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Vidéo Chantier de Notre-Dame de Paris : "On est dans les temps", la flèche va bientôt "réapparaître dans le ciel parisien", rassure la Fondation du patrimoine

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Article rédigé par franceinfo
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Le vice-président de la Fondation du patrimoine, invité vendredi de franceinfo, se veut rassurant sur la tenue du calendrier pour la reconstruction de la cathédrale Notre-Dame de Paris. L'objectif est de rouvrir le lieu avant la fin de l'année 2024.

Cela fera bientôt quatre ans que la cathédrale Notre-Dame de Paris a été incendiée. Le président de la République Emmanuel Macron avait alors promis de rebâtir l'édifice en cinq ans. "On est dans les temps", rassure ce vendredi sur franceinfo Bertrand de Feydeau, vice-président de la Fondation du patrimoine, un des principaux contributeurs au chantier. Bertrand de Feydeau précise que pour l'heure le chantier en est "à l'établissement du tabouret" sur lequel reposera la flèche.

franceinfo : Le chantier avance bien. Dans les semaines ou mois à venir on pourra voir à Paris le bout de la flèche poindre ?

Bertrand de Feydeau : Oui, on en est à l'établissement du tabouret de la flèche. Cette opération délicate semble se passer dans de bonnes conditions. L'établissement public en charge de la restauration de la cathédrale a fait des prouesses pour arriver à tenir un délai très court. Et sur ce tabouret va s'édifier la restitution de la grande flèche de Viollet-le-Duc qui va donc réapparaître dans le ciel de Paris.

L'objectif de reconstruire dans les cinq ans implique de terminer avant la fin de l'année prochaine. Sommes-nous dans les temps, selon vous ?

Bertrand de Feydeau : Je crois qu'on peut dire qu'on est dans les temps. C'était un objectif extrêmement ambitieux, et doublement légitime. La cathédrale était dans un état de fragilité extrêmement important et avec le réchauffement climatique on peut être exposé à des tornades importantes. On se souvient de ses deux grands pignons qui n'étaient plus solidarisés avec la toiture et qui auraient certainement pu subir de très graves dégâts en cas de vents particulièrement forts. Pour conduire un chantier comme ça il faut une dynamique. Il faut que tout le monde s'y mette et je pense que le général Jean-Louis Georgelin [en charge de la restauration ndlr] s'est appliqué à motiver toutes les équipes.

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Que reste-t-il à faire ?

Il reste la charpente, c'est une opération moins délicate que la remontée de la flèche. L'intérieur de la cathédrale est déjà très largement nettoyé. Les vitraux sont en train d'être reposés. À peu près 500 ouvriers travaillent à l'heure actuelle sur le chantier de la cathédrale sans compter tous ceux qui, dans les ateliers périphériques, travaillent sur les charpentes. Près de mille personnes sont donc mobilisées pour restaurer la cathédrale. C'est un extraordinaire mouvement de compétences, de savoir-faire au service de cette restauration.

Vous vous êtes rendu à l'intérieur de la cathédrale il y a un an. À quoi ça ressemblait ?

Ce qu'il y a de plus spectaculaire c'est la restitution de cette pierre blanche nettoyée avec des procédés très techniques pour enlever toutes les saletés qui s'y sont incrustées sans dégrader la surface de la pierre. La grande surprise quand on rentrera dans la cathédrale ce sera donc de voir un édifice qui a retrouvé sa blancheur d'origine. Je pense qu'on peut dire sans se tromper que la cathédrale sera plus belle qu'elle ne l'a jamais été. La réouverture de la cathédrale va marquer quelque chose de très puissant pour notre pays. Il faut se souvenir de la réaction populaire unique face à cet incendie. On a collecté en quelques semaines plus de 800 millions d'euros. C'est la plus grosse collecte jamais faite au monde. Le plus impressionnant c'est qu'il y a eu 350 000 donateurs.

Le budget de rénovation de Notre-Dame est de 850 millions d'euros, dont un gros quart financé par la Fondation du Patrimoine. Où va cet argent ?

Il a d'abord servi à conforter la structure. Ça a coûté à peu près 150 millions d'euros. On s'est appliqué à mettre les dons de tous les petits donateurs là-dessus pour que tout le monde soit certain que ses dons avaient servi à sauver la cathédrale. Les dons des très gros donateurs s'étalent eux au fur et à mesure des appels de fonds. Les sommes collectées sont supérieures au coût de la réparation des conséquences de l'incendie. On demandera alors leur avis aux donateurs [pour savoir quoi faire de ce qui restera]. À la Fondation du patrimoine nous avons actuellement 1 250 chantiers d'entretien de restauration de petites églises en France pour l'année. Ils représentent un volume total de travaux supérieur à 600 millions d'euros.

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