De 18 mois à 5 ans de prison pour les dealers de cocaïne de Delarue
Le tribunal correctionnel de Nanterre jugeait six personnes, auprès desquelles s'approvisionnait notamment l'animateur-producteur.
Le tribunal correctionnel de Nanterre (Hauts-de-Seine) a prononcé jeudi 5 juillet des peines allant de 18 mois de prison avec sursis à 5 ans ferme à l'encontre de six personnes jugées depuis lundi pour trafic de cocaïne. L'animateur-producteur Jean-Luc Delarue s'approvisionnait auprès d'elles.
Absent à l'énoncé du jugement, le chef de ce réseau, surnommé Kiks, a écopé de la peine la plus lourde, 5 ans de prison ferme, assortie d'une amende de 50 000 euros. L'homme, qui avait su mettre en œuvre une véritable stratégie marketing, fait l'objet d'un mandat d'arrêt.
Stratégie marketing et "séminaire d'HEC"
"Stratégie du prix selon les clients, grande réactivité avec une capacité de livrer en temps et en heure, un produit pas coupé et une fidélisation du consommateur", avait constaté mardi le représentant du ministère public, Alexandre Julien, comparant ce procès à "un séminaire d'HEC".
Le tribunal a également prononcé une peine de prison dont une partie avec sursis contre deux frères, chargés notamment des livraisons. L'un des deux avait si peu de doutes sur son emprisonnement qu'il était venu en jogging avec deux grands sacs à la main.
Enfin, une galeriste de 36 ans, qui avait servi d'intermédiaire, et un autre prévenu ont écopé de 18 mois de prison avec sursis. La jeune femme, en pleurs, "cheville ouvrière" du trafic, selon les mots du procureur, devra s'acquitter d'une amende de 20 000 euros.
Trente jours-amende pour les clients
Jean-Luc Delarue et un autre client, également touché par des ennuis de santé, seront jugés le 1er février par le tribunal. Mais onze autres clients de ce réseau, poursuivis pour "acquisition et détention de stupéfiants", sont eux condamnés à une peine de 30 jours-amende, dont le montant oscille entre 40 euros et 170 euros selon la quantité de cocaïne consommée et les revenus du condamné.
C'est moins que les réquisitions du procureur, qui avait demandé une condamnation "symbolique" à une peine d'un mois de prison avec sursis et des amendes oscillant entre 1 500 et 5 000 euros.
Le cas Delarue
La galeriste, que Jean-Luc Delarue avait rencontrée lors d'un vernissage, avait raconté avoir envoyé des SMS aux dealers, au départ, pour le dépanner, avant d'être vite "harcelée" par "des tonnes de messages" de l'animateur. Flairant le bon filon, le dealer en chef l'a récompensée d'une commission de 300 euros dès que la star commandait au moins 20 grammes de drogue.
Lors de ses auditions, Jean-Luc Delarue, surnommé "Vip" par ses dealers, avait reconnu être un gros consommateur de cocaïne depuis plusieurs années, avec une consommation moyenne de 20 grammes par semaine.
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