Musique : Superpoze, le son et les images

Ce qui frappe immédiatement quand on écoute Superpoze, c'est cette impression de voir des images défiler sous ses yeux. De lentes montées, des parties atmosphériques ou des explosions maîtrisées. Une ambiance très post-apocalyptique par moments, revendiquée par Gabriel Legeleux, alias Superpoze : "J'ai besoin d'avoir des références narratives pour composer". Pour ce deuxième album, il avoue avoir été très inspiré par des films vus, comme Melancholia, Take Shelter ou Premier Contact, dans lesquels les hommes se confrontent à l'inconnu, à l'imminence de la catastrophe.

Avec ce deuxième album, le jeune homme de 24 ans confirme un talent à la fois unique et partagé par ses congénères Fakear, Jacques ou Thylacine, exemples d'une scène électronique vivace et inventive. Moins rugueuse, moins violente et plus éloignée des discothèques. Nouvelle vague, en somme.

Je pense que dans la musique électronique, la phase d'imitation est passée

Gabriel Legeleux, alias Superpoze

La musique de Superpoze s'autorise des ruptures, des relances, de simples accords de piano... Le jeune homme, passé par le Conservatoire, produit pour d'autres artistes - DJ Pone par exemple -, donne des concerts aux quatre coins du monde, compose en ce moment la musique de la nouvelle pièce du dramaturge Marc Lainé. Passionné de cinéma, il mène tout cela de front. For We The Living s'écoute donc comme un film, et se regarde comme de la musique.

Superpoze, For We The Living (Combien Mille Records). Album disponible. En tournée dans toute la France, ce vendredi soir à Caen, le 30 mars à Paris (Elysée Montmartre).