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"Alias Caracalla", les souvenirs du résistant Daniel Cordier, sur France 3

Daniel Cordier, 92 ans, a été pendant onze mois le secrétaire de Jean Moulin et le témoin privilégié de l’unification compliquée des mouvements de résistance. Il revit cette période dans "Alias Caracalla, au coeur de la Résistance", un film en deux épisodes diffusé samedi et dimanche à 20h50 sur France 3.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Daniel Cordier dans les rues de Lyon, où ont été tournées les images du téléfilm "Alias Caracalla"
 (FTV)

Le film a été réalisé par Alain Tasma d’après "Alias Caracalla" (Gallimard, 2009), les mémoires de Daniel Cordier, auteur également d’une biographie monumentale de Jean Moulin, le premier président du Conseil nationale de la Résistance (CNR).
 
"J'ai pleuré pendant les trois heures de la projection", a confié Daniel Cordier, qui a retravaillé six versions du scénario initial avec Georges-Marc Benamou et Raphaëlle Valbrune.

Reportage : J.Perrier / L. De Bretagne / F.Bernès

 Jules Sadoughi, 17 ans, joue le rôle de Daniel Cordier
C’est un jeune acteur de 17 ans, Jules Sadoughi, qui joue le rôle de Daniel Cordier, de son départ pour Londres en juin 1940 à l'âge de 19 ans jusqu'à la signature de l'acte de naissance du CNR. Il campe un Daniel Cordier encore adolescent, jeune maurrassien exalté, qui va devenir le secrétaire de Jean Moulin, un républicain convaincu, et évoluera vers la gauchee.
 
"Jules Sadoughi est extraordinaire, c'est lui qui fait le film", assure Daniel Cordier. A Londres le 14 juillet 1940, "c'est vrai, nous étions une armée de 600 enfants et de collégiens, dont certains avaient quinze ans, pour  former la ‘Légion de Gaulle’ avec 750 marins et 900 légionnaires, soit l'ensemble de la France Libre", raconte Daniel Cordier.

Reportage : M.Figureau / JC. Adde / A.Henry : AS. Saboureau
Un film tourné sur les lieux de l'Histoire
Ramassage de courriers, transport d'armes et d'émetteurs radio, codage et  décodage de télégrammes, distribution d'argent, gestion des rivalités et des susceptibilités des mouvements de résistance : le film raconte aussi la Résistance au jour le jour.
 
Il met en avant, selon le mot de Daniel Cordier, "l'obstination" de Jean Moulin à unifier tous les mouvements de résistance sous l'autorité du général de Gaulle.
 
L'ancien secrétaire de Jean Moulin apprécie les décors du film, tourné en grande partie dans les traboules (passages dans les immeubles d'une rue à l'autre) et les rues du vieux Lyon. Plusieurs scènes ont même été tournées dans le bouchon lyonnais (petit restaurant traditionnel) où Daniel rencontra pour la  première fois en août 1942 Jean Moulin avant de prendre la direction de son secrétariat et la responsabilité de la distribution des fonds aux mouvements de Résistance.

Reportage : J. Perrier, L. de Bretagne, S. Trentesaux
Jean Moulin a initié Daniel Cordier à la peinture
Les auteurs se sont attachés à reproduire à l’identique les dialogues de Jean Moulin avec les chefs de la Résistance, en présence de Daniel Cordier, et les échanges réguliers entre le dirigeant et son secrétaire, politique et aussi culturels.
 
Initié à la peinture par Jean Moulin, Daniel Cordier est devenu après la guerre un important marchand de tableaux et a fait deux dations très importantes aux musées français.
 
Dans un livre d'entretiens avec Paulin Ismard ("De l'Histoire à l'histoire", Gallimard, 152 pages) qui vient de paraître, il revient longuement sur sa méthode d'historien de la Résistance qui a toujours privilégié les documents d'archives, françaises, allemandes et britanniques, aux témoignages des acteurs.

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