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Pays-Bas : le gouvernement présente pour la première fois ses excuses aux victimes de la Shoah

Pendant la Seconde Guerre mondiale, 102 000 juifs des Pays-Bas ont été tués, sur les 140 000 que comptait le pays avant 1939.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Mark Rutte (à gauche) à Amsterdam lors d'un hommage national à la veille du 75e anniversaire de la libération du camp d'extermination nazi d'Auschwitz, dimanche 26 janvier.  (AFP)

Il aura fallu attendre soixante-quinze ans. Le Premier ministre néerlandais a présenté, dimanche 26 janvier, des excuses au nom du gouvernement pour la persécution des juifs aux Pays-Bas pendant la Seconde Guerre mondiale et leur déportation massive vers les camps de la mort. Sur les 140 000 juifs que comptait le pays, 102 000 n'ont pas survécu.

"Maintenant que les derniers survivants sont encore parmi nous, je présente aujourd'hui mes excuses au nom du gouvernement pour l'action des autorités à l'époque", a déclaré Mark Rutte à Amsterdam lors d'un hommage national à la veille du 75e anniversaire de la libération du camp d'extermination nazi d'Auschwitz.

"Nos institutions gouvernementales n'ont pas agi en tant que gardiennes de la justice et de la sécurité", a déclaré Mark Rutte, ajoutant que "trop de fonctionnaires néerlandais avaient exécuté les ordres de l'occupant". "Les conséquences amères de l'élaboration de registres [de juifs] et des expulsions n'ont pas été suffisamment reconnues, ni reconnues à temps", a poursuivi le Premier ministre.

Dans l'ensemble, c'était trop, trop peu. Trop peu de protection. Trop peu d'aide. Trop peu de reconnaissance.

Mark Rutte, Premier ministre des Pays-Bas

Lors d'un hommage à Amsterdam

"Soixante-quinze ans après Auschwitz, l'antisémitisme est toujours parmi nous. C'est précisément pourquoi nous devons pleinement reconnaître ce qui s'est passé à l'époque et le prononcer à haute voix", a-t-il encore déclaré.

La question avait été soulevée en 2012 par certains leaders politiques, mais Mark Rutte, déjà Premier ministre, avait estimé qu'il n'y avait pas suffisamment d'informations sur l'action du gouvernement à l'époque, ni de "soutien assez large" pour justifier des excuses officielles. En 2000, le Premier ministre d'alors, Wim Kok, avait présenté des excuses pour "l'accueil glacial" réservé aux rescapés des camps à leur retour aux Pays-Bas, occupés par les Allemands de 1940 à 1945. 

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