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Vidéo Yves Montand chante le poème "Les Bijoux" de Charles Baudelaire

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Durée de la vidéo : 1 min
VIDEO. Yves Montand chante le poème "Les Bijoux" de Charles Baudelaire
VIDEO. Yves Montand chante le poème "Les Bijoux" de Charles Baudelaire VIDEO. Yves Montand chante le poème "Les Bijoux" de Charles Baudelaire
Article rédigé par franceinfo
France Télévisions

"Elle était donc couchée et se laissait aimer, / Et du haut du divan elle souriait d'aise / A mon amour profond et doux comme la mer, / Qui vers elle montait comme vers sa falaise." Extrait du magazine "Ouvrez le 1" diffusé mercredi 4 mars 2020 sur Franceinfo (canal 27).

Franceinfo et l'hebdomadaire Le 1 s’associent pour proposer un rendez-vous, tous les mercredis à 21 heures sur le canal 27 et ses supports numériques. "Ouvrez le 1", demande notamment chaque semaine à une personnalité de lire un poème en rapport avec son thème d'actualité. Cette semaine > "Faut-il purifier la culture ?".

Pour la séquence A voix haute du magazine, une archive de l'INA dans laquelle Yves Montand chante le poème Les Bijoux de Charles Baudelaire, extrait du recueil Les Epaves.  

"Et son bras et sa jambe, et sa cuisse et ses reins, / Polis comme de l'huile, onduleux comme un cygne"

La très-chère était nue, et, connaissant mon cœur,
Elle n'avait gardé que ses bijoux sonores,
Dont le riche attirail lui donnait l'air vainqueur
Qu'ont dans leurs jours heureux les esclaves des Maures.

Quand il jette en dansant son bruit vif et moqueur,
Ce monde rayonnant de métal et de pierre
Me ravit en extase, et j'aime à la fureur
Les choses où le son se mêle à la lumière.

Elle était donc couchée et se laissait aimer,
Et du haut du divan elle souriait d'aise
A mon amour profond et doux comme la mer,
Qui vers elle montait comme vers sa falaise.

Les yeux fixés sur moi, comme un tigre dompté,
D'un air vague et rêveur elle essayait des poses,
Et la candeur unie à la lubricité
Donnait un charme neuf à ses métamorphoses ;

Et son bras et sa jambe, et sa cuisse et ses reins,
Polis comme de l'huile, onduleux comme un cygne,
Passaient devant mes yeux clairvoyants et sereins ;
Et son ventre et ses seins, ces grappes de ma vigne,

S'avançaient, plus câlins que les Anges du mal,
Pour troubler le repos où mon âme était mise,
Et pour la déranger du rocher de cristal
Où, calme et solitaire, elle s'était assise.

Je croyais voir unis par un nouveau dessin
Les hanches de l'Antiope au buste d'un imberbe,
Tant sa taille faisait ressortir son bassin.
Sur ce teint fauve et brun, le fard était superbe !

Et la lampe s'étant résignée à mourir,
Comme le foyer seul illuminait la chambre,
Chaque fois qu'il poussait un flamboyant soupir,
Il inondait de sang cette peau couleur d'ambre !

>"Ouvrez le 1", un magazine télévisé, tous les mercredis à 21 heures sur Franceinfo (canal 27). 

> "Le 1", un journal pour comprendre le monde, tous les mercredis en kiosque.

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