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"C'est pas Versailles ici !" : et pourtant depuis 20 ans, le château de Versailles est champion de la sobriété énergétique

Alors que le gouvernement présente son plan de sobriété énergétique, tous les secteurs réfléchissent à la question, y compris la culture. Le château de Versailles, lui, est en avance et fait figure d'exemple en la matière. 

Article rédigé par Augustin Arrivé
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
La galerie des glaces du château de Versailles, le 28 mars 2022.  (EMMANUEL DUNAND / AFP)

En 2019, un grand fournisseur d'énergie s'amusait dans une publicité d'une vieille expression française bien connue : "C'est pas Versailles ici !" Pourtant, le château est assez éloigné de cette réputation et est très actif depuis deux décennies sur la question de la sobriété. "Contrairement à la publicité, le château de Versailles est engagé dans la sobriété énergétique et plus largement le développement durable depuis plus de deux décennies", confirme Louis-Samuel Bergé, l'administrateur général adjoint du château.

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Dans un contexte où tout le monde doit mettre la main à la pâte, et alors que le gouvernement va présenter ce jeudi 6 octobre son plan de sobriété énergétique, les touristes qui ressortent du monument ne trouvent pas grand-chose à y redire. "Il faisait bon, il y avait un bon éclairage, c'était suffisant", dit l'un deux. "C'était parfait, sans aucun excès", juge une autre. 

Un engagement depuis plus de 20 ans

Le château de Versailles se pose des questions depuis plusieurs années. Dès le début des années 2000, le monument est l'un des premiers établissements publics à produire son propre bilan carbone. "Parce qu'on n'est pas qu'un monument, on est aussi un domaine de 800 hectares d'espaces arborés, explique Louis-Samuel Bergé. Donc la notion de respect de l'environnement est quelque chose qui est inscrit dans les métiers du château de Versailles. Je pense évidemment au jardinier, mais aussi aux fontainiers, à la gestion de l'eau."

"C'est quelque chose qui est inscrit dans notre chair."

Louis-Samuel Bergé

à franceinfo

Bien sûr, avec la flambée des prix de l'énergie, ces efforts deviennent davantage qu'une démarche militante. C'est aussi désormais un vrai besoin financier. D'autres décisions ont donc été prises, la façade n'est par exemple plus éclairée que jusqu'à 22h, c'est une heure de moins qu'avant, et via des LED, moins consommatrices. Cela fait 60% d'électricité en moins, et pourtant, ce n'est pas l'essentiel. 

"En réalité, 89 % des dépenses d'énergie sont réalisées par le chauffage", insiste l'administrateur général adjoint du château. À ce sujet, il était devenu urgent d'agir, car historiquement, le château n'était pas franchement branché sur les énergies vertes. "Ils se chauffaient au fioul et au gaz", précise Louis-Samuel Bergé. Alors le château est "en train de remplacer l'ensemble de ses chaudières par des pompes à chaleur."

Baisser la température, c'est bon pour les œuvres 

Ces changements permettront là aussi de réduire la consommation. Et si le gouvernement demande de baisser le chauffage d'un degré parce qu'il y a des soucis d'approvisionnement, la direction du monument se dit prête à le faire. Ce serait même une bonne chose pour la conservation des oeuvres d'art. "Il y a nécessité, en hiver, d'humidifier l'air. Le fait de baisser la température fait augmenter cette humidité", explique Louis Samuel-Bergé. 

"Comme vous n'utilisez pas les humidificateurs, vous n'utilisez pas d'énergie pour produire cette modification, vous faites d'une pierre deux coups."

Louis-Samuel Bergé

à franceinfo

Et les visiteurs ne voient aucune raison de s'opposer à toutes ces mesures. "On met son pull !", lance une touriste à la fin de sa visite. "Il ne faut pas non plus que la fête des visites soit gâchée par ça. Ce n'était pas le cas du tout, je suis prête à revenir", conclut-elle. 

Le château de Versailles, champion de la sobriété - Le reportage d'Augustin Arrivé

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