La pétition réclame "la censure" du rappeurMise en ligne mardi sur Change.org, la pétition adressée à la ministre de la Culture Françoise Nyssen rassemblait plus de 25.000 signatures mercredi. "Nous appelons tous les mouvements défendant les droits des femmes, et toutes les associations des droits de l'homme, à s'insurger contre le résultat de cette soirée, et demandons l'annulation pure et simple des prix reçus par cet individu qui devrait être tout simplement censuré", dit la pétition lancée par une certaine Celine Steinlaender.Le texte rappelle notamment les paroles de la chanson du rappeur de 35 ans, "Saint Valentin" (2006) qui lui a valu d'être jugé pour "provocation à la violence". Il a été relaxé en 2016 au nom de la liberté d'expression. "Mais ferme ta gueule ou tu vas t'faire Marie-Trintignier", disait notamment la chanson.En 2009 Orelsan avait créé une autre polémique avec son titre "Sale pute", qui tournait déjà sur des plateformes vidéos depuis 2006. L'association "Ni pute ni soumise" l'avait poursuivi pour "provocation au crime". Il avait été finalement relaxé en 2012."Mais quel exemple est-ce pour les jeunes ? ?", s'insurge la pétition. "Comment, dans une période comme celle que nous vivons, est-il seulement possible d'accepter ça ? ... Non à la déchéance! Non au mépris!". Les pétitionnaires ont-ils écouté le dernier album d'Orelsan ?Manifestement, les signataires de la pétition n'ont pas écouté le dernier album d'Orelsan sorti en octobre dernier. Ni regardé sa prestation sobre aux Victoires de la Musique. Ils auraient peut-être compris que ce qu'ils lui reprochent est de l'histoire ancienne, pour laquelle il a été relaxé, et qu'il a changé.Les 33e Victoires de la musique avaient sacré vendredi Orelsan nouveau chef de file du rap français, avec un total de trois récompenses, dont celle d'Artiste masculin de l'année.En coulisses, après avoir obtenu la Victoire de l'Artiste masculin de l'année, Orelsan répondait aux questions d'un journaliste (vidéo ci-dessous). "Tu mets un peu tout le monde d'accord" avec cet album, soulignait l'intervieweur. Orelsan expliquait alors que des amis à lui, parents d'un enfant de 11 ans, lui avaient dit "c'est un album qu'on peut écouter avec notre fils, lui l'aime et nous on l'aime".Et il ajoutait, résumant son intention : "Quand je fais de la musique, j'ai envie que mon pote le plus chelou qui n'écoute que du metal obscur ait envie de kiffer et j'ai envie que sa mère aime bien aussi. Je ne sais pas ce que ça dit de moi mais c'est le meilleur compliment qu'on puisse me faire." Une contre-pétition a été lancéeSi le début de sa carrière a été perturbé par des accusations de misogynie, Aurélien Cotentin de son vrai nom a su faire oublier ses écarts de langage passés, sans jamais renier son style percutant et féroce.Le rappeur peut d'ailleurs compter sur quelques soutiens puisque une contre-pétition a été lancée, sur le même site change.org, s'intitulant "Annuler la pétition contre Orelsan". Elle recueillait 503 signatures mercredi en début d'après-midi.