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Irak : trois sculptures détruites par les jihadistes en 2015 retrouvent leur place dans la cité antique d'Hatra

L'Irak a dévoilé jeudi trois sculptures restaurées après leur destruction par le groupe Etat islamique, qui avait filmé ses jihadistes attaquant à la pioche et tirant sur les antiquités de la cité de Hatra, vieille de plus de 2 000 ans.

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Vue aérienne de la cité antique d'Hatra en Irak, le 22 février 2022. (ZAID AL-OBEIDI / AFP)

Une cérémonie s'est tenue, jeudi 24 février, sur le site archéologique d'Hatra classé au patrimoine mondial en péril de l'Unesco, à une centaine de kilomètres au sud-ouest de Mossoul, ancienne "capitale" des jihadistes reconquise en 2017 par les forces irakiennes.

La sculpture d'un buste grandeur nature, d'inspiration romaine, mais aussi des visages sculptés au mur du grand temple près d'une arche ont été révélés aux médias. "L'EI a détruit tout ce qui était important dans cette cité", a confié un haut responsable des Antiquités, Ali Obeid Sholgham.

Ces pièces ont été "brisées et arrachées de leur place, on a retrouvé les fragments aux quatre coins du site", indique Khair al-Din Ahmed Nasser, chef des Antiquités de la province de Ninive. "Nous avons récupéré certains morceaux. Il y avait des fragments manquants, ils ont été remplacés par le même type de pierre", a-t-il ajouté.

Une des trois statues restaurées ayant retrouvé leur place dans la cité d'Hatra en Irak. (ZAID AL-OBEIDI / AFP)

D'autres sculptures en cours de restauration

Située dans une région désertique, la cité de Hatra construite au IIe ou IIIe siècle avant J.C. était un important centre religieux et commercial sous l'empire perse des Parthes. Elle était dotée d'imposantes fortifications et abritait de magnifiques temples, associant architecture grecque et romaine à des éléments d'origine orientale.

L'EI avait publié une vidéo en 2015 montrant ses combattants détruire à Hatra les sculptures des murs d'un bâtiment, leur tirer dessus et s'attaquer à une statue avec une pioche. Les travaux de restauration ont été menés par des experts irakiens en collaboration avec l'ISMEO, l'Association internationale d'étude de la Méditerranée et de l'Orient (institution italienne) grâce à un financement d'ALIPH, l'Alliance internationale pour la protection du patrimoine. D'autres pièces sont en cours de rénovation, selon le chef des Antiquités

Capture d'écran d'une vidéo de propagande de l'Etat islamique, à Hatra, en Irak. ( AP / SIPA )

Des décennies de pillage

Les jihadistes ont filmé des exactions similaires au Musée de Mossoul et en Syrie voisine à Palmyre. Après sa montée en puissance en 2014 et la conquête de vastes territoires en Irak et en Syrie, les jihadistes ont été mis en déroute par des offensives lancées dans ces deux pays. Les forces irakiennes ont proclamé leur victoire fin 2017.

Les antiquités irakiennes ont été pillées depuis des décennies à la faveur des multiples conflits qui ont déchiré le pays, notamment après l'arrivée des jihadistes de l'EI qui se sont adonnés à ce juteux trafic pour renflouer leurs caisses, mais aussi après l'invasion américaine de 2003. 

Statue de la cité antique d'Hatra en Irak, restaurée après avoir été détruite par les djihadistes de Daesh. (ZAID AL-OBEIDI / AFP)

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