Déportés, prisonniers ou résistants, les "Visages" de la Seconde Guerre mondiale exposés à Lyon
Le Centre d’Histoire de la Résistance et de la Déportation de Lyon célèbre ses trente ans et met en avant les visages de la guerre. Des portraits issus des collections du musée, dans une exposition qui rend hommage à tous ceux qui ont subi ou lutté contre la barbarie. A découvrir jusqu’au 18 septembre 2022
30 ans de collections, et une multitude de visages. Visages de résistants, de libérateurs, d’oppresseurs, de survivants de la Shoah, et de prisonniers de guerre. Des portraits, en photo ou en peinture, qui nous plongent au cœur de la Seconde guerre. Autant de témoignages, directs ou indirects, regroupés pour cette exposition à l’occasion du trentième anniversaire du Centre d’Histoire de la Résistance et de la Déportation de Lyon. Des visages qui captent le regard des visiteurs, incarnant l’oppression, la douleur de l’absence ou la détermination.
Des visages, et des regards saisissants, comme cette série de portraits suspendus de prisonniers de guerre dans un stalag allemand, peints par le Lyonnais Jean Billon, témoignant d’un quotidien de désespoir et d’attente, et surtout d’un après peu glorieux : "Sur le plan psychologique, c’était très compliqué d’être prisonnier, ça veut dire aussi que, quelque part, on a perdu la guerre, et ce n’était pas une histoire héroïque. Donc à la Libération on a parlé des résistants, on a parlé de la souffrance des déportés, mais beaucoup moins des prisonniers de guerre, et c’est un juste hommage à leur faire aujourd’hui que de venir les regarder", raconte Isabelle Doré-Rivé la commissaire de l'exposition.
"Des visages sur les événements"
On y découvre aussi le parcours de Daniel Cordier alias Caracalla, secrétaire de Jean Moulin, décédé en 2020, à travers une collection de documents d’identité, vrais et faux, donnée par sa famille au musée lyonnais, grâce auxquels, lui comme beaucoup d’autres, ont pu échapper à l’ennemi, rappelle la commissaire : "Ce même Daniel Cordier, et bien il est coiffé différemment, il peut avoir des lunettes, il a changé de nom (…) il va changer plusieurs fois d’identité ; et c’est intéressant de voir, sur ces quelques années de guerre, le récit du parcours de Daniel Cordier à travers ces documents, vrais ou faux".
Une exposition, des visages, des regards, qui ne laissent pas indifférents les premiers visiteurs : "Je ne suis pas du tout d’une génération qui a connu la guerre, et je trouve ça très intéressant de garder en mémoire ce qui s’est passé, et pour le coup, cette exposition met des visages sur ces évènements historiques, et je trouve ça touchant", témoigne une jeune visiteuse. "Que ce soit aussi bien en peinture qu’en photo, c’est très expressif, et c’est poignant, ça touche au cœur je trouve", rajoute sa maman.
"Visages" – jusqu’au 18 septembre 2022– Centre d’Histoire de la Résistance et de la Déportation, 14 avenue Berthelot 69007 Lyon – du mardi au dimanche de 10 h à 18h
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.