Le British Museum explore la culture et l'identité celte
L'exposition "Celtes : art et identité" couvre 2500 ans d'histoire, depuis les Celtes que la Grèce ancienne voyait comme des barbares jusqu'au renouveau de la culture celtique observé dans les îles britanniques au cours des 300 dernières années.
Présentant des boucliers, des bijoux, des épées, des croix de pierre gravées et d'énormes brassards de bronze pesant plus d'un kilo, le musée londonien montre que les Celtes ont souvent été définis par leurs différences avec leurs voisins.
"Le terme de celte peut être insaisissable", assure Julia Farley, conservatrice des collections de l'âge de fer au British Museum. "Nous ne racontons pas tant l'histoire d'un peuple que celle d'un label, d'un mot, d'un nom et de comment il a été utilisé, redéfini et réinventé" au fil des ans.
Les Celtes, barbares des Grecs
Aux alentours de 500 avant J.-C., les Grecs appelaient leurs voisins barbares du nord "Keltoi". C'était un terme générique décrivant les diverses tribus vivant au-delà de la frontière et non un peuple spécifique."Comme les Celtes ne mettaient presque rien par écrit, nous avons tout appris via les Grecs anciens. Et pour ces derniers, il n'était pas nécessaire de distinguer entre les différentes tribus", explique à l'AFP Rosie Weetch, commissaire de l'exposition.
C'est donc grâce à l'archéologie qu'on connaît les différences entre les groupes ethniques appelés celtes. Alors que la société grecque était structurée autour des villes, les Celtes vivaient dans des fermes et de petites communautés villageoises. Leur avancée technologique était égale à celle des Grecs et des Romains.
Sous l'empire romain, une culture hybride
Plus de 250 objets ont été sélectionnés parmi les collections du British Museum et d'autres musées en Europe pour illustrer le talent artistique des peuples celtes. On peut notamment admirer le célèbre chaudron en argent de Gundestrup, qui a été trouvé dans une tourbière au Danemark.Lorsque l'Empire romain s'est étendu à des terres auparavant considérées celtes, telles que l'Espagne et la Gaule, une culture hybride a émergé. L'exposition le montre à travers divers objets, comme des casques romains agrémentés de motifs locaux.
La dernière section de l'exposition relate la renaissance celtique, débutée il y a 300 ans dans les îles britanniques.
Le terme "celte" est alors tiré de l'oubli pour venir qualifier les langues utilisées en Écosse, en Irlande, au Pays de Galles, dans les Cornouailles, en Bretagne et sur l'île de Man avant l'arrivée des Romains.
Aujourd'hui, un passé celtique romancé
Dans l'art et la littérature apparaît un passé celtique idéalisé et romancé, alimenté par les découvertes archéologiques du XIXe siècle.De nos jours, le terme est utilisé pour différencier les Écossais, les Gallois et les Irlandais de leurs voisins anglais et les Bretons des Français.
"L'utilisation du mot est devenue politique", souligne Rosie Weetch. "C'est un mot chargé de sens aujourd'hui aussi aux États-Unis car il permet aux gens de se caractériser, de se connecter à une histoire plus profonde et de se démarquer des autres groupes d'immigration", ajoute-t-elle.
Pour illustrer cela, l'exposition présente des photos de la parade de la Saint Patrick à New York, des cartes de tarot celtiques ou encore des maillots de l'équipe de basketball des Celtics de Boston et de l'équipe de football écossaise Celtic (Glasgow).
Cette exposition, qui fait partie d'une série visant à mettre en valeur les collections permanentes du British Museum, se tient jusqu'au 31 janvier 2016.
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