction et qu’on s’y tient. Cette contrainte est libératrice, car les pensées abandonnées à elles-mêmes, sans règles, ne sont pas libres." Puis, une dizaine de lignes plus loin, "le moment libérateur ne peut être vécu sans douleur, alors qu’il est doux de demeurer esclave". Difficile de parler de coïncidence, relève Marianne

Confusion dans la bibliographie, selon Rama Yade

Contactée par Marianne, Rama Yade se défend de toute volonté de plagiat. Elle préfère parler d'une "erreur de forme", expliquant s'être "trompée dans la bibliographie". Elle aurait ainsi cité le livre de Catherine Kintzler, et non les billets de blog de Jean-Michel Muglioni. Problème, le seul livre de Catherine Kintzler mentionné, Condorcet, l'instruction publique et la naissance du citoyen, date de 1987.

Selon Rama Yade, rapporte Marianne, il devient "impossible de sourcer chaque article publié sur internet". L'ancienne secrétaire d'Etat estime que l'on peut reprendre à son compte une tournure de phrase ou une citation sans utiliser les guillemets. Chose que, évidemment, Jean-Michel Muglioni dénonce. Il a adressé une lettre aux éditions Grasset pour demander le retrait de l'ouvrage.

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