Cet article date de plus de quatre ans.

Incendie à la cathédrale de Nantes : ce que l'on sait de l'homme mis en examen

Dans la nuit de samedi à dimanche, le bénévole du diocèse initialement suspecté a avoué être à l'origine de l'incendie de la cathédrale de Nantes survenu le 18 juillet.

Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Des pompiers luttent contre l'incendie qui a gravement endommagé la cathédrale de Nantes, le 18 juillet 2020. (SEBASTIEN SALOM-GOMIS / AFP)

Une semaine après l'incendie qui a endommagé une partie de la cathédrale de Nantes, un homme a été mis en examen pour "destructions et dégradations par incendie", dimanche 26 juillet. Âgé de 39 ans, il avait été interpellé et placé en garde à vue quelques heures après l'incendie, le 18 juillet, puis relâché, faute "d’éléments à charge suffisants pour engager les poursuites", a expliqué le procureur de la République de Nantes, Pierre Sennès, à Ouest France.

De nouveaux éléments, notamment fournis par le laboratoire de la préfecture de police de Paris, ont permis de relever des incohérences dans son discours. Placé en détention provisoire, l'homme a fini, dans la nuit de samedi à dimanche, par avouer avoir allumé les trois feux dans la cathédrale. Il encourt pour cela une peine de dix ans d'emprisonnement et 150 000 euros d'amende. Franceinfo fait le point sur ce que l'on sait du suspect.

Un bénévole pastoral apprécié  

Arrivé en France en 2012, l'homme était impliqué dans la vie paroissiale nantaise depuis quelques années, a attesté le recteur de la cathédrale de Nantes, le père Hubert Champenois. "C'est un homme originaire du Rwanda qui est à Nantes depuis plusieurs années et qui habite (...) dans une maison religieuse", avait-il précisé le lendemain de l'incendie, à franceinfo. Il l'avait décrit comme "une personne de confiance", et "de bonne volonté" à Presse Océan.

Le bénévole avait, avec d'autres, la responsabilité de la sécurité de l'édifice religieux et avait été chargé de sa fermeture la veille de l'incendie. Il était également servant d'autel, assistant les prêtres durant les offices. Interrogé par Ouest France, Michel Bourcier, organiste qui jouait dans la cathédrale, a parlé du suspect comme d'un homme "extrêmement courtois".

Débouté d'une demande de régularisation

Son "obligation de quitter le territoire français était établie", a précisé le procureur de la République à Ouest-France. Le bénévole tentait de régulariser sa situation en demandant sa naturalisation. En vain. 

L'homme souffrait de "problèmes de santé, d'ordre physique" et avait demandé au diocèse de l'aider dans sa demande de régularisation, a ajouté Pierre Sennès. Le suspect avait aussi envoyé un e-mail "aux autorités administratives, dans lequel il se plaignait fortement de sa situation."

Il a exprimé ses regrets, mais n'a pas expliqué ses motivations

L'avocat du suspect, maître Quentin Chabert, a refusé de s'exprimer devant la presse sur la situation administrative de son client. Cependant, rapporte l'AFP, il appelle à être "extrêmement vigilant", car cela "amène à des commentaires sur les réseaux sociaux" et agite notamment la "fachosphère". Pour l'heure, les motivations du suspect ne sont pas connues. L'homme "est coopérant" et la situation présente "une certaine complexité", a tenu à rappeler l'avocat.

Selon ce dernier, le bénévole serait "apeuré". "Mon client est aujourd'hui rongé par le remords et dépassé par l'ampleur qu’ont pris les événements", a encore expliqué Quentin Chabert, qui a aussi évoqué le "soulagement" du suspect.

"Il a avoué les faits qui lui étaient reprochés, comme l’indique le procureur de la République, c’est-à-dire des faits de destruction et de dégradation d’un bien par incendie", a confirmé l'avocat à franceinfo. Il ajoute que, par sa "foi catholique", son client "regrette les faits, c'est certain". Il est "dans une sorte de repentance". Une expertise psychiatrique devrait être ordonnée par le juge d'instruction, a déclaré Pierre Sennès à Ouest-France

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.