Les Flammes 2024 : trois choses à savoir sur la cérémonie française du rap qui a lieu jeudi soir
La deuxième édition des Flammes, l'équivalent des Victoires pour le rap et ses courants, est organisée jeudi 25 avril et retransmise en direct à partir de 21h sur W9, en parallèle de Twitch et YouTube. La chanteuse Aya Nakamura, par ailleurs touchée par une vague de racisme, après l'annonce de sa potentielle participation à la cérémonie d'ouverture des JO, domine les nominations.
Les Flammes nées de l'association de Yard, média et agence de communication, et d'un autre média rap, Booska-P, mettent en avant la musique urbaine peu représentée aux Victoires de la musique, malgré l'engouement considérable en France. Le rap domine en effet ces dernières années le top 10 des meilleures ventes d'albums. Voici trois choses à savoir sur Les Flammes 2024.
Aya Nakamura est l'artiste la plus nommée
La chanteuse francophone la plus écoutée dans le monde est nommée dans six catégories. La Franco-Malienne de 28 ans trône au-dessus des chanteurs Gazo (cinq nominations en comptant les featurings, ces invitations chez d'autres), Tiakola et Werenoi (quatre chacun). Pour le titre d'artiste féminine de l'année, Aya Nakamura est opposée à Meryl et Nej. Trophée déjà remporté l'an passé par l'interprète de Djadja, son tube de 2018, qui cumule près de 960 millions de vues sur YouTube.
Un prix qui a fait boule de neige. Les Victoires de la musique, critiquées pour l'avoir snobée avec un trophée anecdotique jusqu'alors, l'ont sacrée artiste féminine en février. Récompense que la chanteuse de Copines n'est pas venue chercher, tout comme aux Flammes l'an dernier, alors qu'elle était dans la salle avant sa remise. Aux Flammes, Aya Nakamura avait tout de même laissé des remerciements enregistrés, attention absente aux Victoires.
Aya Nakamura performera en live après la vague de racisme
"Elle ne chante pas français, elle ne chante d'ailleurs pas 'étranger' non plus, elle chante on ne sait pas quoi", avait lancé Marine Le Pen. Aya Nakamura est ciblée par l'extrême droite depuis que le magazine L'Express avait laissé entendre qu'elle pourrait chanter un morceau d'Édith Piaf à la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques le 26 juillet. On a pu lire sur une banderole du collectif identitaire Les Natifs : "Y'a pas moyen Aya, ici, c'est Paris, pas le marché de Bamako".
Jeudi soir, au Châtelet, l'interprète de Pookie fait partie des 15 prestations live attendues dans la soirée, sans lien avec les prix attribués. Tom Brunet, co-producteur de la cérémonie des Flammes, voit dans les attaques contre la chanteuse un "biais raciste". "C'est encore incroyable de se dire qu'en 2024, des gens peuvent dire n'importe quoi – pas juste, j'aime ou pas – juste parce qu'elle est noire", commente-t-il. "Tenter de la rabaisser, c'est dangereux, ça crée encore plus de fractures".
Gazo pressenti pour devenir artiste masculin de l'année une seconde fois
Le rappeur Gazo fait face à Tiakola et Werenoi dans la catégorie artiste masculin de l'année. Un titre qu'il a remporté l'an passé. Coïncidence ? Gazo a partagé en février ce même prix avec Vianney, cette fois aux Victoires. "Ça nous a fait sourire, après tant d'années de polémiques où rien n'avait bougé aux Victoires par rapport au rap et au R&B", glisse Tom Brunet. "On sait que les Flammes ont fait du bruit et que ça secoue les pensées et réflexions dans des organismes comme les Victoires", embraye-t-il.
Pour ce responsable, "le boulot n'est pas du tout fini" : "On veut pérenniser les Flammes, cette deuxième édition est super importante". "Ce prime sur W9, c'est important : la télé a quelque chose de statutaire, complémentaire avec Twitch et YouTube", détaille-t-il. "Ça permet de toucher des gens en milieu rural ou des personnes entre 40 et 60 ans qui vont regarder la télé et partager avec leur famille."
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.